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A lire | Iron Void - Excalibur (2018)


Ce qu'il y a de pratique pour un groupe qui a choisi de s'appeler Iron Void, c'est qu'il peut difficilement avancer masquer. De fait, on devine au simple énoncé de leur nom que ces Anglais forgent un art probablement heavy et fougueux tout ensemble, granitique et plombé. Bref, c'est du doom et du meilleur, d'une pureté d'airain directement issu de ces forges sabbathiennes typiques de la Perfide Albion quand bien même la Saint Trinité américaine, Saint Vitus, Pentagram et The Obsessed, n'est pas loin non plus, recouvrant de ses ailes mazoutés ce tertre épique et sentencieux. Bien que découvert  en 2014 grâce à un galop d'essai éponyme de première bourre (et orné d'un visuel délicieux !), suivi l'année suivante du tout aussi excellent et bien nommé "Doomsday", le groupe a connu une trajectoire assez curieuse. 

Au départ, il y a vingt ans, on croise à son bord, aux côtés du fondateur Jonathan "Sealey" Seale, le guitariste de Solstice et ex The Lamp Of Toth, Andy Whittaker. Deux ans plus tard et alors qu'il n'a rien gravé, le combo se saborde. Il faut finalement attendre 2008 pour assister à sa résurrection autour du chanteur et bassiste historique. Nouveau line-up donc pour un nouveau départ qui, cette fois, sera le bon comme en témoigne une œuvre régulièrement enrichie de belles enclumes dont le dernier jalon  en date est ce "Excalibur" de haute volée. Si on imagine plutôt des hérauts du heavy metal se prêter à cet exercice, ce que Grave Digger, par exemple, a d'ailleurs fait avec un opus du même nom, c'est non sans panache qu'Iron Void s'essaie à l'adaptation du mythe arthurien, sujet qui semble donc, à priori, très éloigné des thèmes chers au doom. Pourtant les Anglais démontrent que le genre, par sa gravité solennelle, sa noblesse épurée et sa dimension parfois épique, peut parfaitement trouver dans ces légendes matière à s'exprimer. Et le groupe n'a nullement besoin de se lancer dans de vastes aventures, hormis le temps d'un 'Death Of Arthur' sentencieux du haut de ses presque huit minutes au garrot, pour raconter cette geste mythologique qu'il résume en moins d'une heure. Aux longues épopées, le trio préfère les assauts trapus, souvent accrocheurs ('The Coming Of A King'), parfois très mélodiques ('Lancelot Of The Lake') mais toujours extrêmement lourds ('Enemy Within'). Mais son sujet commande à Excalibur une construction qui le pousse progressivement dans un abîme de noirceur à l'image de 'The Grail Quest' ou 'A Dream To Some, A Nightmare To O' qui colorent la dernière partie de l'écoute de teintes sombres et désespérées. Au final, avec ce troisième album, Iron Void confirme qu'il est bien un des plus vaillants forgerons d'un doom old school et éternel. (17/09/2018) ⍖⍖⍖

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