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KröniK | Lamia Vox - Sigilum Diaboli (2013)


A côté des figures tutélaires de la Dark Ambient telles que Desiderii Marginis ou Svartsinn qu'il récupère peu à peu et enrichissant un catalogue parmi les plus passionnants du genre, Cyclic Law signe aussi des projets à la carrière en devenir. Tamisant le sol russe, il nous fait découvrir aujourd'hui Lamia Vox. Derrière ce nom se cache en fait une jeune femme répondant à celui de Alina Antonova, artiste complète, officiant à tous les postes (composition, interprétation, mixage...). Malgré un premier essai en 2010, logiquement baptisé ...Introductio à la diffusion confidentielle, ce sont des oreilles vierges que nous posons sur Sigillum Diaboli, son successeur. Coincé au sein d'une livraison où figurent également Havan, Triangular Ascension et Vestigial, l'album se révèle être le plus accessible du lot, à l'image de son visuel gothico-occulte et invite à une cérémonie glaciale et ténébreuse. Faisant plus qu'évoquer parfois le spectre d'Arcana ("Liberation") ou Allseits ("Born Of The Abyss"), il n'est pas non plus le plus original. Ce n'est pas grave car ce qu'il perd en personnalité, Lamia Vox le gagne en beauté émotionnelle et en puissance obscure. A la croisée de l'Ambient et de la musique Gothic voire Heavenly, Sigillum Diaboli a quelque chose d'une lugubre communion nocturne entre la glace et le feu. Nappes synthétiques évanescentes, samples cryptiques, chœurs liturgiques ("Enemy Of Heaven") et rythmes martiaux alimentent une sombre partition. Bien que compartimentée en huit pistes (plus un titre bonus), il convient pourtant d'appréhender Sigillum Diaboli comme un ensemble indivisible dont toutes les pièces s’emboîtent les unes aux autres, suivant un fil d'Ariane. Crépitant d'un fluide incantatoire dans sa première partie de laquelle suinte une tristesse infinie ("Lapis Occultus"), à mesure que des pulsations tribales surgissent, dès "At The Crossroads Of The Worlds", l'album adopte une dimension plus hypnotique, plus trippante et percussive aussi. Des voix lointaines apparaissent, silhouettes brumeuses nappant une trame électronique de plus en plus atmosphérique ("Witches Night"). Après cette élévation centrale qui culmine lors du déchirant "Enemy Of Heaven", Sigillum Diaboli replonge en fin de parcours dans les arcanes de la terre où brûle un feu éternel, abysses grondant d'une sève occulte que pare un lustre crépusculaire. Ode aux ténèbres, d'une glaciale beauté, cette seconde offrande devrait permettre à Lamia Vox de s'imposer parmi les artistes les plus passionnants d'une (Dark) Ambient plus magique qu'angoissante... 4/5 (2013)


                                   

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