Les batteurs dont le seul nom suffit à vendre un groupe ne sont pas légion, dans le doom qui plus est. Mark Greening compte parmi ces rares spécimens. Mais l'homme semble avoir un caractère aussi sauvage que son jeu derrière les fûts, et sa carrière suit depuis quelques années un chemin plutôt heurté sinon chaotique.
Un jour, il est (à nouveau) dans Electric Wizard, le lendemain, nous le retrouvons chez With The Dead. Son retour au sein du premier n'a finalement pas excédé un album (le néanmoins excellent "Time To Die" en 2014) et sa participation au second fut tout aussi éphémère puisqu'il n'aura également gravé aux côtés de Lee Dorrian et Tim Bagshaw, son ancien compère de Ramesses, qu'une seule galette ! Et nous ne donnions pas cher de la peau de Dead Witches, coopération anglo-italienne, dont l’originel "Ouija" ne fut pas tout à fait à la hauteur des promesses occultes et sexy nées de sa copulation musicale (mais pas que) avec Virginia Monti, l'appétissante prêtresse de Psychedelic Witchcraft. Paresseuse, cette rondelle ne décollait jamais vraiment, incapable de se démarquer d'Electric Wizard dont ce montage européen paraissait être une version plus light et sensuelle. S'il l'a enregistré, le guitariste Greg Elk s'est suicidé avant que ce premier album soit dans les bacs et c'est donc son successeur, Oliver Hill, qui est chargé de bétonner "The Final Exorcism" que nous n'attendions donc pas vraiment avec une excitation démesurée. La "Morticia" remplacée depuis par une inconnue, nous étions cependant curieux de voir si, fort d'un line-up rénové, Dead Witches corrigerait les défauts qui ont grevé ses décevants débuts. Or contre toute attente, la réponse est positive et la (bonne) surprise plutôt au rendez-vous. A quoi attribuer cette avantageuse évolution ? Bien que moins désirable que sa devancière, Soozie Chameleone livre une performance finalement bien plus convaincante. Certes moins lascive et tout simplement plus doom voire parfois hargneuse pour ne pas dire evil, sa voix se fond merveilleusement dans le socle épais chargé d'une lourde boue que grignotent ces trois compères à l'unisson d'une douleur pesante et souterraine. Cela suffit-il pour autant à expliquer la (petite) jouissance que procure "The Final Exorcism" ? Non. Propulsées par le groove animal du maître des lieux reconnaissable entre mille ('The Church By The Sea'), ces compositions ont surtout cette fois le bon ton de ne pas confondre paresse et lourdeur sismique, saillies croûteuses et bien grasses qui affolent le compteur Geiger. Louons à ce titre le boulot abattu par le guitariste, capable de faire hurler la wah-wah ('Goddess Of Night') comme de faire trembler les murs en creusant dans le sol un cratère dilaté au fond duquel infusent des miasmes méphitiques à l'image du cyclopéen 'Lay, Demon'.
