Certains groupes sont tellement singuliers qu’ils échappent totalement à une quelconque tentative de classification.
A Forest Of Stars est donc de ceux-là. Découvert en 2008 avec une première offrande dont on devinait déjà qu’elle serait certainement annonciatrice de plus belles et grandes choses encore, cette formation a tout d’abord été repérée grâce à la présence de la violoniste et flutiste Katie Stone, alors encore active au sein de My Dying Bride pour lequel elle a collaboré le temps de For Lies I Sire (2008). Les Anglais sont alors présentés comme les chantres d’une espèce de black metal psychédélique, case maladroite dans laquelle ils sont forcément à l'étroit. Œuvre intrigante, The Corpse Of Rebirth était pourtant difficile d’accès mais le reste pourtant beaucoup moins que ce deuxième album.
Toujours architecturé sur des compositions fleuves oscillant entre 8 et 16 minutes, Opportunistic Thieves Of Spring corrige les (menus) défaut de son prédécesseur et ce faisant propulse le style déjà si personnel de ses géniteurs vers des sphères hallucinantes d’inspiration et de flamboyance. Les titres ont encore gagné en épaisseur, en relief et pour le coup semblent encore plus labyrinthiques qu’auparavant. Ceci dit, l’album pourra paraître de prime abord décevant à cause d’une entame assez embrouillée. En effet, "Sorrow’s Impetus" et son crescendo infernal, peut surprendre par ses atours abruptes, tranchants car on n’attendait pas le groupe sur un terrain aussi brutal et dissonant. Néanmoins, les écoutes aidant, on finit par apprivoiser cette masse où se mélangent assauts black metal et lignes de violons tragiques et osseuses tandis que son final vous donne des frissons. Plus immédiat, si l’on peut dire bien entendu, "Raven’s Eye View" s’impose comme un des chef-d’œuvre de Opportunistic Thieves Of Spring. Plus mélodique, il est déchiré par de multiples aplats qui le rendent foisonnant. Il démontre en outre qu’il est possible d’accoupler violon et art noir sans mettre la violence en friche. Au contraire, les notes posées par Katie font plus que souligner la noirceur du propos, elles l’entraînent dans un puits sans fond. Même constat avec "Summertide’s Approach", glacial comme la pluie en hiver. Le temps du sublime "Starfire’s Memory", A Forest Of Stars conjugue la puissance tragique de son Black metal avec une mélopée féminine qui n’est pas sans évoquer ce que Anneke van Giersbergen livrait dans The Gathering. On parle ici beaucoup du rôle de la jeune femme, mais il est indispensable de relever aussi le jeu ramassé du batteur qui imprime un tempo lourd et parfois presque hypnotique à ces modelés tortueux ("Thunder’s Cannonade"). Insaisissables, les Anglais ne craignent pas de laisser les auditeurs sur le bord de la route avec une fin de parcours curieuse entre la césure ambient de "Starfire’s Memory" et surtout la (trop) longue convulsion "Delay’s Progression", qui ne démarre qu’après d’interminables minutes atmosphériques. Le chant y surgit, trafiqué puis les contours noirs fusionnent avec des traits plus progressifs, voire presque jazzy. L’ensemble se révèle très beau toutefois. Il va sans dire que Opportunistic Thieves Of Spring mérite patience et ouverture d’esprit si l’on désire goûter à son intimité humide et salée. Il confirme l’immense potentiel de A Forest Of Stars qui décidément s’impose comme une des incontestables révélations de la chapelle Black metal. Le groupe saura-t-il encore aller plus loin et transcender une écriture si personnelle ? L’avenir nous le dira… (21.07.2010 | Music Waves)
A Forest Of Stars est donc de ceux-là. Découvert en 2008 avec une première offrande dont on devinait déjà qu’elle serait certainement annonciatrice de plus belles et grandes choses encore, cette formation a tout d’abord été repérée grâce à la présence de la violoniste et flutiste Katie Stone, alors encore active au sein de My Dying Bride pour lequel elle a collaboré le temps de For Lies I Sire (2008). Les Anglais sont alors présentés comme les chantres d’une espèce de black metal psychédélique, case maladroite dans laquelle ils sont forcément à l'étroit. Œuvre intrigante, The Corpse Of Rebirth était pourtant difficile d’accès mais le reste pourtant beaucoup moins que ce deuxième album.
Toujours architecturé sur des compositions fleuves oscillant entre 8 et 16 minutes, Opportunistic Thieves Of Spring corrige les (menus) défaut de son prédécesseur et ce faisant propulse le style déjà si personnel de ses géniteurs vers des sphères hallucinantes d’inspiration et de flamboyance. Les titres ont encore gagné en épaisseur, en relief et pour le coup semblent encore plus labyrinthiques qu’auparavant. Ceci dit, l’album pourra paraître de prime abord décevant à cause d’une entame assez embrouillée. En effet, "Sorrow’s Impetus" et son crescendo infernal, peut surprendre par ses atours abruptes, tranchants car on n’attendait pas le groupe sur un terrain aussi brutal et dissonant. Néanmoins, les écoutes aidant, on finit par apprivoiser cette masse où se mélangent assauts black metal et lignes de violons tragiques et osseuses tandis que son final vous donne des frissons. Plus immédiat, si l’on peut dire bien entendu, "Raven’s Eye View" s’impose comme un des chef-d’œuvre de Opportunistic Thieves Of Spring. Plus mélodique, il est déchiré par de multiples aplats qui le rendent foisonnant. Il démontre en outre qu’il est possible d’accoupler violon et art noir sans mettre la violence en friche. Au contraire, les notes posées par Katie font plus que souligner la noirceur du propos, elles l’entraînent dans un puits sans fond. Même constat avec "Summertide’s Approach", glacial comme la pluie en hiver. Le temps du sublime "Starfire’s Memory", A Forest Of Stars conjugue la puissance tragique de son Black metal avec une mélopée féminine qui n’est pas sans évoquer ce que Anneke van Giersbergen livrait dans The Gathering. On parle ici beaucoup du rôle de la jeune femme, mais il est indispensable de relever aussi le jeu ramassé du batteur qui imprime un tempo lourd et parfois presque hypnotique à ces modelés tortueux ("Thunder’s Cannonade"). Insaisissables, les Anglais ne craignent pas de laisser les auditeurs sur le bord de la route avec une fin de parcours curieuse entre la césure ambient de "Starfire’s Memory" et surtout la (trop) longue convulsion "Delay’s Progression", qui ne démarre qu’après d’interminables minutes atmosphériques. Le chant y surgit, trafiqué puis les contours noirs fusionnent avec des traits plus progressifs, voire presque jazzy. L’ensemble se révèle très beau toutefois. Il va sans dire que Opportunistic Thieves Of Spring mérite patience et ouverture d’esprit si l’on désire goûter à son intimité humide et salée. Il confirme l’immense potentiel de A Forest Of Stars qui décidément s’impose comme une des incontestables révélations de la chapelle Black metal. Le groupe saura-t-il encore aller plus loin et transcender une écriture si personnelle ? L’avenir nous le dira… (21.07.2010 | Music Waves)
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