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KröniK | Hooded Menace - Never Cross The Dead (2010)


Il n’en demandait sans doute pas tant. Non, Lasse Pyykkö, jusqu’alors perçu comme un artisan modeste mais passionné, ne pensait certainement pas lorsqu’il a mis sur pied Hooded Menace, hommage au bon vieux Death Doom baveux du début des années 90, celui des Autopsy et autre Asphyx, que celui-ci deviendrait un objet culte en l’espace seulement d’une démo et d’un premier jet. C’est néanmoins ce qui est arrivé. Bien qu’occupé par d’autres projets par palettes entières, un peu à la manière de son pote suédois Rogga Johansson avec lequel il vient d’ailleurs de monter The Swarming, le Finlandais a parfaitement compris le potentiel de sa bête.
Après un petit split avec Anima Morte encore tout chaud, il offre donc assez rapidement à Fulfill the Curse un successeur attendu comme le messie par tous les nostalgiques qui voient en lui le héraut qu’ils n’espéraient plus trouver. Peut-être plus soigné que son aîné, Never Cross the Dead régurgite ce que les fans attendaient donc de lui, ce Doom primitif corseté par une croûte sonore aussi sale qu'une plaie purulente et biberonné aux films d’horreur de série Z avec plein de zombies dedans (« Theme of the return of the evil dead », forcément). Au programme, huit longs bourbiers au tempo digne d’une limace ayant avalé du Valium par boîte de douze. Si le groupe ne rechigne pas parfois à passer la seconde et à plaquer une petite accélération de derrière les fagots (« Night of the Deathcult » par exemple), c’est donc plutôt dans une flaque de bave qu’il patauge avec un savoir-faire étudié, à l’image de l’agonisant « Rituals Of Mortal Cremation ». Pendant que le chant d’outre-tombe bien granuleux se charge d’attirer les jeunes vierges sur l’autel pour la cérémonie, les guitares pleurent une misère infinie, atours mélodiques qui confèrent au cadavre des allures plus accessibles qui l'empêche d'attirer à lui autant que cela les mouches. « Never Cross the Dead », « From Their Coffined Slumber » ou « The House of Hammer » sont ainsi pilotés par ces lignes gonflées d’une mélancolie boueuse mais finalement belle. Du coup, Hooded Menace semble avoir perdu en saleté (le son est moins cradingue) ainsi que cet espèce de feeling obscur et underground ce qu’il a gagné en efficacité et en clarté. Mais on ne s’en plaindra pas car sa capacité à nous donner des frissons partout demeure intacte... Enfin, sachez que, l'inspiration toujours dressée fièrement, le groupe, qui accueille désormais en son sein un chanteur à part entière, a déjà vidangé dans les bacs un nouveau split avec les Japonais de Coffins tandis qu'une rondelle partagée avec Asphyx est dans les tuyaux ! Culte. 3.5/5 (2010) | Facebook






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