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Interview | Altar Of Oblivion (Janvier 2017)


Martin Meyer Mendelssohn Sparvath, guitariste et fondateur de Alator Of Oblivion, a eu la gentillesse de répondre à mes questions, suite à la sortie du EP "Barren Grounds".

Tout d'abord, je voulais te remercier d'avoir accepté de répondre à mes questions. Je suis un très grand fan d'Altar Of Oblivion, et c'est un véritable honneur pour moi que de t'interviewer.
Je suis content de te compter parmi mes fans. J'ai toujours aimé répondre à des questions portant sur notre groupe, donc tout le plaisir est pour moi, mon cher Childéric Thor. Au passage, tu as un joli patronyme nordique. Est-ce que c'est ton vrai nom? Et ensuite comment diable peut-il se prononcer en français ?

Je sais que tu comprends le français. Est-ce que tu connais la scène doom française? As-tu déjà eu l'occasion de jouer en France? Y joueras-tu quelques concerts pour promouvoir "Barren Grounds" ?
Au collège, j'ai appris le français pendant trois ans. Puis au lycée, j'ai reçu un enseignement de français de haut niveau pendant également trois ans. Malgré tout, ça ne m'a jamais permis d'être très brillant ! Haha ! J'ai toujours pensé que les Français parlaient trop rapidement, et les deux fois où j'ai visité Paris, j'ai eu de grosses difficultés à comprendre les gens. Je pense que les Français ont aussi eu des difficultés à comprendre ma façon de massacrer la prononciation du français. Je dois probablement sonner comme un étranger qui se ferait passer pour un français attardé. Quand je dois lire ou écrire, c'est une autre affaire, car je pratique un peu en lisant des textes français sur Internet (les actualités, des chroniques d'albums) encore aujourd'hui. J'ai peur que ma connaissance de la scène française doom ou metal, en général soit réduite, ce qui est vraiment dommage, parce que sans aucun doute, il y a de talentueux groupes de metal en France. Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours oublié la scène française, alors que j'ai toujours été bombardé par les groupes allemands, nord-américains, norvégiens et suédois, même si récemment j'ai écouté de vieux morceaux français des années 80.

Nous n'avons jamais joué en France, mais bien sûr nous aimerions...si nous recevions une offre que nous ne pourrions refuser. Après la sortie de l'EP ''Barren Grounds'', nous avons fait trois concerts, mais je ne dirais pas qu'ils nous ont permis de bien promouvoir l'album. Après la sortie de l'EP, nous avons opéré des changements d'effectif et pour résumer très rapidement une histoire suffisamment longue, nous avons décidé de nous diriger vers un nouvel album d'un format plus conséquent, plutôt que de regarder vers le passé que représente ''Barren Grounds''. Ceci dit, ''State Of Decay'' qui provient de l'album déjà mentionné a été intégré à nos trois concerts, mais lorsque nous sortirons notre prochain album, je pense que nous laisserons définitivement de côté ''Barren Grounds.''

Altar Of Oblivion a une identité très forte, entre le doom épique et le heavy metal. Je pense que cette identité est basée sur de puissantes et granitiques lignes de guitare réunies avec le chant émouvant de Mik Mentor. Es-tu d'accord?
Oui, je suis entièrement d'accord et je pense que tu as vu juste. Evidemment, il y a aussi de nombreux autres facteurs qui jouent un rôle dans notre expression musicale. Après avoir été réduit et promu comme un quatuor à une seule guitare, cela nous a permis de laisser à la section rythmique une place et un rôle plus important dans le paysage sonore actuellement plus versatile. Aussi, l'interaction entre la basse, la batterie et la guitare a développé des horizons intéressants pour notre nouveau line-up : avec les duels de guitares, nous nous sommes trop souvent reposés sur un mur de distorsion, empêchant batterie et basse de prendre part à l'alchimie, mais maintenant, la basse avec son son de distorsion chargée a, jusqu'à un certain point, pris le rôle de deuxième guitare, apposant sa propre marque, spécialement pendant les soli de guitare, et les thèmes dominants.

