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KröniK | Poste 942 - Long Play (2017)


C'est quoi, du rock burné varois ? Ouvrez grandes vos écoutilles, accrochez-vous à une bonne bière (pléonasme), pelotez un peu la gonzesse lovée à vos côtés, laissez les enceintes de votre vieille chaîne hifi cracher la purée épaisse de ce "Long Play" et vous saurez. Vous saurez que Poste 942 est là pour botter les culs à grands coups de riffs sales comme une plage après un dégazage sauvage et de vocalises ad hoc, imbibées et caillouteuses ('Grace'). Les gaillards viennent de Tourves et ont biberonné quand ils étaient petits les mamelles du AC/DC période Bon Scott ('Devil's Complaint' et sa cornemuse remuante !), ce dont on ne se plaindra pas.
Hard rock graisseux, blues déglingué et grunge poisseux forment le combustible de cette première giclée en grand qui nous évoque un peu par son caractère débraillé et rural le "Canicule" d'Yves Boisset. Si le groupe a l'air de bien se marrer, greffant deux extraits du film "Travail d'Arabe" en guise d'ouverture et de fermeture (éclair), ils ne plaisantent pourtant pas vraiment lorsqu'il s'agit d'honorer le vilain rock'n'roll, celui qui sent sous les bras et fait peur aux bourgeois. Bon, ce n'est pas le premier crachat de ce genre qu'on se prend en pleine figure, mais Poste 942 fait la différence grâce à une prise de son à la fois chaude et shootée au Viagra par boîte de douze, enrobage rugueux qui propulse comme il faut ces cartouches sévèrement montées. Grâce aussi à un (bon) goût très sûr pour les coups de reins plombés qui plantent bien souvent "Long Play" dans une terre crottée à l'image de 'Color Of Red' ou du vicieux 'Lonely Day'. S'ils peuvent balancer la sauce avec une urgence frénétique (le bien nommé 'Punky Booster' que secoue une basse toute en rondeur), les mecs ne dédaignent pas non plus polir des ambiances moites le temps d'une poignée de respirations lascives, telles ce 'Pigs In Paradise', fausse ballade aux relents malsains ou le diptyque 'Psycho Love' dont le second pan suce un moelleux nectar. Peu à peu, Poste 942 impose sa patte au parfum redneck, les jambes velues écartées entre l'Amérique profonde et les forêts varoises. 3/5 (14/08/2017)






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