Si le sabordage de Ava Inferi, survenu en 2013 après quatre offrandes d'anthologie, en a bien entendu déçu plus d'un, Rune Eriksen, plus connu sous le sobriquet de Blasphemer lorsqu'il maintenait en vie presque à lui seul un Mayhem moribond après la mort d'Euroynous, n'a heureusement pas tardé à se lancer dans une nouvelle aventure musicale. Earth Electric est son nom, certes peu original mais dont les deux mots évoquent de facto des sonorités psychédéliques nourries aux grains progressifs des années 70. A raison.
De fait, en dépit de similitudes naturelles entre Ava Inferi et ce nouveau projet, qu'expliquent aussi bien la présence vocale si personnelle de sa muse Carmen Susana Simões que ce sens du riffing ténébreux qui tisse une toile crépusculaire et signature indélébile du Norvégien, les deux groupes n'ont pas grand chose en commun.Délaissant le doom atmosphérique de son aîné, Earth Electric marque, pour son principal auteur, un retour aux sources, celle du grand hard rock nimbé de claviers moelleux mais à qui un enrobage puissant concocté par Jaime Gomez Arellano (Ghost, Primordial), de lourds aplats et les lignes vocales féminines et vespérales confèrent un lustre à la fois sombre et singulier. Imaginez le Deep Purple de l'âge d'or avec la guitare tellurique de Black Sabbath ('Sabbatical Moons'), enténébré par une voix de sirène expressive et fantomatique, le tout drapé dans un suaire floydien et vous aurez alors une idée assez juste de la teneur de ce "Vol. 1 : Solar". Nous étions nombreux à rêver d'une telle alchimie, le guitariste l'a fait. Outre son talent d'écriture qui n'est plus à démontrer, celui-ci illustre plus que jamais quel grand musicien il est, capable autant d'abattre des riffs sismiques épais comme des câbles à haute tension, soutenus par une rythmique du feu de dieu impeccable ('Earthrise'), que de mimer les attaques nerveuses de Ritchie Blackmore ('Solar'). Les claviers de l'Anglais Dan Knight (Messenger) font le reste, peignant un arrière-plan soyeux comme du velours (The Endless Road' ou 'The Great Vast', hanté par le fantôme de Jon Lord). Véritable vigie perçant la nuit, le chant de Carmen survole l'ensemble, laiteux et mystique, funéraire et théâtral. On peut scinder cet album en deux parties. A une première, très rock bien qu'elle n'oublie jamais de laisser les ambiances se répandre tel un voile brumeux qu'animent les imparables 'Mountains & Conquerors' ou 'Meditate, Mediate', succède une seconde, annoncée par le court 'Set Sail', plus évolutive, plus fascinante encore et dont 'Solar' incarne le point d'orgue, joyau noir où l'identité de Earth Electric se veut la plus prégnante en cela qu'il convoque toutes les forces qui la travaillent en un tertre écrasant d'une lumière crépusculaire. Héritier d'Ava Inferi, Earth Electric se fend d'un premier album aux allures de tableau de maître dont les couleurs progressives se mélangent à des aplats pesants et ténébreux. 4/5 (2017) | Facebock
De fait, en dépit de similitudes naturelles entre Ava Inferi et ce nouveau projet, qu'expliquent aussi bien la présence vocale si personnelle de sa muse Carmen Susana Simões que ce sens du riffing ténébreux qui tisse une toile crépusculaire et signature indélébile du Norvégien, les deux groupes n'ont pas grand chose en commun.Délaissant le doom atmosphérique de son aîné, Earth Electric marque, pour son principal auteur, un retour aux sources, celle du grand hard rock nimbé de claviers moelleux mais à qui un enrobage puissant concocté par Jaime Gomez Arellano (Ghost, Primordial), de lourds aplats et les lignes vocales féminines et vespérales confèrent un lustre à la fois sombre et singulier. Imaginez le Deep Purple de l'âge d'or avec la guitare tellurique de Black Sabbath ('Sabbatical Moons'), enténébré par une voix de sirène expressive et fantomatique, le tout drapé dans un suaire floydien et vous aurez alors une idée assez juste de la teneur de ce "Vol. 1 : Solar". Nous étions nombreux à rêver d'une telle alchimie, le guitariste l'a fait. Outre son talent d'écriture qui n'est plus à démontrer, celui-ci illustre plus que jamais quel grand musicien il est, capable autant d'abattre des riffs sismiques épais comme des câbles à haute tension, soutenus par une rythmique du feu de dieu impeccable ('Earthrise'), que de mimer les attaques nerveuses de Ritchie Blackmore ('Solar'). Les claviers de l'Anglais Dan Knight (Messenger) font le reste, peignant un arrière-plan soyeux comme du velours (The Endless Road' ou 'The Great Vast', hanté par le fantôme de Jon Lord). Véritable vigie perçant la nuit, le chant de Carmen survole l'ensemble, laiteux et mystique, funéraire et théâtral. On peut scinder cet album en deux parties. A une première, très rock bien qu'elle n'oublie jamais de laisser les ambiances se répandre tel un voile brumeux qu'animent les imparables 'Mountains & Conquerors' ou 'Meditate, Mediate', succède une seconde, annoncée par le court 'Set Sail', plus évolutive, plus fascinante encore et dont 'Solar' incarne le point d'orgue, joyau noir où l'identité de Earth Electric se veut la plus prégnante en cela qu'il convoque toutes les forces qui la travaillent en un tertre écrasant d'une lumière crépusculaire. Héritier d'Ava Inferi, Earth Electric se fend d'un premier album aux allures de tableau de maître dont les couleurs progressives se mélangent à des aplats pesants et ténébreux. 4/5 (2017) | Facebock
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