Ma question suivante sera à propos de la line-up, qui a été récemment changée. Qui sont les nouveaux membres?
Au fil des ans, nous avons toujours eu de nombreuses réunions du groupe pour résoudre les problèmes, discuter du niveau d'ambition de chacun, pour trouver une orientation commune pour l'enregistrement, pour la direction musicale etc... Mais duran l'été 2015, la situation s'est tendue de manière extrême, et j'ai compris que quelque chose devait être fait pour qu'Altar of Oblivion puisse se développer et survivre. C'est pour cela que j'ai décidé de laisser partir le batteur et le second guitariste, et j'ai engagé un nouveau batteur pour commencer à rafraîchir notre environnement avec un line-up énergique et claquant partageant les mêmes buts et le même niveau d'ambition. C'est comme ça que Lars Strøm, qui jouait déjà de la batterie sur notre premier album de 2009 ''Sinews of Anguish'' a été recruté. Le batteur, le bassiste et le chanteur m'ont convaincu de ne pas recruter de second guitariste, et depuis février 2016, nous avons évolué comme un quatuor.



"Sinews Of Anguish'' et ''Grand Gesture Of Defiance'' tirent leurs origines de l'histoire et de la guerre. Pourquoi es-tu intéressé par ces sujets? Est-ce que tu penses que ces thèmes se prêtent suffisamment au genre de la doom? As-tu étudié l'histoire? Quelle est ta période historique préférée?
En fait, notre second album était un concept-album autour de la religion, mais avec certaines références croisées et autres comparaisons avec certains événements historiques, entre autres, les horreurs de la guerre. Mon époque préférée est la 2ème Guerre Mondiale et tout ce qui nous a entraîné vers cette catastrophe mondiale. Depuis le lycée, j'ai toujours été fasciné par cette période, plus précisément ce qui a eu lieu sur la scène européenne. Quand j'ai commencé à composer de la musique, j'ai gardé à l'esprit cette thématique, et j'ai pensé que ce serait tout autant naturel qu'inévitable que ce sujet s'intègre les paroles de nos chansons. J'ai beaucoup lu, j'ai vu beaucoup de documentaires et j'ai visité de nombreux musées qui d'une façon ou d'une autre étaient en lien avec cette époque particulière et unique.

Les guerres et les conflits ont fait tourner le globe depuis la nuit des temps et il semblerait que le besoin de faire la guerre fasse partie de la nature humaine, comme des vestiges d'époques antédiluviennes, dans lesquelles l'homme devait combattre pour assurer sa survie : ce qui pourrait être l'une des raisons pour laquelle les pays civilisés sont des va-t'en-guerres.
De nos jours, les informations se répandent comme une traînée de poudres, et à travers les différents médias, nous sommes par conséquent gavés d'informations en tous genres, y compris sur les lointains conflits à l'autre bout du globe. Je pense que dans cette ère moderne, les conflits sont tout autant intéressants qu'horribles. Je ne pense pas que la guerre en elle-même a un joli visage mais les sentiments, les ambiances, que l'on peut ressentir sur le champ de bataille, contiennent plusieurs couches de dimensions épiques, décrites et reproduites dans beaucoup de mes chansons.

Chaque pays, chaque nation, chaque état etc... a été confronté au moins une fois à la guerre, ce qui est le sens du titre de notre démo de 2007, ''The Shadow Era'', chaque ère a eu sa propre période de ténèbres dans laquelle les créatures de la nuit avaient pris le contrôle de tout. En fait, après avoir terminé ma licence en Allemagne, j'ai commencé à étudier l'histoire, mais j'ai très vite compris que l'approche était trop carrée, conservative et à mes yeux, dépassée. C'est pour cela que je suis passé à l'anglais. Afin d'obtenir de précieuses connaissances sur des temps oubliés de légendes, j'ai très rapidement été déçu que la plupart des leçons étaient plus ou moins centrées sur la critique des sources, l'optimisation de la recherche. Bien sûr, ce sont des outils importants, mais il arrive un moment où l'on veut aller directement au coeur du sujet, ce qui est l'histoire en elle-même. Après tout, j'avais passé des examens similaires pendant mes années allemandes.

