AU PIF

Harmon Jones | Le fouet d'argent (1953)


Contrairement aux directeurs de la photographie, les monteurs font souvent de bons metteur en scène. On pense à à Don Siegel ou bien qu'un cran en-dessous, à Harmon Jones, artisan d'une poignée de solides bobines (La cité des tueurs, Panique sur la ville ou La princesse du Nil). Le fouet d'argent est son quatrième essai derrière la caméra. Il est inédit en France, ce qui parait incompréhensible. Le film fait partie de ces productions dont le format de série B ne les empêche pas de brasser des thèmes sérieux sinon adultes. Ici, il s'agit de la transmission et de l'idée qu'il faut tuer le père pour devenir un homme. Blanc-bec fougueux au début du récit, les épreuves transformeront en homme, le héros, campé par Robert Wagner. On devine là la marque de Jack Schaefer, auteur de l'histoire de L'homme des vallées perdues (George Stevens - 1953).
Si The Silver Whip tire sa force d'un casting masculin extrêmement intéressant, la mise en scène de Jones est certes modeste mais précise et efficace, aidée par un beau noir et blanc qui met en valeur une multitude de paysages, urbains ou rocailleux, parfois même hivernaux. Deux scènes sont très curieuses. Celle où Kathleen recoud, à genoux, l'arrière du pantalon de Robert Wagner, dans une position des plus érotiques et celle où un saloon est plongé dans l'obscurité, laissant les silhouettes des lyncheurs se détacher dans la pénombre.














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