Publié à l'origine en 2016 de façon confidentielle, "Unravelling ; Arising" bénéficie (enfin) aujourd'hui d'une exposition à la hauteur de ses nombreuses qualités, grâce au label Temple Of Torturous. Précédé par l’EP "Thresholder" (2013), il s'agit du premier véritable effort de With The End In Mind, projet américain basé à Olympia. Bien qu'il tende à devenir un groupe à part entière, celui-ci reste avant tout le véhicule d'un seul musicien, Alex Frellich, qui assure le chant et la guitare ainsi que l'écriture et tout le travail derrière la console. Divers collaborateurs l'ont toutefois épaulé pour donner vie à son art. Leurs contributions, voix féminine ou violon notamment, fournissent un indice précieux quant à la teneur d'une offrande dont l'architecture extrêmement étirée des compositions (plus de dix minutes en moyenne) nourrit une expression à la fois orageuse et atmosphérique.
De fait, With The End In Mind arpente les terres torrentielles d'un cascadian black metal aussi abrupt que majestueux, versant épique de l'art noir américain auquel se rattachent des groupes tels que Wolves In The Throne Room, Panopticon ou, dans une certaine mesure, le regretté Agalloch. Les Ayatollahs s'étrangleront sans doute en écoutant "Unravelling ; Arising", estimant que son auteur, à l'instar des formations précitées, trahit le genre qui leur est cher. A tort car dans les replis séduisants de son intimité, cet opus cache une noirceur séculaire ainsi qu'un désespoir profond. Tout du long, une tension rentrée gronde sous la surface de ces longues pistes tempétueuses. Séparé par le court titre éponyme aux allures de respiration instrumentale et fantomatique, le menu se scinde en deux pans. Le premier s'ouvre sur le monumental 'Sings The Sky' dont la lente entame aux confins d'un post rock intimiste précède une éruption foudroyante. Les éléments se déchaînent, chant hurlé, batterie lancée à la vitesse d'un cheval au galop. Le morceau file ensuite en alternant flots atmosphériques et rouleaux qui emportent tout sur leur passage.'Anguish Symmetry' emprunte quant à lui un chemin inverse. Ainsi, aux premières mesures, brutales et tendues comme le foc d'un navire, succède un long développement lumineux et aérien avant de voir le paysage s'assombrir de nouveau, enténébré par des vocalises écorchées et des lignes de six-cordes sabrant le ciel d'une mélancolie granuleuse. Mais la seconde partie de l'album se révèle sans doute la plus passionnante car libérant toutes les nuances de ce black metal dont la force crépusculaire et rugueuse ne l'exonère jamais d'une grande richesse émotionnelle, témoin le sinueux 'From The True Source' qui épouse la forme d'une lente et pulsative élévation, tout d'abord égrenée par des arpèges douloureux et des percussions terreuses et toutes en rondeurs. Puis la tempête éclate, néanmoins zébrée de lignes stratosphériques belles à pleurer. 'Wheeling, Endlessly Wheeling' ferme le menu, étirant un relief meurtri sur plus de douze minutes. La discrète voix féminine qui le drape d'un suaire de désespoir pousse cette pièce d'orfèvre sur la sente fragile d'un Worm Ouroboros trop méconnu. Torrentueux et automnal, "Unravelling ; Arising" est une très belle découverte qui palpite d'émotions à fleur de peau. (10.07.2018)
De fait, With The End In Mind arpente les terres torrentielles d'un cascadian black metal aussi abrupt que majestueux, versant épique de l'art noir américain auquel se rattachent des groupes tels que Wolves In The Throne Room, Panopticon ou, dans une certaine mesure, le regretté Agalloch. Les Ayatollahs s'étrangleront sans doute en écoutant "Unravelling ; Arising", estimant que son auteur, à l'instar des formations précitées, trahit le genre qui leur est cher. A tort car dans les replis séduisants de son intimité, cet opus cache une noirceur séculaire ainsi qu'un désespoir profond. Tout du long, une tension rentrée gronde sous la surface de ces longues pistes tempétueuses. Séparé par le court titre éponyme aux allures de respiration instrumentale et fantomatique, le menu se scinde en deux pans. Le premier s'ouvre sur le monumental 'Sings The Sky' dont la lente entame aux confins d'un post rock intimiste précède une éruption foudroyante. Les éléments se déchaînent, chant hurlé, batterie lancée à la vitesse d'un cheval au galop. Le morceau file ensuite en alternant flots atmosphériques et rouleaux qui emportent tout sur leur passage.'Anguish Symmetry' emprunte quant à lui un chemin inverse. Ainsi, aux