Ce thème sera présent dans ton prochain album?
Notre album à venir sera un semi-concept album de sept titres appelé ''The Seven Spirit'' où chacun des morceaux représentera un être spirituel distinct. Les Sept Esprits est une expression biblique qui apparaît dans l'Apocalypse. Jesus dicte sept lettres à l'apôtre Jean, qui est chargé de les envoyer aux sept Eglises. A travers le temps, ces passages bibliques (tout comme la Bible, évidemment) ont été interprétés de différentes manières, et beaucoup de confusion et de désaccord existent quant à leur signification. Les paroles de cet album offrent mon point de vue personnel, alterné et contrefait sur les définitions de ces passages et sujets en particulier, comme entre autres, l'étang de feu, l'absence de vie, les prophéties apocalyptiques, les créatures, les faux prophètes, les conversions sur les lits de mort, l'impureté.

A l'école, je n'étais pas doué pour interpréter les textes, les livres, les romans, les poèmes, parce que je focalisais toujours mon analyse sur mon étrange perception du monde. Je pensais que c'était très ennuyeux, pas gratifiant, anti-artistique et manquant de créativité que de suivre des modèles simples, des règles et des conformités qui étaient souvent offertes sur un plateau d'argent. Sans surprise, mes notes étaient épouvantables dans ces matières, mais d'un autre côté j'avais d'autres sujets de prédilection, comme l'école buissonnière.

Même si ''The Seven Spirits'' devrait être notre album le plus préparé et le plus conséquent en date, et même si toutes les paroles sont liées ensemble, ce n'est pas un vrai concept-album, car les deux derniers morceaux n'ont rien à voir avec le reste.

Voici la composition de l'album :

1: Created in the Fires of Holiness
2: No one left
3: Solemn Messiah
4: Gathering at the Wake
5: The Seven Spirits
6: Language of the Dead
7: Grand Gesture of Defiance

''Language of the Dead'' devait être le dernier morceau à être écrit pour cet album et était supposé être instrumental. Cependant, après avoir travaillé sur le riff principal et sur les refrains, quelques lignes de chant entraînantes ont bondi dans mon esprit et j'ai pensé que ce serait dommage de ne pas les offrir à l'explosion de stentor de Mike Mentor.

Les paroles sont inspirées du poème ''La Peste Ecarlate' du poète  polonais  Józef Szczepański, qui en 1944, aux côtés de l'Armée de Résistance Polonaise a combattu les Nazis dans une Varsovie occupée. Le poème décrit les espoirs désespérés des insurgés qui pensaient que l'approche de l'Armée Rouge arrivant de l'est pouvait les délivrer, et cette chanson rend hommage aux braves Polonais cruellement éprouvés, qui ont été capturés par deux régimes fascistes. Les paroles suggèrent ce qu'a pu penser Józef Szczepański dans les décombres de sa capitale détruite. Encerclés par deux ennemis jurés, tombés dans un piège mortel, les malheureux ne pensaient pas que les soit-disants envahisseurs viendraient diriger la Pologne d'un gant de fer pendant plusieurs générations.



Es-tu aussi inspiré par la religion?
Depuis la réalisation de notre premier album en 2009, j'ai élargi mon vocabulaire et mon horizon lyrique et en plus j'ai commencé à écrire sur d'autres sujets, comme la bigoterie, l'étroitesse d'esprit, la stupidité répandue dans le giron de la religion, les doctrines dépassées, ce sont les sujets sur lesquels j'ai consacré une grande partie de mon temps.

Notre second album ''Grand Gesture of Defiance'' (2012) est un album concept sur un imaginaire groupe religieux totalitaire appelé 'The Vultures' qui à travers plusieurs cénacles occultes  sont en voie d'atteindre la domination du monde. Une 'jolie' petite théorie de la conspiration qui décrit les leaders du monde comme des hommes de paille servant de marionnettes à une élite influente et secrète, et qui même si elle possède des fonctions signifiantes exerce peu ou pas d'influence.

