Né en 2004 des cendres d'un projet vite avorté, nommé Kheled-Zarâm, Melkor est le jardin secret d'une seule âme, Patrick Baumann, ancien bassiste de Nocte Obducta et d'Agrypnie au sein duquel il a également un temps assuré les guitares.
Ce pedigree laisse déjà deviner vers quelle forme de Black Metal tend le musicien, à la fois minéral et évolutif, froid et atmosphérique, traits durcis par ces racines germaniques aisément reconnaissables. Après un hiatus de cinq ans, Baumann, désormais libéré de ses autres groupes, offre enfin au séminal Ferne un successeur. Si la durée des compositions, souvent assez conséquentes (comprendre entre six et neuf minutes au jus) pourraient arrimer Melkor aux autres projets de son unique auteur, l'art noir que ce dernier façonne se veut pourtant plus orthodoxe, plus forestier également bien que d'une froideur tout aussi tranchante. Le chant, comme frotté avec du papier de verre, du maître des lieux, participe d'une certaine tradition, allemande et rocailleuse. Mais ce n'est pas ce qui le sauve de la banalité, bien au contraire car ce sont dans les ambiances et ces longs développements que le solitaire tire son épingle du jeu. Irrlicht le démontre parfaitement, oeuvre aux lignes austères qui puise sa beauté et son intérêt dans la majesté mélancolique de ses arrangements et de ses claviers notamment. Ceux qui ne jurent que par des blasts furieux peuvent donc passer leur chemin. En revanche, les amoureux d'atmosphères boisées et de lentes déambulations à travers la sentes mystérieuse d'une sombre forêt, seront conquis par cet opus dont la seule véritable faiblesse réside sans doute dans sa longueur. En effet, malgré sa richesse, le menu pèche par excès, s'étirant sur plus d'une heure, quand bien même, placés en fin de parcours, 'Opferlamm' est un gemme noir où pulse une basse obsédante cependant que 'The Great Defender' est vrillé par des riffs dissonnants certes classiques mais qui procurent toujours des frissons. Reste que quelques coups de ciseaux n'auraient pas été superflus. Dommage car sa première partie se révèle en tout point remarquable, incarnée par l'inaugural 'Spiegelwand' dont les mélodies entêtantes creusent de profonds sillons dans la mémoire. Ouvert par de douloureux arpèges, 'Die Welle Erneuert Sich' séduit tout autant tandis que le titre éponyme, longue route percée de crevasses et que hantent des notes de violon osseuses, égrène un spleen puissamment sévère. Au final, Irrlicht , s'il n'évite pas certains écueils, s'avère être un très bel album de Black Metal, aussi lent que poignant, dont le caractère atmosphérique, noble et jamais sirupeux, ne l'exonère pas d'une glaciale noirceur. 3/5 (2014) | Facebook
Ce pedigree laisse déjà deviner vers quelle forme de Black Metal tend le musicien, à la fois minéral et évolutif, froid et atmosphérique, traits durcis par ces racines germaniques aisément reconnaissables. Après un hiatus de cinq ans, Baumann, désormais libéré de ses autres groupes, offre enfin au séminal Ferne un successeur. Si la durée des compositions, souvent assez conséquentes (comprendre entre six et neuf minutes au jus) pourraient arrimer Melkor aux autres projets de son unique auteur, l'art noir que ce dernier façonne se veut pourtant plus orthodoxe, plus forestier également bien que d'une froideur tout aussi tranchante. Le chant, comme frotté avec du papier de verre, du maître des lieux, participe d'une certaine tradition, allemande et rocailleuse. Mais ce n'est pas ce qui le sauve de la banalité, bien au contraire car ce sont dans les ambiances et ces longs développements que le solitaire tire son épingle du jeu. Irrlicht le démontre parfaitement, oeuvre aux lignes austères qui puise sa beauté et son intérêt dans la majesté mélancolique de ses arrangements et de ses claviers notamment. Ceux qui ne jurent que par des blasts furieux peuvent donc passer leur chemin. En revanche, les amoureux d'atmosphères boisées et de lentes déambulations à travers la sentes mystérieuse d'une sombre forêt, seront conquis par cet opus dont la seule véritable faiblesse réside sans doute dans sa longueur. En effet, malgré sa richesse, le menu pèche par excès, s'étirant sur plus d'une heure, quand bien même, placés en fin de parcours, 'Opferlamm' est un gemme noir où pulse une basse obsédante cependant que 'The Great Defender' est vrillé par des riffs dissonnants certes classiques mais qui procurent toujours des frissons. Reste que quelques coups de ciseaux n'auraient pas été superflus. Dommage car sa première partie se révèle en tout point remarquable, incarnée par l'inaugural 'Spiegelwand' dont les mélodies entêtantes creusent de profonds sillons dans la mémoire. Ouvert par de douloureux arpèges, 'Die Welle Erneuert Sich' séduit tout autant tandis que le titre éponyme, longue route percée de crevasses et que hantent des notes de violon osseuses, égrène un spleen puissamment sévère. Au final, Irrlicht , s'il n'évite pas certains écueils, s'avère être un très bel album de Black Metal, aussi lent que poignant, dont le caractère atmosphérique, noble et jamais sirupeux, ne l'exonère pas d'une glaciale noirceur. 3/5 (2014) | Facebook
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