Si tous les artisans du harsh noise se confondent avec des stakhanovistes diarrhéiques, Chier se montre plus fertile encore, auteur d'une oeuvre pléthorique qu'il ne cesse d'enrichir car incapable de retenir bien longtemps sa semence aussi funéraire que nihiliste, aussi vicieuse que goudronneuse, dont il tapisse les murs de l'âme de ceux qui l'avalent comme une hostie licencieuse au goût d'interdit. Ainsi, après avoir enfanté (entre autres) le gigantesque "Putrescence" dont la vermine se répandait sur trois tapes éditées par Ominous Recordings pour près de trois heures d'un mur sinistre de putréfaction, Matthieu Wagner s'associe au jeune pousse Choisir le pire le temps d'une alliance qui n'est en réalité que pour moitié inédite.
En effet, "La jeune fille et la mort" est une piste qui a déjà été publiée en 2015 sous format digital uniquement. Pour l'occasion, Le Tombeau des muses a l'excellente idée de lui offrir un écrin magnétique, orné d'un nouveau visuel particulièrement réussi. Durant plus de dix-huit minutes, c'est un rempart crépitant et massif qui se dresse dans toute sa force noire, écrasante et statique, bande-son d'un monde rongé par la pourriture, qui s'effondre en un cataclysme hypnotique. De ce fracas immersif reflue un pur magma harsh noise wall qui emporte tout en nous plongeant dans une nuit opaque dont les tentacules fouaillent les chairs à vif. Invité sur l'autel par le maître de cette cérémonie apocalyptique, Choisir le pire se lance en face B sur une ré-interprétation de 'La jeune fille et la mort' qu'il s'approprie en l'enkystant de miasmes plus bruitistes encore. En lui injectant une brutalité éprouvante, l'élève ouvre les abysses comme un vagin édenté. La terre tremble sous les secousses de ce HNW atomique et dévasté qui ne laisse dans son sillage qu'un mausolée de cendres au goût de rouille. Si elle conserve la puissance souterraine et crépusculaire de son patron ainsi que cette aura nécrophile, cette relecture permet à CLP d'imprimer sa marque à la manière de stigmates grouillants qui suintent des émanations aussi corrosives que polluées. Bel objet tant sonore que visuel élaboré comme un tout, cette collaboration se révèle indispensable, réveillant la sève perverse de cette 'jeune fille et la mort' aux multiples visages... (03/09/2018)
En effet, "La jeune fille et la mort" est une piste qui a déjà été publiée en 2015 sous format digital uniquement. Pour l'occasion, Le Tombeau des muses a l'excellente idée de lui offrir un écrin magnétique, orné d'un nouveau visuel particulièrement réussi. Durant plus de dix-huit minutes, c'est un rempart crépitant et massif qui se dresse dans toute sa force noire, écrasante et statique, bande-son d'un monde rongé par la pourriture, qui s'effondre en un cataclysme hypnotique. De ce fracas immersif reflue un pur magma harsh noise wall qui emporte tout en nous plongeant dans une nuit opaque dont les tentacules fouaillent les chairs à vif. Invité sur l'autel par le maître de cette cérémonie apocalyptique, Choisir le pire se lance en face B sur une ré-interprétation de 'La jeune fille et la mort' qu'il s'approprie en l'enkystant de miasmes plus bruitistes encore. En lui injectant une brutalité éprouvante, l'élève ouvre les abysses comme un vagin édenté. La terre tremble sous les secousses de ce HNW atomique et dévasté qui ne laisse dans son sillage qu'un mausolée de cendres au goût de rouille. Si elle conserve la puissance souterraine et crépusculaire de son patron ainsi que cette aura nécrophile, cette relecture permet à CLP d'imprimer sa marque à la manière de stigmates grouillants qui suintent des émanations aussi corrosives que polluées. Bel objet tant sonore que visuel élaboré comme un tout, cette collaboration se révèle indispensable, réveillant la sève perverse de cette 'jeune fille et la mort' aux multiples visages... (03/09/2018)
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