Votre actualité est cet EP ''Barren Grounds''. Est-ce que ces chansons sont nouvelles ou issues des sessions de The Grand Gesture Of Defiance?

Les chansons (ou leurs idées) pour cet EP ont été principalement élaborée pendant mon séjour au Groenland entre 2012 et 2013 ou tout juste après mon retour au Danemark. Comme la plupart de mon temps était utilisé pour travailler, expérimentant les aspects les plus étranges de la vie, appréciant la nature etc...j'ai seulement terminé une poignée de chansons pendant mon séjour, dont l'une d'elle 'Lost'' a terminé sur ''Barren Grounds''.

Je vivais à Ilulissat dans la partie nord-ouest du Groenland, située près du cercle polaire et quand je suis arrivé début juillet, le soleil m'a montré sa face dorée 24 heures sur 24. J'ai connu beaucoup de phénomènes naturels, mais le soleil de minuit doit recevoir le prix du phénomène le plus revitalisant, capable de nous confirmer qu'une vie existe. Je me souviens encore de ces promenades nocturnes le long des fjords glacés, le soleil brillant dans un ciel dépourvu de nuages, et le seul bruit aux alentours était l'eau qui frappait les icebergs, la glace qui se brise et le vêlage des icebergs.

Pendant mes premières errances, je me souviens avoir écouté le chef d'oeuvre de Dissection ''Storm of the Light's Bane', mais j'ai rapidement compris qu'un voyage sans musique nourrirait mon expérience en raison des bruits mentionnés plus haut et de l'odeur unique des icebergs.
Au fil de mes errances visuelles et sonores, j'ai trouvé les paroles et la mélodie de 'Lost' dont les premiers vers sont les suivants :

Casting a Shadow on lonely Scenery
Pale and forlorn, like a Painting brought to Life
Sharing common Ground with a State of Carelessness
Adrift in a nameless Sea, an eternal Nothingness

Le morceau est ce que l'on peut décrire comme une ballade dans la même veine que les très introverties ''Planet Caravan'' et ''Solitude'' de Black Sabbath. A mes yeux et à mes oreilles, Lost fonctionne mieux avec un casque, qui dévoile et nous permet de découvrir les différents secrets et nuances véritablement dissimulés à l'intérieur de ce morceau aride et glacial.

En ce qui concerne, le premier morceau 'State of Decay' j'ai juste écrit ce qui me passait par la tête alors que je travaillais la mélodie vocale du morceau. Quand j'ai composé le nouveau Altar of Oblivion, j'ai toujours eu les mélodies vocales qui bourdonnaient dans mon esprit, et la plupart des mots, de courtes phrases qui faisaient naître des paroles. Ecrire des paroles est un exercice qui a toujours été relativement facile pour moi, et j'ai littéralement des tonnes de fragments de textes à moitiés finis ou achevés qui s'accumulent sur mes disques durs. Pour en revenir à ''State of Decay'' (le terme d'état est un indice de l'ambiguïté de ce mot), c'était le résultat d'un pur monologue intérieur, et pour être honnête, il n'y a rien de nouveau ou d'original que ces paroles inspirées du heavy metal des années 80.

''Serenity'' et ''Barren Grounds'' pour le dire autrement s'orientent un peu plus profondément vers une réflexion personnelle et sont thématiquement liés ensemble : une personne se se trouve au carrefour de sa vie et ignore quel chemin choisir. Elle cherche la paix intérieur mais elle est encerclée par les mensonges, des moitiés de vérités de la part de son entourage et d'elle-même.

Pendant toute sa vie, elle a été trompée, elle s'est trompé elle-même et s'est élancée à la recherche des désirs des autres, et a conformé sa vie aux attentes des autres. Finalement, au moment le plus crucial, elle est déterminée à prendre les choses en main et à changer sa vie pour quelque chose de bien mieux. Mais au lieu de choisir pour le bon chemin, elle continue à se trouver coincée sur un sol stérile, incapable de sortir de cette réalité faussée.

