Comme le bon vin, les Eagles Of Death Metal se bonifient avec le temps, chacune de leurs rondelles étant supérieure à sa devancière. Ainsi "Death By Sexy" faisait mieux que transformer l'essai après un "Peace, Love, Death Metal" sympathique mais sans grande ambition. Et "Heart On" ne déroge pas à cette règle immuable. Pourtant, de loin, ce troisième effort ressemble à s'y méprendre à ses aînés, brochette décontractée et sexy de cartouches dont le dard crache un rock désertique qui trempe dans l'huile de vidange, la peau mordue par les vents de Santa Ana.
Le breuvage est connu, distillé par un crooner licencieux dont les lignes vocales exsudent le stupre par toutes les notes. Crasseuse et lascive, sa guitare miaule, ondule, sort les griffes sur fond de rythmique chaloupée. Enracinée dans le sol de l'Amérique profonde, celle des routes caillouteuses et des clubs enfumés et imbibés, cette musique n'en reste pas moins universelle dans sa simplicité épidermique. On la tète comme une bonne bière, sans se prendre la tête même loin de ce cadre sauvage. Les saillies défilent, efficaces et sans bavure, comme un bon disque de rock. "Heart On" pourrait n'être que cela, ce qui ne serait déjà pas si mal. Mais de près, il est bien plus que cela. Peut-être désireux d'échapper au statut de simple enfant bâtard des Desert Sessions, Hughes dresse avec une insolente fermeté une inspiration plus vigoureuse que jamais, comme s'il avait sucé du Viagra par boîte de douze, toujours flanqué de son faux frère jumeau Josh Homme, sans lequel il est certain que Eagles Of Death Metal n'aurait pas bénéficié de la même attention (à tort d'ailleurs). Directes et sans fioritures, fidèles en cela aux calibres du groupe, ces roquettes possèdent toutefois plus d'épaisseur que leurs devancières, petits bijoux d'écriture dont les ravages surgissent après d'infatigables préliminaires ('Now I'm Fool'). Multipliant les positions, nos lascars se montrent les plus sensuels lorsqu'ils remuent le bas-ventre, les membres prisonniers d'une lourde couche terreuse, témoins ces 'High Voltage', '(I Used To Couldn't Dance) Tight Pants' et autre 'I'm Torpedo', reptiliens en diable. Déglingué, le manche du maître de cérémonie se faufile à travers les rochers, décochant ces riffs tordus dont il a le secret, lesquels vrillent ces compos dont même les plus (faussement) basiques cachent au fond de leur intimité une semence vicieuse ('Anything 'Cept The Truth' et 'Wannabe In L.A.'). Resté longtemps dans l'ombre de Queens Of The Stone Age et de son charismatique leader, Eagles Of Death Metal gagne avec "Heart On" son statut de (vrai) groupe à part entière. 3/5 (2017) | Facebock
Le breuvage est connu, distillé par un crooner licencieux dont les lignes vocales exsudent le stupre par toutes les notes. Crasseuse et lascive, sa guitare miaule, ondule, sort les griffes sur fond de rythmique chaloupée. Enracinée dans le sol de l'Amérique profonde, celle des routes caillouteuses et des clubs enfumés et imbibés, cette musique n'en reste pas moins universelle dans sa simplicité épidermique. On la tète comme une bonne bière, sans se prendre la tête même loin de ce cadre sauvage. Les saillies défilent, efficaces et sans bavure, comme un bon disque de rock. "Heart On" pourrait n'être que cela, ce qui ne serait déjà pas si mal. Mais de près, il est bien plus que cela. Peut-être désireux d'échapper au statut de simple enfant bâtard des Desert Sessions, Hughes dresse avec une insolente fermeté une inspiration plus vigoureuse que jamais, comme s'il avait sucé du Viagra par boîte de douze, toujours flanqué de son faux frère jumeau Josh Homme, sans lequel il est certain que Eagles Of Death Metal n'aurait pas bénéficié de la même attention (à tort d'ailleurs). Directes et sans fioritures, fidèles en cela aux calibres du groupe, ces roquettes possèdent toutefois plus d'épaisseur que leurs devancières, petits bijoux d'écriture dont les ravages surgissent après d'infatigables préliminaires ('Now I'm Fool'). Multipliant les positions, nos lascars se montrent les plus sensuels lorsqu'ils remuent le bas-ventre, les membres prisonniers d'une lourde couche terreuse, témoins ces 'High Voltage', '(I Used To Couldn't Dance) Tight Pants' et autre 'I'm Torpedo', reptiliens en diable. Déglingué, le manche du maître de cérémonie se faufile à travers les rochers, décochant ces riffs tordus dont il a le secret, lesquels vrillent ces compos dont même les plus (faussement) basiques cachent au fond de leur intimité une semence vicieuse ('Anything 'Cept The Truth' et 'Wannabe In L.A.'). Resté longtemps dans l'ombre de Queens Of The Stone Age et de son charismatique leader, Eagles Of Death Metal gagne avec "Heart On" son statut de (vrai) groupe à part entière. 3/5 (2017) | Facebock
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire