Un livret dépouillé, noirci de quelques citations en forme de profession de foi, de dessins ésotériques et de photos d’intérieurs d’églises, sans oublier un simple contact. Pas de crédits, pas de noms, juste de la musique, bande originale froide, sinistre et funéraire d’une noirceur terrifiante et vertigineuse. Il y a dans ce projet d’une seule âme tourmentée, cette forme d’intégrité, de pureté qui ne subsistent plus guère aujourd’hui que dans le black et dans le doom, et encore, uniquement quand ceux-ci mettent un point d’honneur louable à demeurer dans l’obscurité.
Après Beneath Silent Faces, Levitating The Carnal est la seconde offrande à traverser enfin la terre pour être découverte par la vieille Europe deux ans après sa réalisation. Mieux produit que sa devancière, laquelle n’était après tout qu’une simple démo, cette œuvre s’avère être du même tonneau, soit une musique sentencieuse aux confins du black metal le plus lancinant, le plus morbide surtout et le funeral doom le plus abyssal. En un mot comme en cent : c’est suicidaire à l’extrême. Autant dire que ça avance à la vitesse d’une limace shooté au valium par boîte de 12 et que c’est aussi joyeux que l’enterrement d’un enfant. C’est chiant pour 99.9 % de la population mais absolument gigantesque pour la minorité restante. L’art de Elysian Blaze est à l’image de la pochette de cet album : il y a quelque chose de profondément religieux en lui. Ces sept complaintes sont comme de longs corridors, de vastes halls, des arcanes hantées drapées dans un halo fantomatique. Un peu comme chez le voisin Striborg, le tout, insaisissable et opaque, semble provenir de très très loin à tel point que l’on a du mal à l’appréhender, à le toucher du doigt ; il vous échappe… à tout jamais. Vouloir décrire chacune de ces longues plages désincarnées, presque squelettiques par moment se révèle absurde tant celles-ci forment un édifice unique qu’il est préférable de pénétrer dans sa globalité plutôt qu’en l’assemblant pierre par pierre… au risque de s’y perdre car bien souvent la seule vigie est ce piano hanté, noyé à travers des couches de guitares polluées qui crachotent comme un vieux vinyl et ce chant écartelé qui résonne à la façon d’un écho funèbre. Et pourtant, cette messe pour les morts irradie une vraie beauté charbonneuse pour qui saura la débusquer au fond de ces nappes humides, brumeuses constituant l’ossature d’une musique avant tout instrumentale qui possède une capacité rare à manger l’espace. Dénuée de traces de vie, elle confine à l’incantation et maîtrise l’art du silence tombal. On attend désormais qu’Osmose poursuive son travail en offrant une seconde vie au premier opuscule Cold Walls And Apparitions et à la dernière (double) prière d’Elysian Blaze, Blood Geometry dont on attend toujours des nouvelles. 4/5 (2008) | Facebook
Après Beneath Silent Faces, Levitating The Carnal est la seconde offrande à traverser enfin la terre pour être découverte par la vieille Europe deux ans après sa réalisation. Mieux produit que sa devancière, laquelle n’était après tout qu’une simple démo, cette œuvre s’avère être du même tonneau, soit une musique sentencieuse aux confins du black metal le plus lancinant, le plus morbide surtout et le funeral doom le plus abyssal. En un mot comme en cent : c’est suicidaire à l’extrême. Autant dire que ça avance à la vitesse d’une limace shooté au valium par boîte de 12 et que c’est aussi joyeux que l’enterrement d’un enfant. C’est chiant pour 99.9 % de la population mais absolument gigantesque pour la minorité restante. L’art de Elysian Blaze est à l’image de la pochette de cet album : il y a quelque chose de profondément religieux en lui. Ces sept complaintes sont comme de longs corridors, de vastes halls, des arcanes hantées drapées dans un halo fantomatique. Un peu comme chez le voisin Striborg, le tout, insaisissable et opaque, semble provenir de très très loin à tel point que l’on a du mal à l’appréhender, à le toucher du doigt ; il vous échappe… à tout jamais. Vouloir décrire chacune de ces longues plages désincarnées, presque squelettiques par moment se révèle absurde tant celles-ci forment un édifice unique qu’il est préférable de pénétrer dans sa globalité plutôt qu’en l’assemblant pierre par pierre… au risque de s’y perdre car bien souvent la seule vigie est ce piano hanté, noyé à travers des couches de guitares polluées qui crachotent comme un vieux vinyl et ce chant écartelé qui résonne à la façon d’un écho funèbre. Et pourtant, cette messe pour les morts irradie une vraie beauté charbonneuse pour qui saura la débusquer au fond de ces nappes humides, brumeuses constituant l’ossature d’une musique avant tout instrumentale qui possède une capacité rare à manger l’espace. Dénuée de traces de vie, elle confine à l’incantation et maîtrise l’art du silence tombal. On attend désormais qu’Osmose poursuive son travail en offrant une seconde vie au premier opuscule Cold Walls And Apparitions et à la dernière (double) prière d’Elysian Blaze, Blood Geometry dont on attend toujours des nouvelles. 4/5 (2008) | Facebook
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