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KröniK | Yayla - Sathimasal (2012)


Malgré la réputation politiquement nauséabonde qu'il trimbale, le Black Metal reste un des genres musicaux les plus démocratiques en cela qu'il a essaimé un peu partout sur le globe même là où on ne l'attendait pas (en Iran par exemple !). Exaltant la macération solitaire, il a vu proliférer le format du one-man band, évolution facilitée par l'amélioration des techniques offrant au premier misanthrope venu l'illusion qu'il pourra faire son truc tout seul dans son coin et en tirer sinon profit au moins une (modeste) aura culte. N'est toutefois pas Burzum qui veut ni Xasthur ou même Striborg, lequel semble d'ailleurs avoir stoppé la diarrhée créatrice qui le secouait depuis une dizaine d'années. Yayla nous en fournit la preuve. Inconnu en dehors de sa cave, Emir Togrul fonde en 2007 ce projet dans le but de régurgiter son mal-être en bricolant un art noir vaguement Ambient : comprendre avec de loooooogues et leeeeeentes complaintes dedans. Ca se veut hypnotique mais ne réussit malheureusement qu'à lasser au bout de deux titres. Et ne serait-ce son origine géographique originale (la Turquie), Yayla ne se distinguerait pas vraiment dans cette masse toujours plus grosse de médiocres n'ayant pas manqué de s'enfonçer dans la brêche ouverte par de (rares) talentueux précurseurs. Ubiquiste, le bonhomme se charge de tout. D'où ce son de batterie programmée et ces claviers par trop envahissants qui grèvent Sathimasal, comme ce fut déjà le cas de son prédécesseur et séminal, Ruhizolasyon l'année dernière. Tout n'y est néanmoins pas à jeter. Si les titres enténébrés par un chant de gargouilles lointain ne parviennent que difficilement à échapper à l'ennui ("Emperor; Elegy To Wars Never Fought"), quand il se baillonne, Togrul tricote alors des ambiances dont le caractère volontairement répétitif confine à la transe. "Fordream Wonderlore" et l'interminable "Will To Walk Paths To No Temple" montrent que Yayla gagnerait à se contenter du format Ambient et instrumental, plus à l'aise qu'il est dans l'expression d'un minimalisme atmosphérique et lancinant. Cela plaira bien à une poignée d'(in)fidèles bon public (dont votre serviteur n'est finalement pas loin de faire partie). Quant aux autres, passez votre chemin, vous ne ratez pas grand chose... 2,5/5 (2012)


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