Après avoir offert à la France ses premières messes, Day Before Us livre aujourd'hui une nouvelle offrande qu'une seule année sépare de sa devancière, "Adorned Path Of Stillness", poursuivant ainsi avec une belle régularité, une oeuvre dont la force sensitive est inversement proportionnelle à une exposition malheureusement bien trop timide.
Mais Philippe Blache, son créateur, n'en a cure. Pas plus que les admirateurs de son travail qui butinent ses albums comme des trésors connus d'une poignée. Le fait qu'il est accolé le nom de sa chanteuse, Natalya Romashina, au sien, sur la pochette de cette "Ode à la nuit d'ombre", est un détail qui n'en est pas, soulignant en cela que son projet s'est peu à peu mué en un véritable duo.
Au départ simple vocaliste au service de la partition tressée par le maître des lieux, la jeune femme n'a pas seulement remplacé Effrosyni Papamichalopoulou, elle s'est imposée comme la pièce qui manquait à cette délicate orfèvrerie, muse en même temps qu'incarnation de la mélancolie poétique chère à son partenaire. Pour autant, elle semble cette fois-ci s'effacer quelque peu sous la trame élégiaque qu'étend Philippe Blache, plus en tout cas que sur "Adorned Path of Stillness" au sein duquel, sa voix tenait le premier rôle. Plus rare, il faut attendre la deuxième piste, 'Surrendering To Fathomless Love Secrecy' pour l'entendre, sa performance n'en demeure pas moins vibrante d'émotions. Elle est la narratrice fragile et fantomatique de textes emprunts de mystères qu'elle déclame comme une prêtresse aux allures de gisant ('By Plegde Divine'). Echappée d'un film soviétique des années 50, Natalya enfile les habits d'une vigie nous guidant dans l'obscurité nocturne dans laquelle il est bon de s'abandonner. Mais le fait est que "Ode à la nuit d'ombre" impressionne en premier lieu par sa richesse instrumentale, ce qui tend à le rapprocher de "Prélude à l'âme d'élégie". En recourant à une vaste palette sonore néo classique aux confins de l'ambient et du drone que complètent de nombreusx bruitages, Philippe Blache excelle dans la peinture d'atmosphères liturgiques ('Der Erlosüng'), invite au recueillement et à la solitude. Il tisse un canevas dont la beauté contemplative enserre en réalité toute une dramaturgie aussi douloureuse que fascinante. Introduit par des cordes squelettiques, 'In The Depths Of This Infinite Night' brille ainsi de lueurs crépusculaires et dramatiques. Ouvrant le menu, il se place comme le prologue d'un récit que l'on feuillette. Chaque titre est une page qui s'écrit dans une encre éthérée, faisant plus que jamais de Day Before Us le peintre d'un ensemble quasi cinématique. Il nous embarque pour un voyage émotionnel qui touche l'âme autant que le coeur, égrenant ses hymnes sombrement élégiaques qu'un romantisme hivernale ourle de son suaire ('Ton image stellaire') mais avec toujours en filigrane une tristesse évanescente comme en témoigne 'Sur les échos mélodieux d'un dernier adieu'. Oeuvre ténébreuse et spirituelle, "Ode à la nuit d'ombre" s'impose comme une des plus belles créations de Day Before Us, fruit de la collaboration inestimable entre Philippe Blache et Natalya Romashina. (19.05.2019)
Mais Philippe Blache, son créateur, n'en a cure. Pas plus que les admirateurs de son travail qui butinent ses albums comme des trésors connus d'une poignée. Le fait qu'il est accolé le nom de sa chanteuse, Natalya Romashina, au sien, sur la pochette de cette "Ode à la nuit d'ombre", est un détail qui n'en est pas, soulignant en cela que son projet s'est peu à peu mué en un véritable duo.
Au départ simple vocaliste au service de la partition tressée par le maître des lieux, la jeune femme n'a pas seulement remplacé Effrosyni Papamichalopoulou, elle s'est imposée comme la pièce qui manquait à cette délicate orfèvrerie, muse en même temps qu'incarnation de la mélancolie poétique chère à son partenaire. Pour autant, elle semble cette fois-ci s'effacer quelque peu sous la trame élégiaque qu'étend Philippe Blache, plus en tout cas que sur "Adorned Path of Stillness" au sein duquel, sa voix tenait le premier rôle. Plus rare, il faut attendre la deuxième piste, 'Surrendering To Fathomless Love Secrecy' pour l'entendre, sa performance n'en demeure pas moins vibrante d'émotions. Elle est la narratrice fragile et fantomatique de textes emprunts de mystères qu'elle déclame comme une prêtresse aux allures de gisant ('By Plegde Divine'). Echappée d'un film soviétique des années 50, Natalya enfile les habits d'une vigie nous guidant dans l'obscurité nocturne dans laquelle il est bon de s'abandonner. Mais le fait est que "Ode à la nuit d'ombre" impressionne en premier lieu par sa richesse instrumentale, ce qui tend à le rapprocher de "Prélude à l'âme d'élégie". En recourant à une vaste palette sonore néo classique aux confins de l'ambient et du drone que complètent de nombreusx bruitages, Philippe Blache excelle dans la peinture d'atmosphères liturgiques ('Der Erlosüng'), invite au recueillement et à la solitude. Il tisse un canevas dont la beauté contemplative enserre en réalité toute une dramaturgie aussi douloureuse que fascinante. Introduit par des cordes squelettiques, 'In The Depths Of This Infinite Night' brille ainsi de lueurs crépusculaires et dramatiques. Ouvrant le menu, il se place comme le prologue d'un récit que l'on feuillette. Chaque titre est une page qui s'écrit dans une encre éthérée, faisant plus que jamais de Day Before Us le peintre d'un ensemble quasi cinématique. Il nous embarque pour un voyage émotionnel qui touche l'âme autant que le coeur, égrenant ses hymnes sombrement élégiaques qu'un romantisme hivernale ourle de son suaire ('Ton image stellaire') mais avec toujours en filigrane une tristesse évanescente comme en témoigne 'Sur les échos mélodieux d'un dernier adieu'. Oeuvre ténébreuse et spirituelle, "Ode à la nuit d'ombre" s'impose comme une des plus belles créations de Day Before Us, fruit de la collaboration inestimable entre Philippe Blache et Natalya Romashina. (19.05.2019)
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