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Clint Eastwood | Firefox, l'arme absolue (1982)


En quelques mots : De tous les films que Clint Eastwood a offert depuis ses débuts derrière la caméra en 1971 avec Un frisson dans la nuit, Firefox reste à ce jour l’un des moins personnels, l’un des moins enthousiasmants aussi. Si sa mise en scène demeure toujours irréprochable et nonobstant une première partie (l’infiltration de Gant en Russie), la meilleure, sombre, cauchemardesque et captivante, l’acteur ne semble pas s’être autant investi dans ce film que dans les précédents. De fait, on y retrouve aucun des thèmes récurrents chers à son auteur. Le scénario s’avère des plus banals, proposant un héros certes torturé, mais finalement invincible, que Clint parvient cependant à fragiliser et à rendre intéressant. La vision de l’URSS est un peu simpliste et des invraisemblances au niveau du langage (les Soviétiques hésitent entre l’anglais et le russe) sont à relever. Bien sûr, le morceau de bravoure, le combat entre les deux avions, réglé par le maître John Dykstra (La guerre des étoiles) impressionne, quand bien même l’issue de l’affrontement ne suscite aucune surprise. Bref, la science-fiction n’inspire alors pas beaucoup Eastwood. Contrairement au western ou au polar, et bien que le film, par son côté sombre et son ambiance nocturne soit représentatif de son univers, le cinéaste n’est pas parvenu à insuffler sa griffe au genre, se laissant absorber par celui-ci. Pour comprendre la présence de Firefox dans la carrière de l’acteur, il faut se replonger dans le contexte cinématographique de l’époque. Le début des années 80 est marqué par le succès gigantesque de la trilogie de La guerre des étoiles (1977, 1980 et 1983) et les effets spéciaux, par l’entremise de l’œuvre de George Lucas connaissent ainsi une véritable révolution, envahissant les écrans de toute part. Clint Eastwood, star du film d’action (ce qui est probablement un malentendu eu égard à ses films les plus personnels comme Bronco Billy par exemple) se doit alors d’avoir lui aussi recours à cette nouvelle technologie, afin de prouver qu’à 50 ans passés, il n’est pas has-been. En terme de box-office, il a fait le bon choix, le film étant un succès, mais si l’on souhaite cerner le vrai Eastwood, c’est plutôt vers Honkytonk Man, sorti la même année, ce qui prouve son éclectisme, qu’il faut se tourner.


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