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KröniK | Nocturnes Mist - Diabolical Baptism (2017)


La faute à une carrière mitée par de trop nombreuses absences discographiques, ne le voyant cracher que trois albums longue durée - sans compter donc les petits résidus habituels (EP, démo) - en quasiment vingt ans d'activisme, Nocturnes Mist reste peu connu, moins dans tous les cas que certains de ses compatriotes des antipodes tels Drowning The Light, Nazxul et consorts. Pourtant, ce statut de quasi vétéran de l'art noir du pays des kangourous assure, outre un métier certain, une forme d'orthodoxie sournoise qui fait du bien à nos orifices ensanglantés. De fait, il serait vain d'espérer piocher dans ce "Diabolical Baptism" haineux à souhait une quelconque ou timide velléité émancipatrice par rapport au credo.
Au contraire et comme souvent chez les hordes noires venus de cet autre bout du monde, c'est un black metal sans afféterie ni artifice qui écarte ses cuisses, laissant apparaître un gouffre béant au fond duquel bouillonne une semence diabolique. Inféodé aux grands anciens norvégiens et au Satyricon de "Dark Medieval Times" (le meilleur ?) notamment, le groupe dresse une hampe froide et monstrueuse dont le méat écoule un flot vicieux et evil. Ne s'encombrant pas de vaseline et faisant fi des préliminaires de rigueur, Nocturnes Mist fait saigner les muqueuses et ce, dès un 'Hammers Of Hatered' déchaîné et presque thrash dans sa fureur bestiale rappelant Hellhammer et le Celtic Frost originel. Si 'Barbs  Of Sadism' est fait du même bois, celui de ces légendaires églises brûlées, 'Tears Of Misery' témoigne que les coups de pilon reptiliens sied tout autant à ces Australiens féroces. Un occultisme primaire comme combustible, ce méfait alterne de manière aussi éprouvée qu'efficace les éjaculations brutales et rapides ('Temple Of Malevolence', 'Shadow Of The Flame'...) et les saillies pesantes que drape par moment un suaire sinistre ('Pale Face Cold Heart', 'Domina Noctus'), quand il n'agglomère pas ces deux facettes, à l'image d'un 'Obscure Reaches' que creusent de lourdes crevasses. Les vocalises écorchées et polluées rajoutent encore à cette négativité morbide. Orthodoxe jusqu'au bout de ses ongles noirs, "Diabolical Baptism" rumine un black metal typique des années 90, à la fois torrentiel et mortifère, glacial et malfaisant. 3.5/5 (03/08/2017)






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