La photo en noir et blanc d’une vieille cuisinière à gaz noircie et un titre - The First Step Toward Suicide - qui se suffit à lui-même, définissent clairement le contenu de ce split cimentant deux escadrons du suicide parmi les plus glauques du moment. La pendaison commence avec quatre cordes bien serrées par le bourreau Happy Days. Plus que Eindig, à l’aura plus modeste, ce sont bien ces Américains passés maître dans l’expression suicidaire d’un Black/Doom venimeux, qui attirera le chaland en perdition. Et encore une fois, ils démontrent qu’ils surnagent très largement au-dessus de la plupart des fournisseurs de spleen.
Avec des plaintes qui ne dépassent jamais quatre minutes, Happy Days instaure un climat sinistre et charbonneux qui envoûte et engourdit à la fois. Ses riffs squelettiques sont sécrétatoires d’une inexorabilité absolue mais toujours immensément belle (le fabuleux instrumental tout en progression (!) « Too Sick To Speak »). Parfois minimaliste (« Clinging Onto A Change of Happiness » et ses coups de scalpel entêtants), la colonne vertébrale que suivent ces morceaux s’alimente directement au Katatonia des débuts, notamment grâce à cette science de la mélodie obsédante comme le bruit du ressac (« A Bleak Future That Awaits Us »). Plus quelconque, la participation de Eindig demeure néanmoins intéressante. Plus rapide et foncièrement black metal ("de Nacht"), la moitié que ruminent les Hollandais, sombrent surtout dans un charnier lorsqu’ils serrent le frein à main, comme l’illustrent « Ten Aarde », pollué par des guitares au goût d’une rouille lancinante ou le presque shoegaze « As Tot Stof, Stof Tot As ». Néanmoins, la meilleur ode suicidaire du lot reste le terminal « Bloedspoor » qui, du haut de ses presque neuf minutes, égrène un malaise morbide qui confine au sublime, complainte à la patine froide comme un cadavre figé le chariot d’une morgue. Etonnamment, le titre change presque brutalement de direction, une fois parvenu à mi parcours avec ces accords à la Opeth, qui n’annihilent en rien sa funeste trajectoire que pilote un chant écorché. Avec ce split référentiel, Happy Days et Eindig viennent d’accoucher de leur plus beaux brûleurs. Vous savez ce qui vous reste à faire : vous pencher au-dessus et avaler… (2010) | Facebook
Avec des plaintes qui ne dépassent jamais quatre minutes, Happy Days instaure un climat sinistre et charbonneux qui envoûte et engourdit à la fois. Ses riffs squelettiques sont sécrétatoires d’une inexorabilité absolue mais toujours immensément belle (le fabuleux instrumental tout en progression (!) « Too Sick To Speak »). Parfois minimaliste (« Clinging Onto A Change of Happiness » et ses coups de scalpel entêtants), la colonne vertébrale que suivent ces morceaux s’alimente directement au Katatonia des débuts, notamment grâce à cette science de la mélodie obsédante comme le bruit du ressac (« A Bleak Future That Awaits Us »). Plus quelconque, la participation de Eindig demeure néanmoins intéressante. Plus rapide et foncièrement black metal ("de Nacht"), la moitié que ruminent les Hollandais, sombrent surtout dans un charnier lorsqu’ils serrent le frein à main, comme l’illustrent « Ten Aarde », pollué par des guitares au goût d’une rouille lancinante ou le presque shoegaze « As Tot Stof, Stof Tot As ». Néanmoins, la meilleur ode suicidaire du lot reste le terminal « Bloedspoor » qui, du haut de ses presque neuf minutes, égrène un malaise morbide qui confine au sublime, complainte à la patine froide comme un cadavre figé le chariot d’une morgue. Etonnamment, le titre change presque brutalement de direction, une fois parvenu à mi parcours avec ces accords à la Opeth, qui n’annihilent en rien sa funeste trajectoire que pilote un chant écorché. Avec ce split référentiel, Happy Days et Eindig viennent d’accoucher de leur plus beaux brûleurs. Vous savez ce qui vous reste à faire : vous pencher au-dessus et avaler… (2010) | Facebook
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