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KröniK | Purtenance - Paradox Of Existence (2017)


Pour faire simple, il existe deux types de death metal finlandais, l'école mélodique d'une part, celle suivie par les Amorphis et autre Insomnium, groupes au demeurant de grande qualité, et d'autre part, celle qui préfère macérer dans un jus morbide plutôt que dans le sirop foklorique, chapelle maçonnée jadis par le matriciel Funebre puis par Slugathor, Convulse ou Purtenance justement.
Bien qu'il fut un artisan de l'émergence du genre entre la fin des années 80 et le début de la décennie suivante, comme l'atteste sa carte d'identité qui mentionne une date de naissance en 1991 (voire même en 1989 si l'on prend en compte la période pendant laquelle son nom complet était Purtenance Alvusion), ce vétéran n'a en fait vraiment vu sa carrière démarrer que vingt ans plus tard, lorsque l'odeur du succès promis par la redécouverte de ce metal de la mort baveux dans le sillage médiatique de Hooded Menace, l'a expulsé de sa tombe. Bref, les Finlandais ont de la bouteille, ce qui garantit un bon death des familles aux entournures bien old school. Crachat trop court peut-être, Paradox Of Existence rassemble cependant tous les ingrédients qu'on affectionne tant. Caverneux à souhait, le chant exécute de vertigineuses gorges profondes. Cendreuses et accordées plus bas que terre, les guitares claquent comme un bout de peau tendu par des crochets rouillés. Implacable, le tempo ne s'interdit pas quelques décélérations abyssales, creusant dans le sol des cavités obscures au fond desquelles bouillonne un stupre au goût de mort. Il en résulte quatre titres d'une efficacité sinistre, aux allures de lourds panzers traversant un cimetière peuplé de zombies. Le plus imparable du lot reste le morceau éponyme qui, du haut de ses plus de sept minutes au garrot, réussit l'hybridation entre le Bolt Thrower le plus rampant et ce death à la finlandaise, granitique et funèbre. Si Nekro Orgy a tout de l'éjaculation précoce, Vicious Seeds Of Mortality et In The End Only Death Will Remain ont quelque chose de bunkers écrasants que secouent de furieux assauts. Une vingtaine de minutes, c'est peu et pourtant suffisant pour épancher notre soif de semence morbide. Dinosaure peut-être, Purtenance n'a clairement de leçon à recevoir de personne en matière de brutalité pesante et sépulcrale. 3.5/5 (17/10/2017)





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