"Fathom" est le titre d'un (petit) film des années 60 avec Raquel Welsh, c'est désormais celui du deuxième album de Veuve. On ne sait pas vraiment si cela a un rapport. Mais si tel est le cas, cela prouve que ces Italiens sont des hommes de goût.
Ce qui est certain en revanche est que la pochette du successeur de "Yard" (2016) n'a pas été choisie au hasard, rappelant fortement aux vieux cons que nous sommes celle du "Celestial Hi-Fi" de Sheavy. Bref, si vous n'avez encore jamais croisé la route de ce trio rital, ces indices vous mettront d'emblée sur la piste du stoner rock. Le vrai, le pur, le grand, celui qui tète avec avidité les mamelles de Black Sabbath et de Kyuss, laissant ruisseler une semence à l'arôme tenace de fuzz et de désert. Les mecs ont tout compris au genre et récitent leur leçon avec application et ce zeste de folie qui fait (toute) la différence. Et surtout avec une énergie gourmande. Le fait qu'ils ne soient que trois commande une expression extrêmement directe, sans fioritures mais pas sans gras, souvent groovy ('Death Of The Cosmonaut'), toujours efficace. Ce qui ne leur interdit pas de parcourir de vastes distances à travers un relief chaud et caillouteux. Il en découle donc des compositions généralement assez étirées (entre cinq et huit minutes) qui permettent à leurs géniteurs de prendre leur temps pour tricoter un rock à la fois nerveux et tranquille, lequel ne surprendra pas vraiment les aficionados mais ne manquera toutefois pas de leur procurer de délicieuses chaleurs dans le bas-ventre. Le chant sent bon la fumette, la paire rythmique est clouée au sol et la guitare n'hésite pas à décoller très haut, le manche tavelé de lueurs spatiales dont les accents psychés et progressifs nous font songer à Pink Floyd ('Taste Of Maud'). Dans ce mélange de douceur moelleuse et de force aride réside d'ailleurs le charme et le sel de "Fathma" que nimbe parfois une tristesse voilée ('Follain').
Le formidable et gigantesque 'Löw In The Air' résume parfaitement la manière dont les Italiens exploitent les ficelles du stoner. Après un début jazzy, le morceau se trouve piloté par la six-cordes élégante de Felice Di Paolo avant de voir ses traits se durcir, s'épaissir jusqu'à l'irruption d'un harmonica et une fin de parcours plus terreuse encore. 'The Usnée' est fait du même bois, tour à tour hypnotique voire pulsatif mais surtout gonflé d'une puissance souterraine. Et que dire de 'Intox The Smocké' où la délicatesse d'une guitare bourrée de feeling s'accouple à une rythmique du feu de dieu sur un tapis d'émotions bouleversantes. Quelques notes de claviers répandent une ambiance stellaire avant que la cadence ne s'emballe, emportée par la fièvre d'un rock beau à pleurer. Baignant dans des effluves seventies, "Fathom" s'impose comme une brillante bûche de stoner, où l'énergie le dispute à d'onctueuses atmosphères psychés. (08.06.2019)
Ce qui est certain en revanche est que la pochette du successeur de "Yard" (2016) n'a pas été choisie au hasard, rappelant fortement aux vieux cons que nous sommes celle du "Celestial Hi-Fi" de Sheavy. Bref, si vous n'avez encore jamais croisé la route de ce trio rital, ces indices vous mettront d'emblée sur la piste du stoner rock. Le vrai, le pur, le grand, celui qui tète avec avidité les mamelles de Black Sabbath et de Kyuss, laissant ruisseler une semence à l'arôme tenace de fuzz et de désert. Les mecs ont tout compris au genre et récitent leur leçon avec application et ce zeste de folie qui fait (toute) la différence. Et surtout avec une énergie gourmande. Le fait qu'ils ne soient que trois commande une expression extrêmement directe, sans fioritures mais pas sans gras, souvent groovy ('Death Of The Cosmonaut'), toujours efficace. Ce qui ne leur interdit pas de parcourir de vastes distances à travers un relief chaud et caillouteux. Il en découle donc des compositions généralement assez étirées (entre cinq et huit minutes) qui permettent à leurs géniteurs de prendre leur temps pour tricoter un rock à la fois nerveux et tranquille, lequel ne surprendra pas vraiment les aficionados mais ne manquera toutefois pas de leur procurer de délicieuses chaleurs dans le bas-ventre. Le chant sent bon la fumette, la paire rythmique est clouée au sol et la guitare n'hésite pas à décoller très haut, le manche tavelé de lueurs spatiales dont les accents psychés et progressifs nous font songer à Pink Floyd ('Taste Of Maud'). Dans ce mélange de douceur moelleuse et de force aride réside d'ailleurs le charme et le sel de "Fathma" que nimbe parfois une tristesse voilée ('Follain').
Le formidable et gigantesque 'Löw In The Air' résume parfaitement la manière dont les Italiens exploitent les ficelles du stoner. Après un début jazzy, le morceau se trouve piloté par la six-cordes élégante de Felice Di Paolo avant de voir ses traits se durcir, s'épaissir jusqu'à l'irruption d'un harmonica et une fin de parcours plus terreuse encore. 'The Usnée' est fait du même bois, tour à tour hypnotique voire pulsatif mais surtout gonflé d'une puissance souterraine. Et que dire de 'Intox The Smocké' où la délicatesse d'une guitare bourrée de feeling s'accouple à une rythmique du feu de dieu sur un tapis d'émotions bouleversantes. Quelques notes de claviers répandent une ambiance stellaire avant que la cadence ne s'emballe, emportée par la fièvre d'un rock beau à pleurer. Baignant dans des effluves seventies, "Fathom" s'impose comme une brillante bûche de stoner, où l'énergie le dispute à d'onctueuses atmosphères psychés. (08.06.2019)
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