premières mesures, brutales et tendues comme le foc d'un navire, succède un long développement lumineux et aérien avant de voir le paysage s'assombrir de nouveau, enténébré par des vocalises écorchées et des lignes de six-cordes sabrant le ciel d'une mélancolie granuleuse. Mais la seconde partie de l'album se révèle sans doute la plus passionnante car libérant toutes les nuances de ce black metal dont la force crépusculaire et rugueuse ne l'exonère jamais d'une grande richesse émotionnelle, témoin le sinueux 'From The True Source' qui épouse la forme d'une lente et pulsative élévation, tout d'abord égrenée par des arpèges douloureux et des percussions terreuses et toutes en rondeurs. Puis la tempête éclate, néanmoins zébrée de lignes stratosphériques belles à pleurer. 'Wheeling, Endlessly Wheeling' ferme le menu, étirant un relief meurtri sur plus de douze minutes. La discrète voix féminine qui le drape d'un suaire de désespoir pousse cette pièce d'orfèvre sur la sente fragile d'un Worm Ouroboros trop méconnu. Torrentueux et automnal, "Unravelling ; Arising" est une très belle découverte qui palpite d'émotions à fleur de peau. (10.07.2018)
Originally published in 2016 on a confidential basis, "Unravelling; Arising" now (finally) benefits from an exhibition that reflects its many qualities, thanks to the Temple Of Torturous label. Preceded by the EP "Thresholder" (2013), this is the first real effort of With The End In Mind, an American project based at Olympia. Although it tends to become a group in its own right, it remains above all the vehicle of a single musician, Alex Frellich, who does the singing and guitar as well as the writing and all the work behind the console. However, various collaborators supported him to bring his art to life. Their contributions, particularly female voices and violins, provide a precious clue as to the content of an offering whose extremely stretched architecture of the compositions (more than ten minutes on average) nourishes an expression that is both stormy and atmospheric. In fact, With The End In Mind explores the torrential lands of a black metal cascadian as abrupt as it is majestic, an epic slope of American black art to which groups such as Wolves In The Throne Room, Panopticon or, to a certain extent, the late Agalloch are associated. The Ayatollahs will probably strangle themselves by listening to "Unravelling; Arising", believing that its author, like the aforementioned bands, betrays the genre that is dear to them. Wrongly because in the seductive folds of its intimacy, this opus hides a secular darkness as well as a deep despair. All along, a tug of tension roars beneath the surface of these long, stormy tracks. Separated by the short eponymous title, which has the appearance of instrumental and ghostly breathing, the menu is divided into two parts. The first opens with the monumental "Sings The Sky", whose slow pace begins at the edge of an intimate post rock scene before a devastating eruption. The elements are unleashed, singing screamed, drums thrown at the speed of a galloping horse. The song then flies away alternating atmospheric flows and rollers that carry everything in their path, while'Anguish Symmetry' takes the opposite path. Thus, after the first measures, brutal and tense as the jib of a ship, there followed a long luminous and aerial development before seeing the landscape darken again, obscured by flayed vocalizations and six-stringed lines sabotaging the sky with a granular melancholy. But the second part of the album is undoubtedly the most exciting because it releases all the nuances of this black metal whose twilight and rough force never exonerates it from a great emotional richness, as witnessed by the sinuous "From The True Source" which takes the form of a slow and pulsating rise, first of all gutted by painful arpeggios and earthy percussions and all in roundness. Then the storm broke out, but it was zebrared with stratospheric lines that were beautiful to cry about. Wheeling, Endlessly Wheeling' closes the menu, stretching a bruised relief over more than twelve minutes. The discreet female voice that drapes him in a shroud of despair pushes this goldsmith's piece onto the fragile scent of a Worm Ouroboros too little known. Torrentuous and autumnal, "Unravelling; Arising" is a very beautiful discovery that pulsates with emotions at the surface of the skin. (10.07.2018)
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