Alors même qu’elle n’en a jamais été un des membres, on ne peut s’empêcher de penser à LSK, qui rappelons-le s’est suicidée en 2013, à l’écoute ce second méfait de Decline Of The I sur lequel semble planer son fantôme. Plus qu’un hommage, « Rebellion » se veut une manière de communion avec l’esprit torturé de la jeune femme avec laquelle, A.K., le maître des lieux partageait plus que quelques projets (Vorkreist, Love Lies Bleeding) mais sans doute aussi une même vision du monde. Du coup, plus encore que « Inhibition », son prédécesseur, cette offrande est littéralement hantée par la mort. Aucune lumière ni instants salvateurs ne la pénètrent, jamais, noir et humide corridor au fond duquel il est aisé de se perdre, de s’égarer. Oeuvre encore une fois extrêmement personnelle dont on a l’impression que ses procréateurs ont voulu (trop) la remplir jusqu’à la gueule, jusqu’à l’indigestion, jusqu’à l’écoeurement, cet opus se révèle des plus difficiles d’accès. Trop long peut-être, déglingué et maladif certainement, malsain et dérangeant sans aucun doute. Résultat, on n’en retient tout d’abord pas grand chose si ce n’est ces samples, qui sont une de ses marques de fabrique mais dont le groupe abuse (‘LOwer Degree Of God’sMight’). La reprise de Françoise Hardy (?), ‘Mon amie la rose’, rebaptisée ‘On est bien peu de choses’ attire également l’intention sans qu’on sache si celle-ci est vraie réussite. Puis peu à peu, par petites touches vicieuses, « Rebellion » fait néanmoins son trou dans notre mémoire, dans notre chair, inoculant son venin. Le mal est alors à l’oeuvre, insidieux et sournois. D’une lancinance mortifère (‘Hexenface’) ou furieusement black (‘Le rouge, le vide et le tordu’) mais labyrinthiques toujours (‘The End Of Prostration’), ces titres ont quelque chose de pandémoniums orgiaques qui finissent par séduire (?), grâce à leur éclat trouble. Reste que Decline Of The I, s’il n’a techniquement rien à se reprocher, paraît déjà montrer ses limites, celles d’un art noir au départ singulier mais qui semble l’être de moins en moins. Pour le moment, le charme vénéneux opère toujours mais pour combien de temps encore ? Le troisième album sera donc décisif…. 3,5/5 (2015)
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