Alors qu'il nous a habitués à venir nous rendre visite tous les deux ou trois ans, The Sword est déjà de retour après s'être délesté en août 2015 de "High Country", succès tant artistique que critique.
Mais comme la parenté de leur nom et de leur visuel le laisse aisément deviner, "Low Country" se veut moins un nouvel album que le complément, en fait acoustique, de son devancier dont il reprend dix des quinze pistes. Certaines mauvaises langues ne manqueront sans doute pas de railler l'entreprise jugée bassement mercantile pour surfer sur la réussite commerciale du cinquième effort des Américains et avoir un truc tout chaud à vendre au moment de partir sur les routes avec Opeth. D'autres, les ayatollahs de la première heure, regretteront plus que jamais l'époque du séminal "Age Of Winters" (2006), un temps où le groupe forgeait un stoner doom biberonné à la mythologie nordique, auquel il a peu à peu substitué un hard rock plus classique et ancré dans la géographie rocailleuse de son pays. En cela, squelettique et vierge de décharges électriques, "Low Country" s'inscrit naturellement dans la continuité de ses récents prédécesseurs, opus désertique et rural où font parfois plus qu'affleurer à la surface des racines sudistes ('Mist & Shadow'). Nous aurions pu craindre en effet sinon un ratage artistique au moins un déficit en douilles de la part d'une formation qui au contraire n'a jamais été avare en énergie épique. Et s'il est vrai que ce menu, court d'une petite trentaine de minutes mais soigné à la manière d'une fragile orfèvrerie, pêche forcément par manque de puissance, format acoustique oblige, il compense cette relative faiblesse par une beauté intacte et une richesse émotionnelle décuplée. Percussives parfois ('Early Snow'), tavelées de couches synthétiques ('Buzzards'), ces compositions mettent plus que jamais en valeur la voix gorgée de feeling de J.D. Cronise, de laquelle suinte une douce mélancolie, à l'image de 'The Dreamthieves', sentiment fragile que soulignent avec délicatesse des arpèges terreux ('Empty Temples') ou plus boisés ('Seriously Mysterious'). Retravaillées, ces chansons demeurent de toute façon excellentes et se fondent en douceur dans ce moule d'une sécheresse paisible qui semble au final presque taillé pour elles. En définitive, relecture acoustique de son grandiose devancier, "Low Country" s'avère être une belle surprise, loin de la galette réchauffée crainte par certains, qui illustre, si besoin en était encore, que The Sword est un groupe d'une grande valeur. 3/5 (2016) | Facebook
Mais comme la parenté de leur nom et de leur visuel le laisse aisément deviner, "Low Country" se veut moins un nouvel album que le complément, en fait acoustique, de son devancier dont il reprend dix des quinze pistes. Certaines mauvaises langues ne manqueront sans doute pas de railler l'entreprise jugée bassement mercantile pour surfer sur la réussite commerciale du cinquième effort des Américains et avoir un truc tout chaud à vendre au moment de partir sur les routes avec Opeth. D'autres, les ayatollahs de la première heure, regretteront plus que jamais l'époque du séminal "Age Of Winters" (2006), un temps où le groupe forgeait un stoner doom biberonné à la mythologie nordique, auquel il a peu à peu substitué un hard rock plus classique et ancré dans la géographie rocailleuse de son pays. En cela, squelettique et vierge de décharges électriques, "Low Country" s'inscrit naturellement dans la continuité de ses récents prédécesseurs, opus désertique et rural où font parfois plus qu'affleurer à la surface des racines sudistes ('Mist & Shadow'). Nous aurions pu craindre en effet sinon un ratage artistique au moins un déficit en douilles de la part d'une formation qui au contraire n'a jamais été avare en énergie épique. Et s'il est vrai que ce menu, court d'une petite trentaine de minutes mais soigné à la manière d'une fragile orfèvrerie, pêche forcément par manque de puissance, format acoustique oblige, il compense cette relative faiblesse par une beauté intacte et une richesse émotionnelle décuplée. Percussives parfois ('Early Snow'), tavelées de couches synthétiques ('Buzzards'), ces compositions mettent plus que jamais en valeur la voix gorgée de feeling de J.D. Cronise, de laquelle suinte une douce mélancolie, à l'image de 'The Dreamthieves', sentiment fragile que soulignent avec délicatesse des arpèges terreux ('Empty Temples') ou plus boisés ('Seriously Mysterious'). Retravaillées, ces chansons demeurent de toute façon excellentes et se fondent en douceur dans ce moule d'une sécheresse paisible qui semble au final presque taillé pour elles. En définitive, relecture acoustique de son grandiose devancier, "Low Country" s'avère être une belle surprise, loin de la galette réchauffée crainte par certains, qui illustre, si besoin en était encore, que The Sword est un groupe d'une grande valeur. 3/5 (2016) | Facebook
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