La pochette, un peu bâclée, de Inthial ne doit surtout pas vous faire passer à côté de ce premier méfait d’Occultus que d’aucuns attendaient comme le messie suite à une démo, Erichtho déjà du feu de dieu et à une prestation explosive à Paris en 2009. C’est bien simple, cet album est une tuerie absolue qui agglomère huit titres tous excellents. Jamais la tension ne faiblit tout du long. Pour ceux, nombreux à priori, qui ne le connaîtraient pas, sachez que Occultus forge un black metal assez singulier souvent rapide et intense auquel il imprime un tempo infernal propice au headbanging sauvage.
Inspiré par un souci mélodique constant, le groupe parvient ainsi toujours à greffer des accroches à même de laisser de profonds résidus dans la mémoire. Sur un rythme effréné, « Primitive Sea » déclare la guerre. Mais, malgré sa brutalité affichée, des fractures viennent casser ce torrent de fiel, vomi par un chanteur extraordinaire, dont on ne peut que regretter, depuis, le départ. Les Français possèdent une manière bien à eux de combiner rapidité et mid tempo en un alliage souvent obsédant, comme le démontre par la suite « The Coming of Ravenmenn » qu’emporte un groove presque hypnotique lorsque le groupe repasse la seconde ou lors de la seconde partie de « Lia Flail ». Sèche et brute de décoffrage, la prise de son confère à Inthial une rugosité froide parfaite à ces récifs noirs que le trio dresse et contre lesquels viennent de fracasser des riffs entêtants, à l’image de ceux propulsant « Anam Orbos » ou « Erichtho ». Riffs qui peuvent aussi se draper dans une mélancolie poignante, témoin l’instrumental « Arianhod », d’une belle sobriété ou le terminal « Inithial », porteur d’un désespoir douloureux. Et que dire du monumental « Dreaming Inside The Knoll », probablement une des meilleures compositions entendues dans le genre depuis très longtemps. Où Mesys puise-t-il une telle inspiration ? Démentielles et inoubliables, ses lignes de guitare, conjuguées au chant de Fëarann qui hurle comme si demain ne devait plus exister, entraînent cette longue complainte dans une course en avant définitive. Inexorable. Certains jugeront que cette chronique abuse de superlatifs. Pourtant ce disque, gravé en 2008 et qui ne sort qu’aujourd’hui, mérite cette surenchère du verbe. Comme il mériterait de bénéficier de davantage d’exposition qu’il ne va en récolter. Ce qui soulève une question : comment un groupe au potentiel aussi évident peut-il demeurer dans l’ornière de l’anonymat quand tant de traîne-savates le talent en friche et se contentant de pomper les trucs à la mode peuvent compter sur l’appui de puissants labels ? C’est incompréhensible. Mais peut-être vaut-il finalement mieux que Occultus reste dans l’ombre car il se pare ainsi d’une aura de mystère, de trésor connu d’une poignée de fidèles qui lui voue un culte justifié et ce faisant conserve cette empreinte underground estimable et sincère. Un des meilleurs défenseurs de l’art noir de l’hexagone et un album incontournable. 4/5 (2010)
Inspiré par un souci mélodique constant, le groupe parvient ainsi toujours à greffer des accroches à même de laisser de profonds résidus dans la mémoire. Sur un rythme effréné, « Primitive Sea » déclare la guerre. Mais, malgré sa brutalité affichée, des fractures viennent casser ce torrent de fiel, vomi par un chanteur extraordinaire, dont on ne peut que regretter, depuis, le départ. Les Français possèdent une manière bien à eux de combiner rapidité et mid tempo en un alliage souvent obsédant, comme le démontre par la suite « The Coming of Ravenmenn » qu’emporte un groove presque hypnotique lorsque le groupe repasse la seconde ou lors de la seconde partie de « Lia Flail ». Sèche et brute de décoffrage, la prise de son confère à Inthial une rugosité froide parfaite à ces récifs noirs que le trio dresse et contre lesquels viennent de fracasser des riffs entêtants, à l’image de ceux propulsant « Anam Orbos » ou « Erichtho ». Riffs qui peuvent aussi se draper dans une mélancolie poignante, témoin l’instrumental « Arianhod », d’une belle sobriété ou le terminal « Inithial », porteur d’un désespoir douloureux. Et que dire du monumental « Dreaming Inside The Knoll », probablement une des meilleures compositions entendues dans le genre depuis très longtemps. Où Mesys puise-t-il une telle inspiration ? Démentielles et inoubliables, ses lignes de guitare, conjuguées au chant de Fëarann qui hurle comme si demain ne devait plus exister, entraînent cette longue complainte dans une course en avant définitive. Inexorable. Certains jugeront que cette chronique abuse de superlatifs. Pourtant ce disque, gravé en 2008 et qui ne sort qu’aujourd’hui, mérite cette surenchère du verbe. Comme il mériterait de bénéficier de davantage d’exposition qu’il ne va en récolter. Ce qui soulève une question : comment un groupe au potentiel aussi évident peut-il demeurer dans l’ornière de l’anonymat quand tant de traîne-savates le talent en friche et se contentant de pomper les trucs à la mode peuvent compter sur l’appui de puissants labels ? C’est incompréhensible. Mais peut-être vaut-il finalement mieux que Occultus reste dans l’ombre car il se pare ainsi d’une aura de mystère, de trésor connu d’une poignée de fidèles qui lui voue un culte justifié et ce faisant conserve cette empreinte underground estimable et sincère. Un des meilleurs défenseurs de l’art noir de l’hexagone et un album incontournable. 4/5 (2010)
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