Ah! Une information de dernière minute  : une autre chanson ''No One Left'' a aussi été écrite pendant mon voyage au Groenland et devrait apparaître sur ''The Seven Spirits'', qui contiendra aussi le morceau éponyme de ''Grand Gesture Of Defiance''. Je pense que ce morceau est sacrément bon, trop in your face pour le condamner à l'oubli et par conséquent, j'étais déterminé à l'utiliser pour ce nouveau LP.

Pendant l'enregistrement de cet album, nous avons décidé de le séparer entre deux albums distincts, puisqu' autrement la durée aurait excédé une heure. La dernière partie de ce concept-album a été mis au frigo, car je considère son écriture comme périmée, carrée et manquant d'inspiration.

Après quatre années de silence, ne pouviez-vous pas réaliser un album entier?
Depuis Février 2016, nous avons travaillé sur un nouveau album de sept pistes ''The Seven Spirits'. Les préparations de cet album se sont déroulées doucement avec un line-up productif et au même moment où je réponds à tes questions (Janvier 2017), seuls quelques overdubs mineurs ont besoin d'être enregistrés. Je suis ravi de cet enregistrement, qui va révéler le groupe sous un angle différent et plus varié.

Comme je l'ai signalé plus tôt, je n'ai jamais été un grand fan de doom metal (sauf du travail des dieux Black Sabbath, qui ont bien plus à offrir que n'importe quel groupe moyen de doom metal totalement désorienté). Pour ''The Seven Spirits'', j'ai donné moi-même gratuitement mon rein pour découvrir tous les aspects de la musique metal que j'aime. Pour le dire autrement, sur notre troisième album, on pourra trouver des morceaux inspirés par la musique que j'ai écouté dans ma jeunesse et qui sont sacrés pour moi : l'âge d'or de Slayer,  Crimson Glory, Queensrÿche, Saga, Iron Maiden, Judas Priest, Morbid Angel, Megadeth, Metallica, Ozzy, Black Sabbath pour nommer certains de mes favoris.

Ce nouveau line-up m'a inspiré pour consacrer plus de temps à la composition, à l'arrangement et ne négliger aucun détail et avec notre batteur et notre bassiste comme arrangeurs, notre prochain album dépassera de loin nos précédents enregistrements. Et je peux le garantir à 100/100, haha!

Depuis ce temps, tu as alterné LP et EP. Continueras-tu ainsi?
Jusqu'à maintenant, enchaîner EP et LP était de l'ordre de la coïncidence, mais nous avons discuté ensemble sur cette orientation future. Sur un EP, tu es plus ou moins libre d'explorer de nouvelles idées et te lancer dans ce que tu aimes. Sur ''Barren Grounds'', j'ai voulu intégrer et incorporer de nouvelles idées, dans la ligne de  ''Serenity'' et ''Planet Caravan'' qui ont inspiré Lost, et je pense que cela a bien fonctionné.

Maintenant, avec le troisième album pratiquement terminé, nous avons déjà posé les plans du prochain album, qui sera aussi un EP, et qui contiendra quatre morceaux, dont ''Through The Night'' et ''Line of Ejection'' qui seront des réenregistrement de notre démo ''The Shadow Era'' de 2007. En réenregistrant ces deux morceaux, nous leur donnerons une seconde chance et nous pourrons enfin, après une décennie à évoluer sur une terre aride fermer le chapitre ''The Shadow Era'', qui a pris du temps avant de trouver son dernier lieu de repos.

En outre, deux nouveaux morceaux seront ajoutés et notre nouveau batteur, dont l'instrument principal est d'abord la guitare, a écrit un morceau hard rock ''Burning Memories'', que j'ai hâte d'enregistrer.

Jusqu'à ce point, nous avons été très lents pour enregistrer le nouveau matériel, mais à partir de maintenant, nous ferons tout pour éviter ces périodes de blocage en planifiant tout à l'avance et en ne nous reposant pas sur nos lauriers.

