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Night Viper | Night Viper (2015)


L'ex Church Of Misery et Firebird, Tom Sutton, fait partie de ces musiciens qui ne peuvent se contenter d'une seule femme à besogner, multipliant les concubines pour rassasier leur soif d'aventures, d'expériences. Le Suédois compte également parmi ceux qui aiment se diversifier, à l'aise dans tous les styles, quand bien même, au cas particulier, ces derniers se révèlent complémentaires, cimentés par une même approche vintage, une même expression traditionnelle et un amour identique pour la bonne grosse bûche. Ainsi, on savait le guitariste amateur de Hard Rock nourri aux grains des seventies (Horisont) et de doom épique (The Order Of Israphel où il tient aussi le micro, preuve supplémentaire de ses talents multiples), on le découvre avec Night Viper nostalgique du Heavy Metal des années 80. Mais, non content de revisiter avec panache et puissance - nous y reviendrons – un genre qu'on aurait pu croire démodé alors qu'il ne cesse à son tour d'être pillé, l'homme a la brillante idée de mêler son manche à un organe féminin, celui de la chanteuse Sofie-Lee Johansson, ressuscitant l'âge d'or des metal queens fuselées de cuir et ce, pour notre plus grand plaisir, celui des pavillons comme de la rétine. Entièrement acquis à la cause métallique, le quintet délivre un premier album du feu de dieu, aussi direct qu'intense, gonflé d'une énergie communicative, old school dans l'esprit mais absolument pas poussiéreux dans la forme enrobée avec une nerveuse efficacité. Avec son lot de cavalcades sans fioritures toutes plus imparables les unes que les autres, de l'acabit de 'The Hammer', 'Faces In The Mirror' ou 'Run For Cover', « Night Viper » n'aurait pu être qu'un bon album alimenté à la NWOBHM, Iron Maiden n'est bien entendu parfois pas loin, comme en témoigne l'entame furieuse, éprouvée quoique irrésistible, de 'Never Be Enslaved', ce qui aurait déjà été suffisant pour épancher notre besoin en lignes mélodiques acérées, en coups de griffes portées par une panthère qui rugit et insuffle à ces compos l'énergie d'une dynamo en même temps qu'une urgence exaltée. Mais la jeune femme, véritable clé de voûte de cet édifice d'acier, sait se faire plus sentencieuse le temps d'une (longue) plainte d'anthologie qui voit les Suédois flirter avec le doom, ce 'Curse Of A Thousand Deaths', dont la lenteur funèbre cède la place en fin de parcours à un tempo appuyé, influence plombée que partage 'Warrior Woman' lequel, passée une entame pétrifiée, comme prisonnière d'une gangue de désespoir, se met ensuite à galoper pour atteindre l'orgasme volcanique. Nonobstant la qualité des autres titres, ces deux morceaux de bravoure participent par leurs traits plus lents sinon plus sophistiqués à la haute valeur ajoutée d'un opus qui avec une efficacité tranquille s'élève bien au-dessus du tout venant. « Night Viper » est un disque sans prétention si ce n'est celle de prendre son pied et de rendre hommage au passé. (2016)


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