A sa manière, certes modeste, Lychgate est une sorte de supergroupe, jouet entre les mains de quelques fines lames de la scène extrême britannique.
On repère ainsi dans ses rangs le bassiste A.K. Webb (Ancient Ascendent) ou le cogneur T.J.F. Vallely dont le tableau de chasse va de Omega Centauri à Macabre Omen sans oublier Acherontas. Mais c'est bien entendu la présence magnétique de l'immense Greg Chandler qui agit comme un aimant pour tous ceux qui, à juste titre, vouent un culte à ce maître du doom. Ils risquent pourtant d'être déçus par un groupe qui ne tisse que peu de liens - si ce n'est humains - avec le vénéré Esoteric dont le chanteur et guitariste est la tête pensante. De fait, ne seraient-ce la voix abyssale du bonhomme et parfois une même façon de faire bourgeonner une trame tentaculaire qui remplit l'espace, il n'y a rien de commun entre ces deux projets.
Si, errant dans les arcanes d'un funeral doom cosmique et vertigineux, le principal port d'attache de Chandler peut paraître hermétique (même s'il l'est de moins en moins), que dire de Lychgate qui déambule dans un dédale dans lequel il est aussi ardu de pénétrer que d'y faire son trou, pris au piège par une construction mouvante travaillée de l'intérieur par une mécanique ténébreuse. Après nous avoir égaré avec un premier album éponyme, paru en 2013, suivi deux ans plus tard par "An Antidote For The Glass Pill", les Anglais descendent d'une marche supplémentaire l'escalier qui conduit à un abîme de folie, grâce à "The Contagion In Nine Steps", troisième essai pour le moins labyrinthique qui hybride black metal, doom et progressif dans un creuset baroque dont la théâtralité luxuriante rappelle l'avant-garde norvégienne (Arcturus). Sentencieux et vibrant d'une dimension liturgique, les claviers participent de cette grandiloquence ombrageuse de même que cette voix claire emphatique ('Republic'). Les gorges profondes de Greg Chandler, puissants pinceaux qui noircissent l'horizon, perturbent toutefois la défloration de ce magma sonore, le privant de la beauté promise par des guitares néo-classiques, à l'image d'un 'Unity Of Opposites' tout du long écartelé entre lumière et obscurité. Plus l'écoute avance, plus l'auditeur se perd, privé de repères, de balises qui pourraient l'aider à s'extraire de ce marécage froid et enveloppant. Avec une vicieuse gourmandise, le groupe brouille les pistes, évitant de nous installer dans un confort rassurant. Et quand on croit enfin savoir où il veut nous entraîner, c'est pour mieux multiplier les faux-semblants, les angles morts ('Atavistic Hypnosis'). De longues pièces telles que 'Contagion' et plus encore 'Hither Comes The Swarm', véritable vortex aspirant toute trace de vie, semblent même ne mener nulle part. Dans son genre, "The Contagion In Nine Steps" est une réussite mais son extrême complexité et son ambivalence schizophrénique rendent sa défloration pour le moins difficile.(09.07.2019 | Music Waves)
On repère ainsi dans ses rangs le bassiste A.K. Webb (Ancient Ascendent) ou le cogneur T.J.F. Vallely dont le tableau de chasse va de Omega Centauri à Macabre Omen sans oublier Acherontas. Mais c'est bien entendu la présence magnétique de l'immense Greg Chandler qui agit comme un aimant pour tous ceux qui, à juste titre, vouent un culte à ce maître du doom. Ils risquent pourtant d'être déçus par un groupe qui ne tisse que peu de liens - si ce n'est humains - avec le vénéré Esoteric dont le chanteur et guitariste est la tête pensante. De fait, ne seraient-ce la voix abyssale du bonhomme et parfois une même façon de faire bourgeonner une trame tentaculaire qui remplit l'espace, il n'y a rien de commun entre ces deux projets.
Si, errant dans les arcanes d'un funeral doom cosmique et vertigineux, le principal port d'attache de Chandler peut paraître hermétique (même s'il l'est de moins en moins), que dire de Lychgate qui déambule dans un dédale dans lequel il est aussi ardu de pénétrer que d'y faire son trou, pris au piège par une construction mouvante travaillée de l'intérieur par une mécanique ténébreuse. Après nous avoir égaré avec un premier album éponyme, paru en 2013, suivi deux ans plus tard par "An Antidote For The Glass Pill", les Anglais descendent d'une marche supplémentaire l'escalier qui conduit à un abîme de folie, grâce à "The Contagion In Nine Steps", troisième essai pour le moins labyrinthique qui hybride black metal, doom et progressif dans un creuset baroque dont la théâtralité luxuriante rappelle l'avant-garde norvégienne (Arcturus). Sentencieux et vibrant d'une dimension liturgique, les claviers participent de cette grandiloquence ombrageuse de même que cette voix claire emphatique ('Republic'). Les gorges profondes de Greg Chandler, puissants pinceaux qui noircissent l'horizon, perturbent toutefois la défloration de ce magma sonore, le privant de la beauté promise par des guitares néo-classiques, à l'image d'un 'Unity Of Opposites' tout du long écartelé entre lumière et obscurité. Plus l'écoute avance, plus l'auditeur se perd, privé de repères, de balises qui pourraient l'aider à s'extraire de ce marécage froid et enveloppant. Avec une vicieuse gourmandise, le groupe brouille les pistes, évitant de nous installer dans un confort rassurant. Et quand on croit enfin savoir où il veut nous entraîner, c'est pour mieux multiplier les faux-semblants, les angles morts ('Atavistic Hypnosis'). De longues pièces telles que 'Contagion' et plus encore 'Hither Comes The Swarm', véritable vortex aspirant toute trace de vie, semblent même ne mener nulle part. Dans son genre, "The Contagion In Nine Steps" est une réussite mais son extrême complexité et son ambivalence schizophrénique rendent sa défloration pour le moins difficile.(09.07.2019 | Music Waves)
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