Une question pour commencer : Wened Wilk Slawibor est-il un être humain ? Mange-t-il ? Dort-il ? Va-t-il même au petit coin ? Il est permis de se le demander, à voir la multitude de projets, certes plus ou moins éphémères, qu’il besogne depuis quelques années à peine…Sans doute inconnu en dehors de sa cage d’escalier, le Polonais est par contre bien connu des amateurs de cet art noir venu d’Europe de l’Est, qu’il ne cesse d’honorer, parfois chanteur, d’autre fois simple batteur. Grâce à son implication dans Blood Stronghold, chez lequel il se contente de trôner derrière les fûts, le bonhomme mérite notre respect éternel. S’il le partage avec le guitariste Maciej « Azatoth » Szewczyk, Duch Czerny est une de ses créatures, portant dans la peau sa marque, sinistre et mélancolique.
Depuis 2013, nombre des splits, EPs et démos ont coulé sous les ponts. Tape éditée par le vénérable War Productions, Reality Of Black Spirits est l’une d’entre elles, en réalité, agrégat de Cienie wiecznego zmierzchu et de Widma czarnych dusz. Quatre plaintes d’un true black metal (é)pur(é), oscillant entre cinq et six minutes au jus, qu’enveloppe une prise de son volontairement rudimentaire, se répandent, tapissant pendant un peu plus de vingt minutes la crypte qui les a vu naître d’atmosphères morbides et funéraires. Chant écorché de bête peuplant des forêts figées par l’hiver, guitares polluées et claviers lugubres dictent un canevas lancinant. Après une entame aux lignes osseuses, Cienie wiecznego zmierzchu écarte ses lèvres meurtries, exhalant le souffle maladif d’un mal-être halluciné qui culmine lors de dernières mesures décharnées. Hurlant des psalmodies stridentes aux allures de râles de désespoir, plus qu’il ne chante (Ponura noc wieczności), le maître de cérémonie nous entraîne dans un monde nocturne où sont absentes toutes traces de vie et de lumière. Englué dans une tristesse glacée, Aura Melancholii Posepna exprime avec un minimaliste aussi absolu qu’admirable, une douleur qui ronge l’âme et le cœur, ne laissant au final que de malsains oripeaux. Quant au terminal Powrót świata umarłego, il est cisaillé par les morsures squelettiques d’une guitare pointilliste qui souligne ces cris de haine perçant la nuit. S’il ne peut prétendre passer par autre chose d’une modeste démo, Reality Of Black Spirits est le signe de mort d’un groupe à l’identité bien particulière. 3/5 (2017)
Depuis 2013, nombre des splits, EPs et démos ont coulé sous les ponts. Tape éditée par le vénérable War Productions, Reality Of Black Spirits est l’une d’entre elles, en réalité, agrégat de Cienie wiecznego zmierzchu et de Widma czarnych dusz. Quatre plaintes d’un true black metal (é)pur(é), oscillant entre cinq et six minutes au jus, qu’enveloppe une prise de son volontairement rudimentaire, se répandent, tapissant pendant un peu plus de vingt minutes la crypte qui les a vu naître d’atmosphères morbides et funéraires. Chant écorché de bête peuplant des forêts figées par l’hiver, guitares polluées et claviers lugubres dictent un canevas lancinant. Après une entame aux lignes osseuses, Cienie wiecznego zmierzchu écarte ses lèvres meurtries, exhalant le souffle maladif d’un mal-être halluciné qui culmine lors de dernières mesures décharnées. Hurlant des psalmodies stridentes aux allures de râles de désespoir, plus qu’il ne chante (Ponura noc wieczności), le maître de cérémonie nous entraîne dans un monde nocturne où sont absentes toutes traces de vie et de lumière. Englué dans une tristesse glacée, Aura Melancholii Posepna exprime avec un minimaliste aussi absolu qu’admirable, une douleur qui ronge l’âme et le cœur, ne laissant au final que de malsains oripeaux. Quant au terminal Powrót świata umarłego, il est cisaillé par les morsures squelettiques d’une guitare pointilliste qui souligne ces cris de haine perçant la nuit. S’il ne peut prétendre passer par autre chose d’une modeste démo, Reality Of Black Spirits est le signe de mort d’un groupe à l’identité bien particulière. 3/5 (2017)
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