Ivan est un duo australien qui utilise le doom comme un terreau propice aux mélanges et aux expérimentations diverses.
De là découle un matériau à la fois orthodoxe dans sa forme pétrifiée mais souvent audacieux dans son expression funèbre, ce dont témoigne "Memory", son quatrième effort en comptant l'EP "Reflection". Si Joseph Pap et Brod Wellington affirment avoir douté et souffert pour l'enfanter, ce nouvel album surgit pourtant un an seulement après "Strewn Across Stars" ! Composé de deux pistes longues de plus de vingt minutes chacune, son format est néanmoins difficile sinon hermétique. Et on comprend que son accouchement ait pu être pénible, même si les durées excessives n'effraient pas ses géniteurs habitués aux marathons sonores.
Toutefois, jamais ils n'étaient allés aussi loin dans le délitement d'une trame qui paraît se dévider à l'infini. Dans un socle doom death, funéraire et croûteux, Ivan plante une instrumentation classique à base de violon et de piano, couplée à des psalmodies d'outre-tombe. Si en soi cette greffe se révèle courante dans le doom - que l'on songe à Paradise Lost ou My Dying Bride -, la place que tiennent au cas présent ces instruments s'avère en revanche inédite. De fait, plus que les guitares, quasiment reléguées au second plan, ce sont ces cordes sinistres et ces notes grêles qui conduisent la danse macabre, participant d'un inexorable désespoir. Forteresses massives, 'Visions' et 'Time Is Lost' constituent un ensemble aride et monotone qui envoûte avant d'engourdir, attirant le pèlerin au fond d'un abîme de tristesse dont il ne peut s'échapper. C'est à une lente immersion dans un océan d'éther que nous convie le tandem. Opaque et léthargique, "Memory" est sourd à toute progression, interminable Golgotha dont l'horizon semble bouché. L'œuvre se mérite et pourra paraître ennuyeuse voire répétitive. Mais de ce magma compact suinte pourtant une beauté rocailleuse qui prend peu à peu forme, égrenée par ce doom mortuaire que l'addition d'instruments classiques ne rend que plus sentencieux encore. (05/12/2018 | Music Waves)
De là découle un matériau à la fois orthodoxe dans sa forme pétrifiée mais souvent audacieux dans son expression funèbre, ce dont témoigne "Memory", son quatrième effort en comptant l'EP "Reflection". Si Joseph Pap et Brod Wellington affirment avoir douté et souffert pour l'enfanter, ce nouvel album surgit pourtant un an seulement après "Strewn Across Stars" ! Composé de deux pistes longues de plus de vingt minutes chacune, son format est néanmoins difficile sinon hermétique. Et on comprend que son accouchement ait pu être pénible, même si les durées excessives n'effraient pas ses géniteurs habitués aux marathons sonores.
Toutefois, jamais ils n'étaient allés aussi loin dans le délitement d'une trame qui paraît se dévider à l'infini. Dans un socle doom death, funéraire et croûteux, Ivan plante une instrumentation classique à base de violon et de piano, couplée à des psalmodies d'outre-tombe. Si en soi cette greffe se révèle courante dans le doom - que l'on songe à Paradise Lost ou My Dying Bride -, la place que tiennent au cas présent ces instruments s'avère en revanche inédite. De fait, plus que les guitares, quasiment reléguées au second plan, ce sont ces cordes sinistres et ces notes grêles qui conduisent la danse macabre, participant d'un inexorable désespoir. Forteresses massives, 'Visions' et 'Time Is Lost' constituent un ensemble aride et monotone qui envoûte avant d'engourdir, attirant le pèlerin au fond d'un abîme de tristesse dont il ne peut s'échapper. C'est à une lente immersion dans un océan d'éther que nous convie le tandem. Opaque et léthargique, "Memory" est sourd à toute progression, interminable Golgotha dont l'horizon semble bouché. L'œuvre se mérite et pourra paraître ennuyeuse voire répétitive. Mais de ce magma compact suinte pourtant une beauté rocailleuse qui prend peu à peu forme, égrenée par ce doom mortuaire que l'addition d'instruments classiques ne rend que plus sentencieux encore. (05/12/2018 | Music Waves)
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