Quatre ans après nous avoir bien labouré la peau avec Litanie Divorate, La Cuenta, dont le Drone / sludge nous fascine depuis longtemps, est enfin de retour avec La Confessione di Antonius Block. Son caractère instrumental (ou presque) cache en réalité une oeuvre conceptuelle, inspirée du Septième sceau que Ingmar Bergman réalisa en 1957. Le duo trouve dans cette matrice le terreau mystique pour plonger son art ferrugineux et mortifère dans une dimension plus rituelle et incantatoire encore tout en le nourrissant d'une puissance extrêmement visuelle voire cinématique.
De fait, on imagine sans peine l'interprétation scénique de cette offrande sur fond d'images extraites de ce chef-d'oeuvre du septième art avec ses danses macabres et le célèbre visage de la mort, en une performance d'une intensité contemplative. Les ambiances crépusculaires de ce film chargé en symboles dictent aux Italiens une partition aussi hypnotique que tentaculaire. Le fait que La Confessione di Antonius Block ne soit composé que d'une seule et unique piste longue de presque quarante minutes lui confère à la fois des allures de masse noire grouillante et de happening sonore immersif capturé live avec un minimum de moyens pour un maximum d'effets rongeant l'âme de celui qui le vit à la manière d'un viol intime. Orgie de guitares drone et de percussions sentencieuses qui s'accouplent en un magma d'une froide incandescence, ce pandémonium a quelque chose d'une progression immobile au milieu d'un amas de ferraille vertigineux et pulsatif. Matteo et Nicolas commencent tout d'abord par tricoter de longs instants pétrifiés, au bord d'un puits sans fond, repoussant à l'extrême les notions de répétition vers un Absolu tellurique. Des émanations ténébreuses jaillissent de cette guitare en apnée tandis que la batterie tellurique cloue au sol cette transe gangreneuse. Des sécrétions d'une sourde beauté suintent peu à peu de cette plainte au goût de rouille. Errant au bord de l'apocalypse, La Confessione di Antonius Block s'étire ainsi, secoué par les coups de reins d'une six-cordes engluées dans la terre. Alors qu'on la devine capable de dérouler sa trame à l'infini sans qu'aucun mur ne vienne la stopper, cette piste entame pourtant dans son dernier tiers une lépreuse déréliction que hantent une voix trafiquée récitant une mélopée étrange et un violoncelle fantomatique sur fond d'accords squelettiques et d'effluves ambient. Puis le tempo redémarre jusqu'à ce que son pouls s'éteigne en un fracas de bruits concassés et hurlant. Tout du long, une tension rampante vibre comme des plaques sismiques qui se chevauchent aboutissant à un bloc de matière brute hurlant dans une obscurité métaphysique. 4/5 (21/10/2017)
De fait, on imagine sans peine l'interprétation scénique de cette offrande sur fond d'images extraites de ce chef-d'oeuvre du septième art avec ses danses macabres et le célèbre visage de la mort, en une performance d'une intensité contemplative. Les ambiances crépusculaires de ce film chargé en symboles dictent aux Italiens une partition aussi hypnotique que tentaculaire. Le fait que La Confessione di Antonius Block ne soit composé que d'une seule et unique piste longue de presque quarante minutes lui confère à la fois des allures de masse noire grouillante et de happening sonore immersif capturé live avec un minimum de moyens pour un maximum d'effets rongeant l'âme de celui qui le vit à la manière d'un viol intime. Orgie de guitares drone et de percussions sentencieuses qui s'accouplent en un magma d'une froide incandescence, ce pandémonium a quelque chose d'une progression immobile au milieu d'un amas de ferraille vertigineux et pulsatif. Matteo et Nicolas commencent tout d'abord par tricoter de longs instants pétrifiés, au bord d'un puits sans fond, repoussant à l'extrême les notions de répétition vers un Absolu tellurique. Des émanations ténébreuses jaillissent de cette guitare en apnée tandis que la batterie tellurique cloue au sol cette transe gangreneuse. Des sécrétions d'une sourde beauté suintent peu à peu de cette plainte au goût de rouille. Errant au bord de l'apocalypse, La Confessione di Antonius Block s'étire ainsi, secoué par les coups de reins d'une six-cordes engluées dans la terre. Alors qu'on la devine capable de dérouler sa trame à l'infini sans qu'aucun mur ne vienne la stopper, cette piste entame pourtant dans son dernier tiers une lépreuse déréliction que hantent une voix trafiquée récitant une mélopée étrange et un violoncelle fantomatique sur fond d'accords squelettiques et d'effluves ambient. Puis le tempo redémarre jusqu'à ce que son pouls s'éteigne en un fracas de bruits concassés et hurlant. Tout du long, une tension rampante vibre comme des plaques sismiques qui se chevauchent aboutissant à un bloc de matière brute hurlant dans une obscurité métaphysique. 4/5 (21/10/2017)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire