Fondé en 1991, Bethlehem a toujours été un groupe résolument à part, bête infâme née du cerveau malade de Jürgen Bartsch autour duquel un line-up à géométrie variable n'a cessé de muter, voyant passer dans ses rangs aussi bien Marco Kehren (Deinonychus), Jonathan Thery (Ataraxie) ou même Niklas Kvarforth (Shining). Auteur en 1996 du quintessentiel "Dictius To Necare", pierre angulaire d'un black metal gangrené par le doom (à moins que cela ne soit l'inverse), l'entité a par la suite changé de peau, évoluant peu à peu vers une espèce de gothic rock singulier et néanmoins toujours rongé de l'intérieur par un suc dépressif.
Les albums se succèdent, parfois déroutants ("Schatten Aus Der Alexander Welt"), toujours puissamment habités ("Mein Weg") mais l'immuable chant en allemand confère à cette oeuvre sa sévérité abrupte, laquelle participe de cette identité culte qui ne peut laisser personne indifférent. Définitivement insaisissable, Bethlehem revient avec une huitième hostie (sans compter tous les splits et EP vomis par palettes entières) alors que "Hexakosioihexekontahexaphobia" avait fermé le cercueil qui lui était promis depuis toutes ces années passées à respirer à intervalles irréguliers, mort scellée par la somme "Hau Ab" qui regroupait en 2014 dans une boxset tous ses albums. Pourquoi (déjà) cette résurrection ? La réponse se trouve sans doute dans cet opus dont le titre éponyme suppose soit un nouveau départ soit au contraire une fin définitive, comme une ultime pelletée de terre. Bref encore une fois, le groupe nous échappe, jamais là où on l'attend. Nouvelle offrande, nouvelle formation (encore) autour du seul membre historique. Si Steve Wolz est de retour derrière les fûts, c'est surtout la présence de Onielar, prêtresse de Darkened Nocturn Slaughtercult, qui attise la curiosité, quand bien même le recours à une voix féminine n'est pas inédit pour Jürgen Bartsch. On se souvient à ce titre - entre autres - de "Sardonischer Untergang Im Zeiten Irreligiöser Darbietung" que hantait Cathrin Campen. Mais, et quoique sa contribution demeure (trop) discrète à notre goût, le poison qu'injecte la Polonaise, notamment lors de l'incantatoire 'Gängel Gängel Gang', se répand idéalement dans les artères de cet art aussi maladif qu'halluciné. Lorsque ses rares mélopées s'accouplent avec l'organe hystérique du maître de cérémonie, le résultat atteint des sommets de décrépitude ('Verderbnisheilung in sterbend' Mahr'). S'il ne surprendra pas vraiment le fidèle, encore que 'Wahn schmiedet Sarg' peut étonner par ses aplats mélodiques que gâte cependant cette folie contaminatrice coutumière, "Bethlehem" suinte encore une fois avec largesse cette négativité autoritaire que l'on goûte avec un plaisir tout masochiste. À la fois férocement accrocheur ('Die Dunkelheit darbt'), ténébreusement atmosphérique ('Arg tot frohlockt kein Kind') mais toujours miné par une mélancolie reptilienne et obsédante ('Die Dunkelheit Darbt'), cet album est érodé par un mal-être absolu et ce sens du malsain qui n'appartient qu'à son créateur. C'est donc du pur Bethlehem dont le retour nous comble d'une extase morbide. 3/5 (2017) | Facebook
Les albums se succèdent, parfois déroutants ("Schatten Aus Der Alexander Welt"), toujours puissamment habités ("Mein Weg") mais l'immuable chant en allemand confère à cette oeuvre sa sévérité abrupte, laquelle participe de cette identité culte qui ne peut laisser personne indifférent. Définitivement insaisissable, Bethlehem revient avec une huitième hostie (sans compter tous les splits et EP vomis par palettes entières) alors que "Hexakosioihexekontahexaphobia" avait fermé le cercueil qui lui était promis depuis toutes ces années passées à respirer à intervalles irréguliers, mort scellée par la somme "Hau Ab" qui regroupait en 2014 dans une boxset tous ses albums. Pourquoi (déjà) cette résurrection ? La réponse se trouve sans doute dans cet opus dont le titre éponyme suppose soit un nouveau départ soit au contraire une fin définitive, comme une ultime pelletée de terre. Bref encore une fois, le groupe nous échappe, jamais là où on l'attend. Nouvelle offrande, nouvelle formation (encore) autour du seul membre historique. Si Steve Wolz est de retour derrière les fûts, c'est surtout la présence de Onielar, prêtresse de Darkened Nocturn Slaughtercult, qui attise la curiosité, quand bien même le recours à une voix féminine n'est pas inédit pour Jürgen Bartsch. On se souvient à ce titre - entre autres - de "Sardonischer Untergang Im Zeiten Irreligiöser Darbietung" que hantait Cathrin Campen. Mais, et quoique sa contribution demeure (trop) discrète à notre goût, le poison qu'injecte la Polonaise, notamment lors de l'incantatoire 'Gängel Gängel Gang', se répand idéalement dans les artères de cet art aussi maladif qu'halluciné. Lorsque ses rares mélopées s'accouplent avec l'organe hystérique du maître de cérémonie, le résultat atteint des sommets de décrépitude ('Verderbnisheilung in sterbend' Mahr'). S'il ne surprendra pas vraiment le fidèle, encore que 'Wahn schmiedet Sarg' peut étonner par ses aplats mélodiques que gâte cependant cette folie contaminatrice coutumière, "Bethlehem" suinte encore une fois avec largesse cette négativité autoritaire que l'on goûte avec un plaisir tout masochiste. À la fois férocement accrocheur ('Die Dunkelheit darbt'), ténébreusement atmosphérique ('Arg tot frohlockt kein Kind') mais toujours miné par une mélancolie reptilienne et obsédante ('Die Dunkelheit Darbt'), cet album est érodé par un mal-être absolu et ce sens du malsain qui n'appartient qu'à son créateur. C'est donc du pur Bethlehem dont le retour nous comble d'une extase morbide. 3/5 (2017) | Facebook
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