Au moment de chroniquer "Memories In Rock", premier témoignage live de cette nouvelle incarnation (plutôt que reformation) de Rainbow, nous regrettions que les deux performances allemands aient été choisies au détriment du gig britannique qui dévoilait pourtant quelques jours plus tard un groupe déjà mieux rôdé, plus mordant surtout. Parallèlement à la nouvelle (petite) série de concerts estivaux, signe que le taciturne guitariste est heureux de cette escapade électrique en dehors du giron d'un Blackmore's Night qui fête aussi cette année ses vingt ans de carrière, Eagle Records a donc la bonne idée de publier sous la forme d'un double live ce show qui s'est tenu à Birmingham le 25 juin 2016.
Si la prise de son manque de pêche, ne rendant pas justice au travail de chacun des musiciens, son écoute confirme que cette formation gagne en puissance au fil des dates, se révèle plus en place à l'image d'un Ritchie moins tendu que lors des échauffements allemands. Par rapport à ceux-ci, la setlist a été enrichie de deux titres de Deep Purple (encore !) mais s'agissant de 'Soldier Or Fortune', que le ténébreux moustachu a par ailleurs souvent revisité avec Candice Night, et de 'Burn', inutile de dire que cet ajout ne peut que nous ravir, d'autant que les versions proposées ne manquent ni de justesse (pour le premier) ni de vigueur (pour le second). Et puis quel pied de revoir Blackmore interpréter cet hymne emblématique de l'ère Coverdale ! Alors bien entendu, le maître de cérémonie ne possède plus sa dextérité, son doigté nerveux (l'homme a de l'arthrose, ne l'oublions pas) qui étaient encore les siens en 1995 lorsqu'il relançait (déjà) l'Arc-en-ciel avec Doogie White au chant, offrant aujourd'hui une relecture au ralentie (poussive dirons les râleurs) de brûlots qui mériteraient il est vrai une rythmique plus hard que rock , laquelle permettrait alors de propulser le jeu néanmoins toujours aussi flamboyant de Ritchie. Ceci explique pourquoi ce sont les compositions les plus atmosphériques ('Mistreated', 'Catch The Rainbow) ou les plus lentes ('Perfect Strangers', 'Stargazer') qui résistent le mieux à cette nouvelle mouture, laquelle se fend en outre d'un 'Child In Time' incandescent car zébré d'un solo de guitare enflammé. Reste que, plus qu'à un tribute band, comme le prétendent certaines mauvaises langues, on a (presque) l'impression d'avoir à faire à un Blackmore's Night revisitant le répertoire passé de son leader, le chant féminin en moins (sauf pour les choeurs) et l'organe de feu de Ronnie Romero en plus dont on comprend pourquoi il a été préféré à un Joe Lynn Turner, par exemple, capable de tout chanter, aussi bien du Gillan que du Dio. Avec une autre section rythmique (Bob Nouveau et David Keith sont plus à leur place au milieu des ménestrels, ce qui n'enlève rien à leur savoir-faire) et tout en confirmant Jens Johansson derrière les claviers, ce Rainbow pourrait davantage emporter l'adhésion, susciter sinon la passion au moins l'intérêt plutôt que cet accueil tiède, cette indifférence polie que beaucoup lui opposent. Les nouveaux concerts et l'espoir d'un nouvel opus permettront peut-être au groupe de s'imposer dans le coeur des fans. Souhaitons-le car l'homme en noir mérite mieux comme épitaphe que cette reformation en demi teinte. Ne faisons toutefois pas la fine bouche face à ce "Live In Birmingham 2016" au demeurant savoureux grâce à un Blackmore toujours impérial même un peu rouillé, dont l'empreinte sombre et brutale fera à jamais la différence avec Steve Morse et tous ceux qui entendent l'imiter. 3.5/5 (2017) | Facebook
Si la prise de son manque de pêche, ne rendant pas justice au travail de chacun des musiciens, son écoute confirme que cette formation gagne en puissance au fil des dates, se révèle plus en place à l'image d'un Ritchie moins tendu que lors des échauffements allemands. Par rapport à ceux-ci, la setlist a été enrichie de deux titres de Deep Purple (encore !) mais s'agissant de 'Soldier Or Fortune', que le ténébreux moustachu a par ailleurs souvent revisité avec Candice Night, et de 'Burn', inutile de dire que cet ajout ne peut que nous ravir, d'autant que les versions proposées ne manquent ni de justesse (pour le premier) ni de vigueur (pour le second). Et puis quel pied de revoir Blackmore interpréter cet hymne emblématique de l'ère Coverdale ! Alors bien entendu, le maître de cérémonie ne possède plus sa dextérité, son doigté nerveux (l'homme a de l'arthrose, ne l'oublions pas) qui étaient encore les siens en 1995 lorsqu'il relançait (déjà) l'Arc-en-ciel avec Doogie White au chant, offrant aujourd'hui une relecture au ralentie (poussive dirons les râleurs) de brûlots qui mériteraient il est vrai une rythmique plus hard que rock , laquelle permettrait alors de propulser le jeu néanmoins toujours aussi flamboyant de Ritchie. Ceci explique pourquoi ce sont les compositions les plus atmosphériques ('Mistreated', 'Catch The Rainbow) ou les plus lentes ('Perfect Strangers', 'Stargazer') qui résistent le mieux à cette nouvelle mouture, laquelle se fend en outre d'un 'Child In Time' incandescent car zébré d'un solo de guitare enflammé. Reste que, plus qu'à un tribute band, comme le prétendent certaines mauvaises langues, on a (presque) l'impression d'avoir à faire à un Blackmore's Night revisitant le répertoire passé de son leader, le chant féminin en moins (sauf pour les choeurs) et l'organe de feu de Ronnie Romero en plus dont on comprend pourquoi il a été préféré à un Joe Lynn Turner, par exemple, capable de tout chanter, aussi bien du Gillan que du Dio. Avec une autre section rythmique (Bob Nouveau et David Keith sont plus à leur place au milieu des ménestrels, ce qui n'enlève rien à leur savoir-faire) et tout en confirmant Jens Johansson derrière les claviers, ce Rainbow pourrait davantage emporter l'adhésion, susciter sinon la passion au moins l'intérêt plutôt que cet accueil tiède, cette indifférence polie que beaucoup lui opposent. Les nouveaux concerts et l'espoir d'un nouvel opus permettront peut-être au groupe de s'imposer dans le coeur des fans. Souhaitons-le car l'homme en noir mérite mieux comme épitaphe que cette reformation en demi teinte. Ne faisons toutefois pas la fine bouche face à ce "Live In Birmingham 2016" au demeurant savoureux grâce à un Blackmore toujours impérial même un peu rouillé, dont l'empreinte sombre et brutale fera à jamais la différence avec Steve Morse et tous ceux qui entendent l'imiter. 3.5/5 (2017) | Facebook
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