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KröniK | Israthoum - Monument Of Brimstone (2008)


Des Pays-Bas, on connaît ses images d'Epinal : ses moulins, ses tulipes, ses ballades à vélo, ses vitrines accueillantes, ses fromages, ses groupes de death metal (Pestilence, Asphyx...), son metal à chanteuse (The Gathering, After Forever....), moins sa scène black metal. On y croise pourtant une scène pas inintéressante, surtout lorsque celle-ci demeure dans l'obscurité (Nibdem, Fluisterwoud...) bien que dépourvue d'une véritable identité. Israthoum nous vient pourtant de là bas, même si ses musiciens ont planté en réalité leur graine au Portugal avant de migrer au nord de l'Europe quelques années après. Sa récente signature chez le puissant Spikefarm, ainsi que le recrutement - éphémère apparemment - de Kvohst (Code, Dødheimsgard...) à la guitare devraient lui conférer une lisibilité auprès du public qui lui a fortement manqué depuis qu'il a vu la nuit à l'aube des années 90. En effet, ce "Monument Of Brimstone" n'est en fait que son second méfait et le premier depuis "Black Scenery Avatar" en 2004. Ces gars, qui sont donc loin d'être des stakhanovistes, sont les artisans d'un art noir véloce néanmoins toujours très mélodique et recouvert d'un fuselage clair et puissant. Et si Israthoum aligne comme des pinces à linge sur un fil pas mal de clichés propres au genre (corpsepaint de rigueur, croix renversée, grognements des cavernes déjà entendus mille fois auparavant...), il sait pourtant par moment élever sa musique par des éclairs salvateurs qui viennent briser quelque peu une linéarité qui aurait pu affaiblir des compositions plus élaborées qu'il n'y paraît. N'ayant pas peur de dépasser régulièrement les six minutes au compteur, les Néerlandais arborent en fait une plastique à double visage. Quand ils foncent pied au plancher tels des Fangio du black, ces faces de goules pataugent dans une banalité regrettable ("The Slanderer", "... Through The Voice Of The Dead", cependant émaillé de riffs qui raclent) alors que lorsqu'ils veulent bien s'engoncer dans un registre plus ombrageux et davantage porté sur les ambiances, ils se rapprochent alors de la jouissance ("Wearing You" qui résonne des ondes libérées par des guitares venimeuses, "Painters Of Uncreation" et ses nappes de claviers heureusement parcimonieuses, "My Death Grotesque"). Ce n'est certes pas l'orgasme des grands jours mais bon... Et c'est bien quand ils varient les positions, qu'il se montrent plus inspirés, à l'image du très réussi "Fire, Deliverance", périple majestueux coloré de touches médiévales et folkloriques dont le guide est cette guitare acoustique belle comme un chat qui dort. A cause de son manque d'innovation, "Monument Of Brimstone" a certes peu de chance de marquer l'histoire du genre mais il est suffisamment solide pour prétendre servir de doses noires aux amateurs en manque. 3/5 (2009)


                                   

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