AU PIF

Midnight | No Mercy For Mayhem (2014)



















Régurgitant un proto black metal dont le speed thrash est le survolté combustible, Midnight bénéficie d'une aura vaguement culte néanmoins méritée. En 2011, "Satanic Royalty" est venu (enfin) couronner ses nombreuses années d'activisme passées à éjaculer des démos par palettes entières.

Pas très ambitieux peut-être mais à sa manière, bestiale et old school, franchement jubilatoire. D'abord one-man band du seul Athenar (plus connu dans sa cage d'escalier sous le nom de Jamie Walters), un des musiciens capables de jouer un peu partout de tous les instruments (The Gates Of Slumber, Abdullah et bien d'autres encore, au cas particulier), le groupe est aussi de ceux que vous ne surprendrez sans doute jamais en flagrant délit d'évolution. Du coup, "No Mercy For Mayhem", son second crachat, ne risque pas de bouleverser l'amateur, ramonant les mêmes orifices evil et dégueulasses que son prédécesseur. Nous en plaindrons-nous ? 

La réponse est non, bien entendu car, l'inspiration toujours fermement dressée, Midnight crache sa semence garantie sans OGM avec cette fureur quasi punk coutumière et communicative qui donne envie de sucer des chattes et des bières. Un album qui procure ce genre d'envie ne peut décemment pas décevoir. Force est de reconnaître que dans ce style primitif, Midnight n'a rien à apprendre de personne, envoyant toujours la purée au bout de 3 ou quatre minutes pas davantage. Cela donne une rondelle rapide, qui fonce pied au plancher, sans artifices ni vaseline, emportée par la voix rocailleuse et la guitare ferrugineuse et sale comme le sang menstruel du maître des lieux. Si le n'a pas évolué d'un iota, ce black/speed n'en pas mois pas progressé, gros mot sans doute pour son auteur qui pourtant saute aux oreilles. En effet, si "Satanic Royalty" montrait assez vite ses limites, "No Mercy For Mayhem" possède plus de qualité sinon de charme renouant avec l'urgence sauvage des premiers Motörhead et Maiden ('Whiplash Disaster'). Et quand il sait être mélodique, comme il le prouve sur le jouissif 'Woman In Flame' et plus encore avec le titre éponyme, le groupe atteint le point G, laissant exploser ces racines heavy metal les plus racées. Car derrière la bête se cache un savoir-faire, un vrai sens de l'accroche, de la mélodie, oeuvre d'un musicien incontestablement doué. C'est ce qui distinguera toujours Midnight de bon nombre de formations de rétro machine-chose bas du plafond. Un bon disque donc, bien supérieur à son aîné. (22.09.2014 | La Horde Noire)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire