On évoque beaucoup (trop ?) la scène drone/ambient américaine ; elle n'est pourtant pas la seule. En Allemagne, notamment, on sait aussi enténébrer l'espace aux sons de guitares opaques qui se fracassent, grondent, mutent en un monstre organique. Nina Kernicke en est un des piliers. Ses collaborations avec Troum ou Aun sont référentielles. Allseits est une porte sur son univers aussi inquiétant que vicié. Hel est de ces oeuvres qui réclament un cadre, un environnement particulier pour être pénétrer. Le son, tout d'abord, se doit d'être poussé au maximum, les potards à la limite de la rupture.
L'obscurité est requise également. Aux confins de la dark ambient, genre O combien casse-gueule et d'une symphonie drone, Hel se veut une plongée, une descente dans un gouffre sans fin du fond duquel résonne comme un écho fantomatique, un magma de sons effrayants ("Gjöll"). Se nourrissant d'un humus nordique, comme l'illustre le nom des différentes pistes ("Yggdrasil"...), ce kaleidoscope d'images déchirées, fissurées joue pourtant à la fois sur des ambiances glaciales ("Modgudr") et totalement crépusculaires ainsi que sur un souffle abrasif qui semble provenir de la croûte terrestre même. Cauchemardesques mais envoûtantes, ces six plages qui ont l'air de n'en former qu'une seule, tant est qu'il est indispensable de les appréhender dans la continuité, grouillent de bruits, de pulsations ; elles forment une macération grondante qui vous enveloppe avant de vous engourdir. Le sommet est d'ailleurs atteint avec le gigantesque "Garm", crescendo tellurique qui forme le pivot de l'album. Les deux plaintes qui suivent, "Fjalar" et le contemplatif "Hel", montée en puissance définitive proche des expérimentations de sonores d'un Nadja, constituent ensuite les deux dernières marches au minimalisme léthargique vers l'Enfer le plus pur. Allseits ne révolutionne sans doute pas un créneau drone/Ambient particulièrement emprunté mais sa toile sécrète une terrifiante beauté noire. Les mots manquent finalement pour décrire cette terre entre feu et glace. Voyage cataclismique, Hel est une oeuvre qui se ressent plus qu'elle ne s'écoute et suit à merveille la ligne artistique du label Cyclic Law. Les connaisseurs ne peuvent pas être déçus... 4/5 (19/03/2010)
L'obscurité est requise également. Aux confins de la dark ambient, genre O combien casse-gueule et d'une symphonie drone, Hel se veut une plongée, une descente dans un gouffre sans fin du fond duquel résonne comme un écho fantomatique, un magma de sons effrayants ("Gjöll"). Se nourrissant d'un humus nordique, comme l'illustre le nom des différentes pistes ("Yggdrasil"...), ce kaleidoscope d'images déchirées, fissurées joue pourtant à la fois sur des ambiances glaciales ("Modgudr") et totalement crépusculaires ainsi que sur un souffle abrasif qui semble provenir de la croûte terrestre même. Cauchemardesques mais envoûtantes, ces six plages qui ont l'air de n'en former qu'une seule, tant est qu'il est indispensable de les appréhender dans la continuité, grouillent de bruits, de pulsations ; elles forment une macération grondante qui vous enveloppe avant de vous engourdir. Le sommet est d'ailleurs atteint avec le gigantesque "Garm", crescendo tellurique qui forme le pivot de l'album. Les deux plaintes qui suivent, "Fjalar" et le contemplatif "Hel", montée en puissance définitive proche des expérimentations de sonores d'un Nadja, constituent ensuite les deux dernières marches au minimalisme léthargique vers l'Enfer le plus pur. Allseits ne révolutionne sans doute pas un créneau drone/Ambient particulièrement emprunté mais sa toile sécrète une terrifiante beauté noire. Les mots manquent finalement pour décrire cette terre entre feu et glace. Voyage cataclismique, Hel est une oeuvre qui se ressent plus qu'elle ne s'écoute et suit à merveille la ligne artistique du label Cyclic Law. Les connaisseurs ne peuvent pas être déçus... 4/5 (19/03/2010)
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