Auteur il y a deux ans d’un galop d’essai du feu de dieu, Motorowl n’avait pas le droit de décevoir en offrant à "Om Generator" un successeur que nous étions nombreux à attendre comme un Graal heavy et moelleux tout ensemble. Dont acte.
Pour ceux qui auraient raté le premier épisode, sachez que les Teutons peuvent – à juste titre – être considérés comme la plus belle découverte que le hard rock coulé dans le doom et drapé dans un psychédélisme aussi douillet que généreux nous a offert depuis… Kadavar. Des Allemands, aussi, ça tombe bien et change un peu des Suédois, maîtres incontestés de ce revival seventies dont on ne se lasse décidément pas.
Le puissant Century Media (qui l’héberge) et le légendaire Dan Swanö, qui a mixé et masterisé cet opus inaugural, ne s’y sont donc pas trompés en se penchant de suite au-dessus du berceau du groupe. Si l’ancien Edge Of Sanity n’en pas assuré la prise de son, "Atlas" illustre pourtant plus encore que son devancier ce qui a pu lui plaire chez Motorowl, à savoir cet arôme furieusement progressif qui donne à la musique du quintet de Gera sa saveur si particulière. L’omnipotence des claviers aux accents brumeux et la voix de Max Hemman tour à tour caillouteuse ou fragile forment les arcs-boutants de cette cathédrale progressive à l’intérieur de laquelle des compositions aux allures de pièces d’orfèvre se déploient, déroulant leurs tentacules épiques à l’image de ‘Norman Jean’ qui étale sur plus de neuf minutes un substrat duveteux où s’infiltrent d’épaisses coulées de guitares. Tous les musiciens sont à l’unisson d’une noirceur évolutive où l’orgue se pare d’un suaire nocturne cependant que le chant n’hésite pas forer la mine. Lents et sombres, les paysages se succèdent en un défilé grandiose qui ne souffre d’aucune longueur, témoignant de la maturité que le groupe a acquise en si peu de temps. Avec ce deuxième effort, les Allemands franchissent clairement un cap aussi bien en termes d’écriture que d’arrangement. On se prend alors déjà à rêver d’un troisième album qu’on imagine plus massif encore. Parce que lorsque de jeunes musiciens venus de nulle part sont capables d’accoucher de joyaux comme "Atlas" les enfile, un avenir exceptionnel ne peut que s’offrir à eux. En attendant il y a cette deuxième aventure aux allures d’épopée qui conjugue énergie galopante et délicatesse humide et dont chaque pan dépasse les cinq minutes au compteur, ouvrant à leurs auteurs l’espace nécessaire pour tisser accroches mordantes et ambiances enveloppantes parfois quasi spatiales (‘To Give’). Pesant et délié, le morceau éponyme symbolise parfaitement le style des Allemands où l’émotion de lignes vocales à fleur de peau dispute le terrain à une instrumentation généreuse. Si les claviers, dont les touches trempent dans une vaste palette (‘To Take’), se taillent la part du lion, cette partition n’en demeure pas moins efficace (‘Infinite Logbook’) quand bien même chaque titre change de ton et de trait au gré de développements sinueux, comme le révèle ce ‘Cargo’ dont les atours bouleversants ne l’exonèrent pas d’une force souterraine et percutante. Que dire de plus si ce n’est que Motorowl, avec cet "Atlas" gigantesque, réussit haut la main l’étape du deuxième album avec cette aisance effrontée qui le caractérise. Mieux, il y affine ce verbe plus progressif que stoner qui lui sert à écrire un doom rock aussi onctueux que racé. (31.07.2018 | Music Waves)
Pour ceux qui auraient raté le premier épisode, sachez que les Teutons peuvent – à juste titre – être considérés comme la plus belle découverte que le hard rock coulé dans le doom et drapé dans un psychédélisme aussi douillet que généreux nous a offert depuis… Kadavar. Des Allemands, aussi, ça tombe bien et change un peu des Suédois, maîtres incontestés de ce revival seventies dont on ne se lasse décidément pas.
Le puissant Century Media (qui l’héberge) et le légendaire Dan Swanö, qui a mixé et masterisé cet opus inaugural, ne s’y sont donc pas trompés en se penchant de suite au-dessus du berceau du groupe. Si l’ancien Edge Of Sanity n’en pas assuré la prise de son, "Atlas" illustre pourtant plus encore que son devancier ce qui a pu lui plaire chez Motorowl, à savoir cet arôme furieusement progressif qui donne à la musique du quintet de Gera sa saveur si particulière. L’omnipotence des claviers aux accents brumeux et la voix de Max Hemman tour à tour caillouteuse ou fragile forment les arcs-boutants de cette cathédrale progressive à l’intérieur de laquelle des compositions aux allures de pièces d’orfèvre se déploient, déroulant leurs tentacules épiques à l’image de ‘Norman Jean’ qui étale sur plus de neuf minutes un substrat duveteux où s’infiltrent d’épaisses coulées de guitares. Tous les musiciens sont à l’unisson d’une noirceur évolutive où l’orgue se pare d’un suaire nocturne cependant que le chant n’hésite pas forer la mine. Lents et sombres, les paysages se succèdent en un défilé grandiose qui ne souffre d’aucune longueur, témoignant de la maturité que le groupe a acquise en si peu de temps. Avec ce deuxième effort, les Allemands franchissent clairement un cap aussi bien en termes d’écriture que d’arrangement. On se prend alors déjà à rêver d’un troisième album qu’on imagine plus massif encore. Parce que lorsque de jeunes musiciens venus de nulle part sont capables d’accoucher de joyaux comme "Atlas" les enfile, un avenir exceptionnel ne peut que s’offrir à eux. En attendant il y a cette deuxième aventure aux allures d’épopée qui conjugue énergie galopante et délicatesse humide et dont chaque pan dépasse les cinq minutes au compteur, ouvrant à leurs auteurs l’espace nécessaire pour tisser accroches mordantes et ambiances enveloppantes parfois quasi spatiales (‘To Give’). Pesant et délié, le morceau éponyme symbolise parfaitement le style des Allemands où l’émotion de lignes vocales à fleur de peau dispute le terrain à une instrumentation généreuse. Si les claviers, dont les touches trempent dans une vaste palette (‘To Take’), se taillent la part du lion, cette partition n’en demeure pas moins efficace (‘Infinite Logbook’) quand bien même chaque titre change de ton et de trait au gré de développements sinueux, comme le révèle ce ‘Cargo’ dont les atours bouleversants ne l’exonèrent pas d’une force souterraine et percutante. Que dire de plus si ce n’est que Motorowl, avec cet "Atlas" gigantesque, réussit haut la main l’étape du deuxième album avec cette aisance effrontée qui le caractérise. Mieux, il y affine ce verbe plus progressif que stoner qui lui sert à écrire un doom rock aussi onctueux que racé. (31.07.2018 | Music Waves)
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