Martin, tu as aussi joué avec Lords Of Triumph. Quelles sont les nouvelles au sujet du groupe de Phil Swanson?
Eh bien, nous avons juste mis la dernière main à un EP de quatre pistes, qui peut être écouté (et acheté à un faible coût) dans son intégralité sur le bandcamp du groupe :

Je pense que ce sera le dernier éclat que j'entendrai de ce projet sur le long terme, puisque je souhaite me consacrer à Altar of Oblivion, qui un an auparavant était un projet sans véritable orientation, et qui n'avait pas reçu suffisamment d'attention pour se développer. A vue de nez, je dirais que nous avons seulement atteint à peu près 20/100 du potentiel d'Altar of Oblivion et maintenant, l'heure est au changement et à l'optimisation de notre comportement.

''Into Nothingness'' de Lords of Triumph a été écrit en 2010, et attend de décoller. Ce serait dommage de ne pas le sortir, donc croisons les doigts pour que cela puisse se faire.

Je ne connais pas très bien la scène danoise. Peux-tu m'en dire plus?
Le Danemark est un petit pays dans lequel une toute petite partie de groupe est intéressante à écouter. Ces derniers temps, on a vu une explosion de groupes danois de metal qui vendaient beaucoup d'albums au Danemark et à l'étranger. Beaucoup de gens saluent la scène danoise qui a accouché de nombreux grands groupes. C'est vrai qu'il y a eu une explosion de ces groupes de metal mais à mes yeux, la majeure partie n'a aucune identité sonore et aucun look distinct, puisque la plupart singent la scène suédoise de death metal mélodique des années 90.

Je pourrais parler pendant des heures comme ça, donc ne me lance pas, ha ha. Le Danemark n'a pratiquement jamais été (à quelques exceptions près, bien sûr) un grand vivier de talentueux groupes de metal. Si on le compare à ces pays limitrophes, le Danemark est principalement une blague cauchemardesque en ce qui concerne le metal, et je suis effrayé de ne pas détenir la clé de ce paradoxe. Si on considére cette usine à gaz qu'est la scène metal danoise, je n'arrive pas à comprendre comment un groupe comme Mercyful Fate a pu émerger au Danemark, mais encore une fois, même King Diamond a aussi eu ses périodes moins inspirées, tout comme Mercyful Fate à ses débuts. Mais, ne nous méprenons pas, je suis fan de ces deux groupes.



Allan Larsen et toi avez formé un groupe. Peux-tu décrire cette collaboration?
Quand Allan et moi avons formé le groupe en 2004-2005, nous étions principalement réduits à un duo, moi chargeant des paroles et de la guitare et Allan de la batterie. Allan ne jouait de la batterie que depuis trois mois, tandis que je ne jouais de la guitare que depuis un an, ce qui a eu pour conséquence ce son doom très minimaliste. Ni Allan, ni moi n'avions exploré le doom metal, mais je pense que les limites de notre instrumentation ont tracé cette esthétique particulière et c'est ainsi qu'un groupe de epic doom metal est né. En 2006, le line-up-s'est enrichi d'un chanteur et d'un bassiste pour l'enregistrement de ''The Shadow Era''.

De quoi es-tu le plus fier avec Altar of Oblivion?
Comme je n'ai pas atteint les 100/100 du potentiel du groupe, avec aucun de nos précédents enregistrement et que le groupe était en sommeil depuis ses débuts, il m'est difficile de répondre à cette question. Cela en dit beaucoup sur notre niveau d'ambition, que nous avons eu avec notre premier line-up complet avec le recrutement de notre précédent batteur Thomas Antonsen. Je pense que nous n'avons pas pris ce groupe au sérieux et naïvement, j'ai pensé qu'il me suffirait d'écrire quelques chansons, que tout se créerait de soi-même à partir des répétitions, des réunions de groupes, des concerts...

Avec l'ancien line-up, nous n'avons jamais partagé les mêmes goûts musicaux, la même direction artistique, la même ambition, nous n'avons jamais atteint le moindre fragment du potentiel du groupe. C'est le but que nous nous sommes fixés pour maintenant et pour les années suivantes.
Pour en revenir à ta question originelle (j'ai pensé que cette question avait besoin de quelques explications de contexte). En regardant en arrière, je pense n'être pas peu fier en réécoutant notre premier album de 2009 ''Sinews Of Anguish'', tout en regardant le brillant artwork. Même si l'album est imparfait, privé d'expérience, immature, nous avons réussi à créer un son unique incapable d'être recréé à nouveau, au cas où nous le souhaiterions. Nous n'avons pas répété cet album avant d'entrer en studio, mais nous y sommes entrés les uns après les autres pour enregistrer nos parties, ce qui rétrospectivement prouve combien nous étions à la traîne, mais toutefois, nous avons réussi à nous en sortir.

