Bien qu'elle n'ait été en 2003 éditée qu'à 500 exemplaires, cette première démo de Helrunar est considérée par beaucoup de fans comme la meilleure création de ses auteurs. A tort ou à raison.
Force est de reconnaître toutefois que les Allemands y témoignent déjà d'une incontestable maîtrise quand bien même, ils se cherchent encore, oeuvre de jeunesse oblige. Surtout, le groupe y fait preuve d'une réelle personnalité qui ne demande qu'à s'extraire de sa gangue. Avec Gratr, Helrunar forge par le biais de titres denses et ramassés, épiques sans être trop longs, un black metal épique et païen, noir parfois (le terrible "Seelenwinter") et souvent furieux, qui vibre de riffs abrasifs. "Raune Mit Der Tiefe", dont le tempo rapide est néanmoins entrecoupé de passages plus atmosphériques ou le déchaîné "Ich Bin Die Leere", épopée qui dévaste tout en chemin, illustrent bien cette intensité fielleuse, cette dureté âpre et minérale, qui est souvent la marque de fabrique des formations d'Outre-Rhin. Les choeurs viking et majestueux flirtent certes parfois avec les clichés mais ils sont un invariant propre à ce genre. Puissant, froid et mélodique, le black metal de ce qui est alors un trio sait aussi se calmer le temps d'une respiration salvatrice. Helrunar réussit de fait particulièrement ces pauses acoustiques, empreintes de tristesse ("Der Fährtensucher" et "Kvasirs Blut" qui ouvrent et ferment respectivement l'écoute, ainsi que le court instrumental "Hornung", d'une grande sobriété), comme il s'y entend pour ouvrir en plein milieu du champ de bataille des espaces plein de majesté et de beauté, atteignant alors des sommets ensanglantés, à l'image du long et gigantesque "Gratr", propulsé par des guitares obsédantes qui labourent le cerveau.
De même, "Das Heilige Feuer" est traversé par le souffle grandiose des forêts éternelles. Les Allemands savent que le vrai pagan metal ne se conjugue pas avec des pipeaux et des peaux de bête du dimanche louées au magasin de farces et attrapes du coin de la rue mais qu'au contraire il doit être implacable, chargé d'un goût de sang et de fer et se draper dans un costume guerrier et organique, ce qui ne l'empêche jamais de sécréter une certaine forme de mélancolie et d'exalter les forces de la nature dans ce qu'elle a de plus noble. Cette démo fixe pour longtemps l'univers de ses géniteurs qui sauront cependant par la suite, avec notamment Baldr Ok Kiss, lui conférer davantage de finesse tout en conservant cette sécheresse brute. Un grand merci donc à Prophecy Records via sa sous-division Lupus Lounge pour cette excellente initiative archéologique, enrichie qui plus est pour les premiers exemplaires d'un morceau supplémentaire : "Hauch Wird Sturm", qui apparaissait sur le split que les Teutons ont partagé avec Nachtmahr en 2005. (03.05.2009)
Force est de reconnaître toutefois que les Allemands y témoignent déjà d'une incontestable maîtrise quand bien même, ils se cherchent encore, oeuvre de jeunesse oblige. Surtout, le groupe y fait preuve d'une réelle personnalité qui ne demande qu'à s'extraire de sa gangue. Avec Gratr, Helrunar forge par le biais de titres denses et ramassés, épiques sans être trop longs, un black metal épique et païen, noir parfois (le terrible "Seelenwinter") et souvent furieux, qui vibre de riffs abrasifs. "Raune Mit Der Tiefe", dont le tempo rapide est néanmoins entrecoupé de passages plus atmosphériques ou le déchaîné "Ich Bin Die Leere", épopée qui dévaste tout en chemin, illustrent bien cette intensité fielleuse, cette dureté âpre et minérale, qui est souvent la marque de fabrique des formations d'Outre-Rhin. Les choeurs viking et majestueux flirtent certes parfois avec les clichés mais ils sont un invariant propre à ce genre. Puissant, froid et mélodique, le black metal de ce qui est alors un trio sait aussi se calmer le temps d'une respiration salvatrice. Helrunar réussit de fait particulièrement ces pauses acoustiques, empreintes de tristesse ("Der Fährtensucher" et "Kvasirs Blut" qui ouvrent et ferment respectivement l'écoute, ainsi que le court instrumental "Hornung", d'une grande sobriété), comme il s'y entend pour ouvrir en plein milieu du champ de bataille des espaces plein de majesté et de beauté, atteignant alors des sommets ensanglantés, à l'image du long et gigantesque "Gratr", propulsé par des guitares obsédantes qui labourent le cerveau.
De même, "Das Heilige Feuer" est traversé par le souffle grandiose des forêts éternelles. Les Allemands savent que le vrai pagan metal ne se conjugue pas avec des pipeaux et des peaux de bête du dimanche louées au magasin de farces et attrapes du coin de la rue mais qu'au contraire il doit être implacable, chargé d'un goût de sang et de fer et se draper dans un costume guerrier et organique, ce qui ne l'empêche jamais de sécréter une certaine forme de mélancolie et d'exalter les forces de la nature dans ce qu'elle a de plus noble. Cette démo fixe pour longtemps l'univers de ses géniteurs qui sauront cependant par la suite, avec notamment Baldr Ok Kiss, lui conférer davantage de finesse tout en conservant cette sécheresse brute. Un grand merci donc à Prophecy Records via sa sous-division Lupus Lounge pour cette excellente initiative archéologique, enrichie qui plus est pour les premiers exemplaires d'un morceau supplémentaire : "Hauch Wird Sturm", qui apparaissait sur le split que les Teutons ont partagé avec Nachtmahr en 2005. (03.05.2009)
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