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Richard Benjamin | Haut les flingues ! (1984)


En quelques mots : Un pétard mouillé. La rencontre au sommet entre Clint Eastwood et Burt Reynolds devait être un des événements majeurs de l’année cinéma 1984. Ce fut une déception. De fait, tourné entre La corde raide de Richard Tuggle et Pale Rider, Haut les flingues ! demeure un des films les moins passionnants de Eastwood. La genèse de ce long métrage, initialement baptisé Kansas City Blues, est pour le moins tortueuse. Il s’agit au départ d’un projet de Blake Edwards, réalisateur de célèbres comédies telles que La panthère rose, La party ou Victor, Victoria, et qui devait marier l’humour et l’action, le tout dans l’ambiance nostalgique et nocturne de l’Amérique des années 30. Eastwood et Reynolds, qui désiraient depuis longtemps travailler ensemble, s’intéressent très vite à ce projet. Mais Clint Eastwood, également producteur (comme Burt) ne s’entend pas du tout avec Blake Edwards, qui veut imposer sa femme, Julie Andrews, dans le rôle de la secrétaire du privé Mike Murphy. Les deux vedettes s’opposent à ce choix et peu à peu le metteur en scène prend conscience que le film lui échappe. Il finit par se retirer du projet, ne signant que le scénario, sous le pseudonyme de S.O.B. (Son Of a Bitch, du nom de son film S.O.B., critique acerbe de Hollywood). Il est remplacé par le terne Richard Benjamin, un ancien acteur passé à la réalisation, plus tard responsable de chefs d’œuvre impérissables tels que J’ai épousé une extra-terrestre ou La surprise. On ne peut sans doute que regretter la démission de Blake Edwards. Sous sa direction, Haut les flingues ! aurait certainement été plus réussi. En l’état il ne reste qu’une petite comédie d’action, ni vraiment drôle, ni vraiment énergique. Qui plus est, le tandem Eatswood – Reynolds, malgré quelques étincelles, ne fonctionne pas vraiment, et Clint, visiblement peu à l’aise, semble presque en retrait par rapport à son compère qui se contente de livrer son numéro habituel. Reste tout de même une bonne distribution, avec quelques seconds rôles de qualité, comme Jane Alexander dans celui qui aurait pu être tenu par Julie Andrews, puis par Clio Goldsmith ( ?) et Marsha Mason (qui retrouvera Clint deux ans plus tard pour Le maître de guerre), ou bien encore Tony Lo Bianco, l’éternel criminel des Tueurs de la lune de miel de Leonard Kastle. Enfin, à la vision du film, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée émue pour Burt Reynolds qui alors était aussi connu que Clint Eastwood. 30 ans après, il ne reste plus grand chose du bon vieux Burt...

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