Il y a quelques mois, "Altars" nous a déjà offert l'occasion de dire tout le bien que nous pensons - à juste titre - de Kroh et de la décision qu'il a prise en 2014 de troquer le chant masculin par une voix féminine, trouvant alors en Oliwia Sobieszek la perle rare en même temps que la pièce (maîtresse) qui manquait à son doom occulte et victorien. S'il se révèle sans doute trop court à notre goût, puisqu'il ne s'agit que d'un EP long de vingt-cinq minutes, "Pyres" vient confirmer combien cette embauche miraculeuse fut bénéfique aux Britanniques dont leur art ne sort pas seulement métamorphosé de ce kyste féminin mais totalement transcendé, comme si la belle Polonaise avait su leur indiquer le chemin qu'ils devaient désormais emprunter.
Mieux, le groupe de l'ex Mistress Paul Kenney puise au fond de ce creuset vocal plombé par un désespoir cendreux, la matière à forger une musique plus tellurique encore. Plus orgasmique surtout. Même privé de chant (la présence d'Oliwia se limite à un pale suaire fantomatique), un titre comme 'Despair / Resolve' brille d'un éclat crépusculaire, abyssale plongée dans les ténèbres suintant une squelettique beauté. Mais que les amoureux de la déesse blonde se rassurent, Rigor Mortis', 'Nemertean Girl' et 'Moriah' offrent à cette dernière un autel à sa mesure pour qu'elle puisse déclamer son verbe sentencieux. La première de ces trois plaintes s'impose même comme une plus monumentales que Kroh a composée, fusion parfaite entre cette voix fortement émotionnelle et ces guitares coulées dans le plomb aux allures de rouleaux-compresseur, ce qui ne leur interdit pas de se lancer dans de vibrants soli. La deuxième se veut une merveille de doom pulsatif bercé par ces funestes mélopées et enrichi par des claviers mortuaires. Quant à 'Moriah' , il s'agit d'une pièce rampante, évolutive et sinistre, qui s'enfonce dans un entrelac d'atmosphères tourbeuses, puissante excavatrice forant la terre jusqu'à l'os. En une petite poignée de chansons, Kroh affirme encore un peu plus sa personnalité, ferrugineuse et éthérée tout en ouvrant de nouvelles portes vers un autre monde, hypnotique et progressif tout ensemble... 3.5/5 (01/11/2017)
Mieux, le groupe de l'ex Mistress Paul Kenney puise au fond de ce creuset vocal plombé par un désespoir cendreux, la matière à forger une musique plus tellurique encore. Plus orgasmique surtout. Même privé de chant (la présence d'Oliwia se limite à un pale suaire fantomatique), un titre comme 'Despair / Resolve' brille d'un éclat crépusculaire, abyssale plongée dans les ténèbres suintant une squelettique beauté. Mais que les amoureux de la déesse blonde se rassurent, Rigor Mortis', 'Nemertean Girl' et 'Moriah' offrent à cette dernière un autel à sa mesure pour qu'elle puisse déclamer son verbe sentencieux. La première de ces trois plaintes s'impose même comme une plus monumentales que Kroh a composée, fusion parfaite entre cette voix fortement émotionnelle et ces guitares coulées dans le plomb aux allures de rouleaux-compresseur, ce qui ne leur interdit pas de se lancer dans de vibrants soli. La deuxième se veut une merveille de doom pulsatif bercé par ces funestes mélopées et enrichi par des claviers mortuaires. Quant à 'Moriah' , il s'agit d'une pièce rampante, évolutive et sinistre, qui s'enfonce dans un entrelac d'atmosphères tourbeuses, puissante excavatrice forant la terre jusqu'à l'os. En une petite poignée de chansons, Kroh affirme encore un peu plus sa personnalité, ferrugineuse et éthérée tout en ouvrant de nouvelles portes vers un autre monde, hypnotique et progressif tout ensemble... 3.5/5 (01/11/2017)
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