On aurait tort de réduire ce premier long de Daniel Barber à un Death Wish à l'anglaise ou à une simple resucée des Vigilante movies des années 70. Les citées rongées par une délinquance gangreneuse pose déjà un autre cadre, urbain certes mais plus misérable et sinistre. De fait, plus qu'un polar, Harry Brown se veut avant toute chose un drame, celui d'un vieil homme, qui se retrouve avec la solitude pour seule compagne, silhouette fatiguée dont la vie, les repères, s'écroulent peu à peu, errant au milieu d'un monde qui suit un même chemin. Au-delà de la croisade vengeresse et plutôt jubilatoire sur laquelle il débouche, le film prend tout son intérêt dans ce portrait empreint de tristesse auquel Michael Caine offre une composition amère et désespérée. A l'aise avec une violence tantôt sèche ou hallucinée, Barber réussit tout autant sur un terrain plus intimiste. Une main qui se pose sur un oreiller désormais vide, lui suffit ainsi à exprimer toute la solitude de la vieillesse...
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