En 1951, la chasse aux sorcières bat encore son plein. Comme les autres studios hollywoodiens, la Warner participe à la propagande anti-rouge avec I was A Communist For The F.B.I. Cet exercice patriotique a trouvé dans le film noir, avec son climat oppressant et parfois paranoïaque, l'écrin idéal pour dépeindre la vermine communiste qui menace alors de gangrener de l'intérieur des Etats-Unis. Si aujourd'hui l'oeuvre fait sourire (notamment quand le fils de Cvetic ne peut réprimer un sanglot d'émotion lorsqu'il comprend que son père n'est pas un infâme coco) et n'évite pas certains symboles pour le moins appuyés, comme cette dernière image qui se fixe sur le buste de Lincoln, au terme d'un très beau travelling, l'ensemble dépasse ses prétentions politiques grâce à la mise en scène nerveuse de Gordon Douglas et au suspense tricoté par Crane Wilbur. En coulant ce pamphlet patriote dans le moule du film noir, le studio sauve I Was A Communist For The F.B.I de l'oubli que lui promettait son sujet pour en faire une grande série B.
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