AU PIF

Henry King | La cible humaine (1950)


La cible humaine résume à lui tout seul ce qu'est alors le grand cinéma américain : histoire classique (un tueur, considéré comme le plus rapide de l'Ouest tente d'échapper à son destin), mise en scène au cordeau, quelques décors, acteurs tous impeccables... Tout est dit en moins d'une heure trente. Les cinéastes d'aujourd'hui devrait en prendre de la graine ! Dans un bel écrin en noir et blanc qui contribue à lui donner des traits réalistes, c'est un film d'une profonde mélancolie où Gregory Peck campe un personnage fatigué, nerveux, usé par sa réputation qui le précède partout où il se rend. L'acteur lui prête son hiératisme tranquille, il est dans la posture, dans la présence, sobre mais charismatique, le regard empreint de tristesse. Il faut le voir regarder la pendule qui égrène les minutes, compte-à rebours avant une mort que l'on devine très proche.
Comme à son habitude, il est excellent et donne toute sa puissance à ce film tendu, bien défendu par des seconds rôles comme on les aime (Kalr Malden, Millard Mitchell, Richard Jaeckel). Enfin, on ne peut qu'être ému par sa conclusion lorsque sa veuve et son fils annoncent fièrement, après l'avoir dissimulé pendant toutes ces années, leur identité. La cible humaine reste probablement un des meilleurs westerns des années 50. Lorsque que l'on sait qu'il s'agit de la décennie la plus fructueuse dans le domaine, cela veut tout dire. Un classique indémodable.















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