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Absolutus | Pugnare In Iis Quae Obtinere Non Possis (2015)



















Quasiment disparu des écrans-radar depuis une dizaine d'années et le séminal "Ostendit Quam Nihil Sumus", Absolutus s'échappe aujourd'hui de la tombe que ce long silence semblait lui promettre.

Désormais réduit à une entité solitaire entre les mains du seul Abstrusus, on ne sait finalement pas grand-chose de ce projet venu de l'obscurité belge. Quand les informations, les balises après lesquelles il est confortable de se raccrocher manquent, il ne reste donc plus que la musique sombre, forcément sombre, aussi torturée que tortueuse, gouffre ténébreux au fond duquel macèrent des miasmes méphitiques. Offrande exaltant les forces telluriques d'un black metal corrosif, "Pugnare In Iis Quae Obtinere Non Possis" est de ces albums capable d'avaler toute trace de lumière, plongeant celui qui s'abîme dans ces sinistres arcanes dans une nuit sans fin. Si son aîné déroulait un menu fait de longues pulsations, cet opus résurrectionnel au contraire multiplie les petits coups de boutoir, ne franchissant jamais la barre des cinq minutes.

Mité par quatre pistes (sur neuf) aux confins du dark ambient, l'œuvre défile donc très vite. D'aucuns le regretteront, estimant, peut-être à raison, qu'on attendait davantage d'Absolutus, après ces années d'abstinence que cette hostie d'une petite demi-heure à peine. Pourtant, de cette courte durée " Pugnare In Iis Quae Obtinere Non Possis" tire une bonne part de son intensité souterraine. De même, ses respirations instrumentales et désincarnées, loin de marquer une pause, participent d'une atmosphère lugubre. Après 'Abssysus Abyssums Invocat', rituel oppressant qui installe d'emblée ce décor mortifère, déboule 'Sunt Verba et Voces Praetereaque Nihil', convulsion haineuse et rapide que vrillent des lignes de guitares maladives en une froide brutalité que poursuit ' Credo Quia Absurdum'. On leur préfèrera 'Ego Sum Qui Sum', ses préliminaires suffocants, ses breaks d'une lancination polluée, ses riffs qui déraillent et son final apocalyptique, transition vers une seconde partie où les ambiances brillent d'un éclat noir, à l'image du titre éponyme, froid magma secoué par de multiples soubresauts, tour à tour rapide ou d'une lourdeur démoniaque. Absolutus n'a nul de besoin d'étirer sa trame pour distiller une négativité profonde, exploitant au contraire ce schéma resserré et tendu comme le foc d'un navire pour concentrer un amas bouillonnant aux allures de cérémonies incantatoires. Ce faisant, il accouche d'un monstre à la gloire d'un art noir à la fois tranchant et cérébral. (24.09.2015 | Music Waves)

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