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KröniK | Moonreich - Zoon Politikon (2009)


Pas facile, lorsque l'on décide d'exalter les forces sombres, de pactiser avec le Grand Bouc, de s'extraire du marécage de l'anonymat et ce, d'autant plus lorsqu'on aligne, comme la rue Saint Denis les femmes de petites vertus, pas mal de clichés grevant le black metal depuis toujours : corpsepaint de rigueur, croix renversée, pochette grisâtre et ici comme cerise sur le charnier, patronyme à consonance germanique. Pourtant, Moonreich, horde qui vient d'émerger de la terre francilienne, possède dans sa besace quelques atours qui pourraient peut-être lui offrir un passeport vers la reconnaissance. Zoon Politikon, son premier (petit) méfait en témoigne. La prise de son, sans être une claque dans la gueule, est, de part sa sécheresse digne d'un vagin avant d'habiles préliminaires, écrin idoine pour ce genre d'agression reptilienne : un black metal malsain et souvent lancinant, bien qu'assez accrocheur et catchy. Moonreich aime les saillies courtes et vicieuses qui passent par la porte de derrière.

Après une modeste intro, "Ashes Humanity" constitue le premier indice que l'on tient là un artisan solide et à suivre, avec son mid-tempo et son fuselage rythmique à la Darkthrone et un final épuré pas loin de vous hérisser le poil. A un "War Post Trauma 666", finalement assez commun, on préférera "Earth Slept In Hell", qui réussit à dresser des atmosphères sinistres et minérales avec un sens du malfaisant palpable. Apparemment, faire souffler un climat obsédant ("Victory's Sickness" et ses discrets relents militaires) lui sied davantage que d'avancer pied au plancher. Et si on peut regretter un chant sans originalité aucune ("Après la bataille"), écueil fréquent dans le black metal de seconde division, ainsi qu'un manque de relief, il y a par moment des éclairs diffus qui laissent entrevoir un certain potentiel chez ce groupe et permettent à ce Zoon Politikon se délester d'au moins une moitié convaincante. Du déjà mille fois entendu certes mais pour une première giclée blasphématoire, on a aussi connu pire. Reste maintenant à affiner une identité en gestation et à se doter d'un son quand même plus puissant. (LCN - 28.08.2009)


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