Avant-dernière collaboration entre le réalisateur Budd Boetticher et l'acteur Randolph Scott, La chevauchée de la vengeance s'impose même comme le meilleur des sept films qu'ils ont tournés ensemble sur une période très courte, entre 1956 (Dix hommes à abattre) et 1960 (Comanche Station).
C'est aussi un des westerns les plus aboutis des années 50, qui témoigne d'ailleurs de la mutation que le genre est alors en train de connaître. Avec sa classique histoire de vengeance, le film semble revêtir les habits d'une petite série B efficacement troussée. En réalité, à la linéarité du récit répond une très grande richesse. Le style est épuré jusqu'à l'abstraction (aucun décor intérieur et cinq personnages, en dehors des vilains qui ne forment quasiment que des silhouettes) mais chaque protagoniste semble cacher quelque chose, mû par un dessein qui n'est pas celui que l'on croit, à l'image de Ben Brigade dont le but de cette expédition n'est pas la prime offerte par la capture du jeune Billy John mais l'exécution de son frère, qui a jadis tué sa femme. Presque ascétique, faite de plans américains et de très peu de gros plans, la mise en scène de Boetticher est un modèle de précision. Les mouvements d'appareil sont magnifiques (l'image finale de l'arbre des pendus en feu filmée par une caméra qui s'élève tout doucement) et les cadrages extrêmement rigoureux, à l'intérieur desquelles plein de choses se passent comme ses Indiens qui surgissent à l'arrière plan, petite tache mouvante dont on devine peu à peu la nature. Avec son héros mutique et vengeur, parfaitement incarné par un Randolph Scott minéral, la chevauchée de la vengeance semble annoncer les westerns de Sergio Leone qui emploiera également Lee Van Cleef et James Coburn (ici dans un rôle toutefois assez inconsistant) et auquel Il était une fois dans l'Ouest rend peut-être hommage (l'arbre des pendus, le prénom du méchant...)... (vu le 29.05.2019)
C'est aussi un des westerns les plus aboutis des années 50, qui témoigne d'ailleurs de la mutation que le genre est alors en train de connaître. Avec sa classique histoire de vengeance, le film semble revêtir les habits d'une petite série B efficacement troussée. En réalité, à la linéarité du récit répond une très grande richesse. Le style est épuré jusqu'à l'abstraction (aucun décor intérieur et cinq personnages, en dehors des vilains qui ne forment quasiment que des silhouettes) mais chaque protagoniste semble cacher quelque chose, mû par un dessein qui n'est pas celui que l'on croit, à l'image de Ben Brigade dont le but de cette expédition n'est pas la prime offerte par la capture du jeune Billy John mais l'exécution de son frère, qui a jadis tué sa femme. Presque ascétique, faite de plans américains et de très peu de gros plans, la mise en scène de Boetticher est un modèle de précision. Les mouvements d'appareil sont magnifiques (l'image finale de l'arbre des pendus en feu filmée par une caméra qui s'élève tout doucement) et les cadrages extrêmement rigoureux, à l'intérieur desquelles plein de choses se passent comme ses Indiens qui surgissent à l'arrière plan, petite tache mouvante dont on devine peu à peu la nature. Avec son héros mutique et vengeur, parfaitement incarné par un Randolph Scott minéral, la chevauchée de la vengeance semble annoncer les westerns de Sergio Leone qui emploiera également Lee Van Cleef et James Coburn (ici dans un rôle toutefois assez inconsistant) et auquel Il était une fois dans l'Ouest rend peut-être hommage (l'arbre des pendus, le prénom du méchant...)... (vu le 29.05.2019)
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