Que changerais-tu dans ta carrière?
Rétrospectivement, c'est toujours du 20/20, mais j'aurai aimé apprendre la guitare un peu plus tôt qu'à l'âge de 24 ans. Beaucoup de mes amis, de mes camarades de classe ont commencé à jouer de la musique à l'âge de 10 ans, mais comme j'étais en lutte contre moi-même, avec une estime de soi proche du zéro, et un manque de confiance, je ne me sentais pas assez bon pour entrer dans le royaume sonore en tant que musicien. Donc, j'ai reporté cet apprentissage en raison de ma frustration.
Ma plus mauvaise expérience a été sans nul doute de ne pas me consacrer suffisamment à Altar of Oblivion et de ne pas prendre le temps nécessaire pour que ce projet fonctionne. Jusqu'à à peu près un an, j'ai participé à 7 projets parmi lesquels différents groupes de metal, de la pop des années 80 et même un rap old school. Il ne faut pas avoir inventé l'eau chaude pour comprendre le temps, l'énergie, l'engagement nécessaire pour chacun de ces projets. Heureusement, ces échappées sonores et ces cul-de-sacs m'ont permis de me reposer et de relativiser.

J'ai passé des heures sans fin à enregistrer de la musique, des paroles pour ces projets qui n'ont jamais vu la lumière du jour. Au début, c'était un peu dur pour moi d'accepter que toutes ces compositions fussent vaines, mais de toute façon, j'ai appris une leçon importante, qui m'a aidé à me développer et a évoluer en tant qu'auteur. Certains de ces morceaux ont en outre été inclus dans d'autres projets, dont Altar of Oblivion (évidemment, sauf le rap'). Avec cela, je dirais que rien n'est complètement gâché, et il reste du temps pour faire quelque chose de ce groupe. Le feu en moi m'a revigoré et n'a pas brûlé aussi chaleureusement depuis 2003, où j'ai commencé à jouer de la guitare et où j'ai poussé la porte d'un monde entièrement nouveau et fascinant.

Quelle est la chanson préférée que tu as écrite et pourquoi?
Comme j'ai écrit plus de 250 chansons d'Altar of Oblivion, il sera à nouveau difficile de répondre à cette question, haha. Malgré cela, si on regarde d'un peu plus près, celles qui ont été enregistrées, je dirai qu'il s'agit de ''Wrapped In Ruins'' de notre premier album de 2009. Il y a un contexte lié à cette chanson : en 2006, j'écoutais ''Tomorrow'',un morceau du groupe de krautrock allemand Erlköning quand l'idée du riff de ''Wrapped In Ruins'' m'est tombée dessus. J'ai tout de suite arrêté la musique, je me suis assis, j'ai pris ma guitare, et j'ai composé l'intro, les couplets, le refrain, le pont, la conclusion, et le chant. Plus tard le même jour, j'ai élaboré les paroles et l'idée de l'enregistrement d'une démo conceptuelle sur les jugements et tribulations d'un soldat allemand dans les ruines de Stalingrad est née. J'aime l'hypnose suscitée par le chant et le riff principal, et le refrain accrocheur de cette chanson, qui a toujours fait et fera toujours probablement parti de notre live-set et qui est la préférée de nos fans.

Je voulais te remercier pour ces bonnes questions, et j'espère que je n'ai pas fait du blabla pendant des heures. Je pense qu'il y avait beaucoup d'enjeux à éclaircir, haha. Au nom d'Altar Of Oblivion, je te souhaite une vie pleine de prospérité.

Je remercie Martin Meyer Mendelssohn Sparvath pour ses réponses généreuses et mon ami Adrian Stork pour la traduction !


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