Quand bien même sa contribution à Serpentcult, le temps de l'ébauche « Trident Nor Fire » (2007) puis du premier album « Weight Of Light » (2008), n'avait qu'à moitié convaincu, son chant ne parvenant pas totalement à se couler dans le moule creusé par les membres de Thee Plague Of Gentlemen, le fait est que Michelle Nocon est pourtant de ces prêtresses comme seule la chapelle doom peut en voir naître, sexy et charismatique, fascinante et habitée par la foi. En 2014, le fruit de son accouplement avec l'ancien guitariste de Cathedral, Gaz Jennings, sous la bannière d'un Death Penalty dont on espère qu'il ne sera pas un projet éphémère, a confirmé tout le bien qu'on pensait de ce petit bout de femme.
C'est pourquoi « Servus » était attendu par tous ses amoureux que la démo séminale et le EP « The Sleepless Gods » avaient su faire saliver. Le bassiste Raf Meukens, ex Gorath et partenaire de la belle au sein de Death Penalty, le guitariste Dwight Goossens et l'ancien batteur de Sardonis, Jelle Stevens, complètent les rangs de ce Bathsheba qui incarne à lui seul cette école belge de la douleur. D'une lenteur sentencieuse, le doom qu'il sculpte arbore des traits à la fois sévères et figés pour l'éternité tel un gisant mortuaire. Durant près de trois quart d'heure, le groupe trace un chemin de croix monolithique et plombé que rien ne semble être en mesure de faire dévier de sa trajectoire funeste, jusqu'à ce 'I At The End Of Everything' qui avale la moindre parcelle de vie. Ni lumière ni espoir ne réussissent à briser cette froide inexorabilité. Démarrant par une brutale éruption de lave black metal, 'Ain Soph' étonne néanmoins par sa fougue survoltée après un 'Of Fire' immobile dans son expression vénéneuse. Ce n'est pourtant pas l'unique surprise qu'offre cette pulsation où se marient le chant parfois agressif et caverneux de Michelle aux plaintes hantées d'un saxophone fantomatique. Moins monotone qu'il n'y paraît, « Servus » a donc au contraire quelque chose d'un bloc certes massif, profondément enraciné dans la terre, à l'image de 'Demon 13', prisonnier d'une épaisse croûte ténébreuse mais qui, érodé par une guitare gonflée de beauté ('Manifest') et par ces lignes vocales en apnée qui alternent mélopées cérémonieuses et râles cendreux, fascine autant qu'il engourdit, ce qu'illustre 'The Sleepless Gods' dont le sentiment de contrition ne l'empêche pas d'être secoué par d'obsédants coups de boutoir. Cette première hostie longue durée ne confirme pas seulement le potentiel défloré par les deux brouillons qui l'ont précédés, il marque le véritable acte de naissance d'un flagellant aux allures de golem funéraire qui porte sur ses épaules toute la noble misère de ce doom granitique, théâtre d'une liturgie pétrifiée. (2017) | Facebook
C'est pourquoi « Servus » était attendu par tous ses amoureux que la démo séminale et le EP « The Sleepless Gods » avaient su faire saliver. Le bassiste Raf Meukens, ex Gorath et partenaire de la belle au sein de Death Penalty, le guitariste Dwight Goossens et l'ancien batteur de Sardonis, Jelle Stevens, complètent les rangs de ce Bathsheba qui incarne à lui seul cette école belge de la douleur. D'une lenteur sentencieuse, le doom qu'il sculpte arbore des traits à la fois sévères et figés pour l'éternité tel un gisant mortuaire. Durant près de trois quart d'heure, le groupe trace un chemin de croix monolithique et plombé que rien ne semble être en mesure de faire dévier de sa trajectoire funeste, jusqu'à ce 'I At The End Of Everything' qui avale la moindre parcelle de vie. Ni lumière ni espoir ne réussissent à briser cette froide inexorabilité. Démarrant par une brutale éruption de lave black metal, 'Ain Soph' étonne néanmoins par sa fougue survoltée après un 'Of Fire' immobile dans son expression vénéneuse. Ce n'est pourtant pas l'unique surprise qu'offre cette pulsation où se marient le chant parfois agressif et caverneux de Michelle aux plaintes hantées d'un saxophone fantomatique. Moins monotone qu'il n'y paraît, « Servus » a donc au contraire quelque chose d'un bloc certes massif, profondément enraciné dans la terre, à l'image de 'Demon 13', prisonnier d'une épaisse croûte ténébreuse mais qui, érodé par une guitare gonflée de beauté ('Manifest') et par ces lignes vocales en apnée qui alternent mélopées cérémonieuses et râles cendreux, fascine autant qu'il engourdit, ce qu'illustre 'The Sleepless Gods' dont le sentiment de contrition ne l'empêche pas d'être secoué par d'obsédants coups de boutoir. Cette première hostie longue durée ne confirme pas seulement le potentiel défloré par les deux brouillons qui l'ont précédés, il marque le véritable acte de naissance d'un flagellant aux allures de golem funéraire qui porte sur ses épaules toute la noble misère de ce doom granitique, théâtre d'une liturgie pétrifiée. (2017) | Facebook
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