AU PIF

5ive | The Telestic Disfracture (2001)



















Faux frère jumeau du premier opus éponyme encore  publié sous le nom de 5ive, The Telestic Disfractrure  se révèle très représentatif de l’adolescence du groupe américain, lorsque celui-ci braconnait davantage sur les terres du space rock hallucinogène que sur celle du post doom comme il le pratique désormais (mais pour combien de temps ?).

Chantre de voyages instrumentaux, on est d’abord étonné de voir 5ive s’accoquiner le temps de deux pistes de décollage, « Stolkolm Blues »  et « Nitinol » à l’entame sentant bon les effluves orientales, avec un chanteur, Jonah J. Jenkins. Ceci dis, ces lignes vocales, bien dans le ton de l’ensemble se fondent à merveille dans le magma cosmique en forme de longue montée en puissance de la première et dans le substrat plus terreux de la seconde. Malgré la réussite de ce début, c’est pourtant bien à partir de « Shark Dreams et ses plus de 17 minutes au garrot déflorées par aucun organe masculin que The Telestic Disfracture prend tout sa dimension. Et toute sa valeur surtout. Les Américains y larguent franchement les amarres de la terre ferme pour aller tutoyer les étoiles. Tout ca sent la fumette et la pipe à eau mais le groupe ne perd jamais de vue une colonne vertébrale bien réelle. Dans un déluge d’effets psychés, les guitares goudronneuses tissent une toile vertigineuse surveillées par les assauts d’une batterie qui groove. Puis on entame l’interminable - dans le bon sens du terme - tunnel qu’étend le triptyque « Synapse x3 » qui, à lui tout seul, remplit la moitié de la rondelle avec sa demie heure démentielle laquelle, justifie à elle seule l’achat de cet album. Le premier pan, « Sleep For The Larsen B Shelf », est un crescendo tellurique noyé dans un brouillard d’effets cosmiques. Ciment entre le lent décollage et un atterrissage, « Telluric In Transudate » libère des ondes psychés avant que le troisième volet, « Comae » s’achève en un pandémonium orgiaque qui confine à la transe. Au bord d’une cacophonie contrôlée, les mesures terminales s’étirent de longues minutes proches de la rupture. C'est à la fois hypnotique et terrestre. (2012| Music Waves)




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