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Chaoswave | Dead Eye Dreaming (2008)



















Malgré tout le respect que j'ai pour nos voisins italiens, il faut bien reconnaître que, depuis ces dernières décennies, ils se sont souvent contentés, en matière d'art, de suivre, de copier les modes, anglo-saxonnes en premier lieu. Cette propension se vérifie dans leur cinéma de genre, dont je suis néanmoins grand fan tout comme dans leur metal.

Nonobstant de réelles qualités, Chaoswave en est un bon exemple. Débutant comme un sous Nevermore à la sauce spaghetti avec son premier jet The White Noise Within, le groupe lorgne aussi beaucoup (trop) vers ses compatriotes de Lacuna Coil, plus toutefois en terme de mélodies vocales - tous les deux possèdent deux chanteurs, un homme et une femme et le duo formé par Giorgia et Fabio se veut par moment très proche du couple Cristina/Andrea - qu'en terme de compositions. Ceci dit, Chaoswave a pu mettre, bien malgré lui d'ailleurs, à profit les quatre dernières années passées à galérer afin de mettre la main sur un nouveau label, pour peaufiner son identité et s'émanciper de ses influences. Résultat, en dépit de la particpation du guitariste de Nevermore justement, le virtuose Steve Smyth (décidément, ils cherchent le baton pour se faire battre ses ritals !) qui vient poser des soli sur trois titres ("Fork Tongues And Foul Times", "A March For The Dying" et "Rise", Dead Eye Dreaming montre un groupe plus mature et qui pourrait bien prochainement, créer la surprise et, ce faisant, devenir une référence dans le genre.

Pouvant s'asseoir sur la production claire et incisive du célèbre Andy LaRoque qui s'y connaît en la matière, le collectif libère avec ce deuxième essai, un power metal moderne d'un très haut niveau. Enrichis de quelques éléments progressifs, ces morceaux s'appuient sur des dialogues féminin/masculin, assez inédits et plutôt frais dans ce style musclé, tandis que derrière ça martèle fort, ça érige une rythmique de bûcheron (mâtin, quel son de basse !). Relativement courtes mais d'une grande densité, sombres et mélodiques ("A March For The Dying" notamment), ces chansons témoignent des immenses progrès réalisés par leurs auteurs. Coupé en deux par un instrumental noir absolument superbe ("Another Lie To Live"), Dead Eye Dreaming, qui aurait tout de même pu d'être un peu plus court, délivre quelques vraies petites perles d'écriture et d'interprétation. Citons par exemple les somptueux "Blind Eye Focus", implacable mid-tempo cisaillé de riffs entêtants et qui s'ouvre sur une très longue introduction, le rapide "10 Years Of Denial", première étape du voyage, le quasi thrash "Fork Tongues And Foul Times"... Même la semi ballade "Two Shadows" évite la mièvrerie et se voit déchirée par des influences légèrement flamenco du plus bel effet. Notez que l'album s'achève sur une reprise rafraîchissante et bien burnée du fameux "No Limit" de 2 Unlilited (!). Toujours de la série B certes, mais Chaoswave est incontestablement sur la bonne voie. Il ne lui manque plus qu'un label plus important que le modeste Nightmare Records pour pouvoir espérer passer en première division. Une bonne surprise. (2009)




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