Si la Norvège ou le Québec par exemple, possèdent l’artillerie tant géographique qu’historique, propice à l’érection d’une chapelle impie, on ne peut pas en dire autant de la Californie, temple du soleil et des apparences. Les cohortes démoniaques y ont pourtant trouvé l’humus pour proliférer. Coincé, pour faire dans le raccourci, entre la veine dépressive et abyssale des Leviathan et autre Xasthur et la tendance plus évolutive développée par des formations telles que Ludicra ou Saros, Lightning Swords Of Death ne tisse que peu de liens avec ces artisans du son noir si ce n’est une froideur identique. Non, ces Américains ont davantage le regard rivé vers l’Europe du Nord. Leur musique, d’obédience norvégienne, l’empreinte granuleuse en moins, brûle d’un bois rapide et tranchant. Après un premier méfait, The Golden Plague et un split bien troussé avec Valdur, ils vomissent avec The Extra Dimensional Wound, le verset satanique qui pourrait peut-être les placer sous les feux de la rampe. Pour cela, ils peuvent compter sur l’appui de Métal Blade, même si ce label a parfois tendance à signer des produits bas gamme. Sur la qualité honnête de ce second blasphème longue durée, également. Avec leurs mines cloutées et patibulaires et une pochette malfaisante plus proche des canons du Death métal, on se doute que les mecs ne vont pas nous convier à un cours sur le point de croix. En guise d’aiguille, c’est plutôt une lame froide baignant dans le jus souillé par la vermine, qui leur sert à graver un black métal qui n’est jamais aussi percutant que lorsque les Californiens serrent le frein à main afin de dresser un bunker lourd et implacable sur cette plage délavée par la mort. Le reptilien "Venter Of The Black Beast", "Damnation Pentastrike" ou certaines décélérations mortifères (sur "The Extra Dimensional Wound" par exemple) illustrent ainsi que Lightning Swords Of Death atteint le point G en misant sur les atmosphères, comme il le fait aussi lors du long et terminal "Path To Chaos". Autant d'exemples d'un travail sur les ambiances malsaines qui n’atténue en rien la glaciale brutalité de ses géniteurs. Tout ça n’est pas très original, plus proche en terme de qualité de jeu des Verts que de l’OL mais suffisamment carré et solide pour plaire à ceux qui aiment quand le black se fait chauffer par le métal de la mort. L'esprit et l'âme qui guidaient les Grands Anciens paraissent tout de même bien loin... 3/5 (2010)
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