Diary Of Destruction prend son temps et fait les choses dans l'ordre : une démo pour s'échauffer, puis un EP déjà remarqué et enfin un premier album, progression naturelle qui rime surtout avec montée en puissance jubilatoire. Les choses sérieuses commencent donc avec ce "Dark Road To Recovery" énergique et tonitruant qui fait mieux que confirmer les bonnes impressions laissées par ses deux ébauches. En douze titres dont deux courts instrumentaux, les Français pulvérisent tout sur leur passage grâce à une recette certes éprouvée mais toujours aussi imparable, sorte de metal moderne qui a bouffé du lion, à la fois brutal (un peu) et mélodique (beaucoup). Metalcore, mélo death, Gothic... appelez ça comme vous voulez. Nonobstant la qualité des musiciens tous au taquet, c'est forcément vers Audrey Ebrotié que nos écoutilles sont dirigées, désormais dernière membre originel et surtout chanteuse au talent bicéphale qui assure à elle toute seule deux rôles, celui de la belle et de la bête, Dr. Jekyll et Mr Hyde féminin, séduisant Janus sans qui la musique du groupe ne serait pas tout à fait la même. Si son chant clair se révèle ni systématique ni très personnel, c'est en revanche quand elle sort les griffes et rugit que la miss se montre la plus convaincante. Ses growls qui n'ont rien à envier à ceux de ses consoeurs enragées, catalysent la furie saillante de compos millimétrées. C'est pourquoi, bien que belle, la ballade "I Shine", privée de ce geyser vocal agressif, semble un peu fade alors que ses géniteurs avaient les moyens de dynamiter cet exercice de style quasi obligé. S'il n'est pas très novateur, ce galop d'essai longue durée honore parfaitement son cahier des charges, enfilant des cartouches explosives gainées de cuir et de plomb. La plupart s'avèrent irrésistibles, telles que 'Ask For Forgiveness', 'Dazzling Dark' (très death suédois façon Göteborg) ou 'Hope And Despair', pour ne citer que trois exemples parmi d'autres, mais souffrent d'être trop peu variés, le groupe n'osant pas (encore) prendre assez de risques et briser les codes du genre auxquels il demeure toujours inféodé. Reste un premier album aux qualités certaines, robuste, frais et énergique, au fuselage sonore pro et carré, dont on ne doute pas du succès qui lui est promis. Gageons qu'avec plus de bouteille, Diary Of Destruction devrait voir sa puissance de feu décupler. Vivement la suite ! 3/5 (2015)
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