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KröniK | Doodsdrek - S/T (2010)


Soyez-en sûr, lorsque les rigolos Barbitus et Svein des non moins rigolos Lugubrum, décide de monter un nouveau jouet, ce n’est pas pour patauger dans un black metal symphonique et sur-produit. On en est loin. Heureusement. Doodsdrek, c’est son nom, met au monde une créature malfaisante conforme à ce que le pedigree de ses deux éminences grises laissait espérer : un art noir furieux et dépouillé, intense et cru, malsain et sale comme des menstrues.
Ce premier crachat n’affiche peut-être que 28 petites minutes au compteur mais ces dernières consistant en une succession de coups de boutoir aussi fielleux que fiévreux, cette demi-heure de musique s’avère amplement suffisante tant on sort exsangue de son écoute. Ames romantiques et tendres, les deux lascars ne sont pas de ceux à employer de la vaseline ; ils y vont à coup de karcher courts, rapides et cradingues (« De verderver », « De aardvreters »…) qui alternent avec des saillies plus rampantes. Et surtout plus sinistres encore, à l’image de « De dode » ou du lancinant « de vertoornde ». Certains jugeront tout ça peu original tout comme ils regretteront un manque d’ambition flagrant mais ce n'est clairement pas le propos ici. Avec une grande authenticité et un son garanti première prise, les Belges dressent une érection noire au feeling evil incontestable et ce faisant, renouent, plus que d’autres davantage exposés (Darkthrone ?), avec l’essence originelle de cette chapelle invertie. Doodsdrek reste fidèle à une conception primitive d’un genre qui doit demeurer rustre et sans affèteries. Pourtant, comme souvent, est tapie dans ces méandres obscures, une forme de mélodie qui rend ce méfait plus accessible que prévu. A découvrir, d’autant plus que cet hostie est produite par Those Opposed Records, label modeste et underground passionnant et qui mérite respect. Comme Doodsdrek, en définitive… 3/5 (2010)






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