Un peu timoré sur "Ouija", Dead Witches assume désormais pleinement son caractère bestial et méchamment doom. Il suffit de se laisser assommer par le terminal 'Fear The Priest', messe noire qui étire son supplice sur près de dix minutes corrosives et léchées par les flammes d'un bûcher pour s'en convaincre. Les Anglais vont au bout de leur démence ferrugineuse que rien ne vient briser ou interrompre, ni lumière ni changement de cap salvateur. Ce faisant, ils franchissent le Rubicon, balayant la maladroite étiquette stoner qui leur a été collée sur la gueule. Seul le primesautier 'When Do the Dead See The Sun' vient rompre un court instant ce charme d'airain en tombant comme un cheveu psyché sur la soupe. S'il n'égalera jamais ni le Electric Wizard originel ni With The Dead (dans un genre plus funèbre), Dead Witches honore enfin avec "The Final Exorcism" les promesses nées de la communion entre Mark Greening dont la griffe est prégnante et un chant féminin qui se pare d'une lueur occulte. En souhaitant que le titre de cet opus n'annonce pas la mort prochaine d'un projet qui en a encore beaucoup sous la semelle... (05/02/2019 | Music Waves)
Un jour, il est (à nouveau) dans Electric Wizard, le lendemain, nous le retrouvons chez With The Dead. Son retour au sein du premier n'a finalement pas excédé un album (le néanmoins excellent "Time To Die" en 2014) et sa participation au second fut tout aussi éphémère puisqu'il n'aura également gravé aux côtés de Lee Dorrian et Tim Bagshaw, son ancien compère de Ramesses, qu'une seule galette ! Et nous ne donnions pas cher de la peau de Dead Witches, coopération anglo-italienne, dont l’originel "Ouija" ne fut pas tout à fait à la hauteur des promesses occultes et sexy nées de sa copulation musicale (mais pas que) avec Virginia Monti, l'appétissante prêtresse de Psychedelic Witchcraft. Paresseuse, cette rondelle ne décollait jamais vraiment, incapable de se démarquer d'Electric Wizard dont ce montage européen paraissait être une version plus light et sensuelle. S'il l'a enregistré, le guitariste Greg Elk s'est suicidé avant que ce premier album soit dans les bacs et c'est donc son successeur, Oliver Hill, qui est chargé de bétonner "The Final Exorcism" que nous n'attendions donc pas vraiment avec une excitation démesurée. La "Morticia" remplacée depuis par une inconnue, nous étions cependant curieux de voir si, fort d'un line-up rénové, Dead Witches corrigerait les défauts qui ont grevé ses décevants débuts. Or contre toute attente, la réponse est positive et la (bonne) surprise plutôt au rendez-vous. A quoi attribuer cette avantageuse évolution ? Bien que moins désirable que sa devancière, Soozie Chameleone livre une performance finalement bien plus convaincante. Certes moins lascive et tout simplement plus doom voire parfois hargneuse pour ne pas dire evil, sa voix se fond merveilleusement dans le socle épais chargé d'une lourde boue que grignotent ces trois compères à l'unisson d'une douleur pesante et souterraine. Cela suffit-il pour autant à expliquer la (petite) jouissance que procure "The Final Exorcism" ? Non. Propulsées par le groove animal du maître des lieux reconnaissable entre mille ('The Church By The Sea'), ces compositions ont surtout cette fois le bon ton de ne pas confondre paresse et lourdeur sismique, saillies croûteuses et bien grasses qui affolent le compteur Geiger. Louons à ce titre le boulot abattu par le guitariste, capable de faire hurler la wah-wah ('Goddess Of Night') comme de faire trembler les murs en creusant dans le sol un cratère dilaté au fond duquel infusent des miasmes méphitiques à l'image du cyclopéen 'Lay, Demon'.
Un peu timoré sur "Ouija", Dead Witches assume désormais pleinement son caractère bestial et méchamment doom. Il suffit de se laisser assommer par le terminal 'Fear The Priest', messe noire qui étire son supplice sur près de dix minutes corrosives et léchées par les flammes d'un bûcher pour s'en convaincre. Les Anglais vont au bout de leur démence ferrugineuse que rien ne vient briser ou interrompre, ni lumière ni changement de cap salvateur. Ce faisant, ils franchissent le Rubicon, balayant la maladroite étiquette stoner qui leur a été collée sur la gueule. Seul le primesautier 'When Do the Dead See The Sun' vient rompre un court instant ce charme d'airain en tombant comme un cheveu psyché sur la soupe. S'il n'égalera jamais ni le Electric Wizard originel ni With The Dead (dans un genre plus funèbre), Dead Witches honore enfin avec "The Final Exorcism" les promesses nées de la communion entre Mark Greening dont la griffe est prégnante et un chant féminin qui se pare d'une lueur occulte. En souhaitant que le titre de cet opus n'annonce pas la mort prochaine d'un projet qui en a encore beaucoup sous la semelle... (05/02/2019 | Music Waves)
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